|
|
Montréal, 11 mai 2002 / No 104 |
|
par
Bertrand Lemennicier
Nous venons d'assister avec l'élection présidentielle française du second tour à un phénomène qui a pris une dimension proprement étonnante: la formation d'une cascade d'opinion sur la base du |
Cette façon de former l'opinion publique est dangereuse parce que
la manipulation de l'opinion publique par ces activistes implique un usage
intensif de figures de rhétorique, de biais dans la perception des
opinions politiques d'autrui, de diffusion de fausses informations dans
le but d'enclencher une cascade qui va modifier l'opinion des électeurs
en faveur d'un programme politique ou d'un candidat et non pas dans le
but d'éclairer le public sur les véritables enjeux de l'élection,
la fin justifiant les moyens. Elles peuvent même légitimer
l'usage de l'assassinat politique comme moyen démocratique d'éliminer
un adversaire! Cette manipulation des croyances est un danger pour la démocratie
politique contemporaine déjà si sensible à l'opinion
majoritaire.
En effet, les cascades d'opinion sont utilisées aujourd'hui, par certains groupes d'activistes, pour éradiquer, par la législation, des comportements jugés comme dangereux pour l'individu lui-même ou pour les autres: fumer, conduire au-dessus des limites de vitesse, téléphoner au volant de sa voiture, regarder des sites pédophiles sur Internet, vanter les charmes de la Marie Jeanne, porter des armes sans autorisation, critiquer les lois sur l'avortement, dénigrer son voisin sous prétexte qu'il est de couleur verte et homosexuel, etc(2). Il est intéressant de faire le parallèle entre ces cascades d'opinion initiées par ces groupes d'activistes et ce que l'on a observé entre les deux tours. Les activistes de la gauche socialiste, lors des élections présidentielles, ont manipulé le processus de formation des croyances pour faire émerger une opinion majoritaire sur un problème spécifique: voter contre le candidat qui pourrait mettre en danger leurs privilèges acquis aux dépens des contribuables(3). Ce sont les nouvelles formes d'action collective où le L'éradication des opinions politiques jugées dangereuses Cela fait des années que les opinions politiques de millions de Français qui votent pour Le Pen sont jugées comme dangereuses. Mais c'est la première fois qu'elles ont fait l'objet d'une intense campagne d'opinion publique de culpabilisation. L'intensité de la campagne est sans doute à la mesure de la peur que ce vote a suscitée chez les socialistes et aussi du fait que leur candidat, Lionel Jospin, s'est fait doubler par Le Pen, alors qu'il ne s'y attendait pas. Cette campagne a pris la forme d'une cascade d'opinion avec le résultat que l'on connaît: une écrasante majorité de Français ont voté Chirac. Ils ont adhéré à la cascade d'opinion en moins de 15 jours. Les libertariens et les libéraux classiques sont attentifs à ce qui est arrivé au candidat Le Pen, non pas parce qu'ils partagent ses opinions politiques, mais parce que ce qui arrive à ce dernier préfigure ce qui arriverait aux libéraux si ces derniers prenaient de l'importance auprès des électeurs. En effet, face aux cascades d'opinion publique la meilleure protection qui existe consiste à l'étouffer dans l'oeuf. Comme les libéraux classiques et les libertariens ne partagent pas la même vision de la démocratie(5) que ces groupes d'activistes de gauche, leurs opinions politiques seront, elles aussi, jugées comme dangereuses et soumis à ces mêmes cascades d'opinion. Il faut donc tirer des leçons de cette expérience pour en comprendre le mécanisme et être capable d'y faire face. C'est l'objet de cet article que d'appliquer au phénomène Le Pen, un Une grande importance dans une démocratie La faiblesse intrinsèque de la démocratie, comparée à d'autres modes de décisions comme une relation contractuelle entre des adultes consentants, prend racine dans les imperfections de la démocratie. La théorie des choix publics a développé deux propositions importantes qu'il est bon de rappeler. 1) Il n'est pas rationnel pour un électeur (contrairement au consommateur) de s'informer sur les programmes des candidats. S'informer a un coût d'opportunité qui excède le gain attendu du vote. Le gain attendu est le produit de la prébende qu'un électeur escompte, en votant pour son candidat favori, multipliée par la probabilité que son bulletin de vote influence le résultat. Mais dès que le nombre d'électeurs augmente sensiblement, la probabilité pour que le vote d'un électeur quelconque influence le résultat de l'élection est nulle. Il est donc irrationnel pour un électeur de s'informer sur les idées et programmes des candidats et les conséquences de ces programmes sur son propre bien être, y compris sur le programme et ses conséquences du candidat qu'il soutient. Il est donc normal que les électeurs choisissent des candidats sous l'influence de l'émotion (Bayrou qui monte dans les intentions de votes – et les votes – parce qu'il gifle un gamin qui lui faisait les poches) et de la passion. On voit mêmes des électeurs qui votent pour des candidats dont la politique consiste essentiellement à diminuer leur bien-être et à voter contre ceux qui l'amélioreraient(7)! De cette première proposition on déduit qu'il est normal que les électeurs, rationnellement ignorants, forment leurs opinions en se conformant aux croyances des autres pour conforter leur jugement personnel ou leurs informations privées (cascades d'information).Ces deux propositions tirées de la théorie économique des choix publics ont reçu une confirmation éclatante lors de ces présidentielles. La cascade d'opinion enclenchée par les groupes d'activistes a porté sur ces deux points: inciter les individus à voter; diaboliser le candidat à éliminer. La cascade d'information Les individus disposent d'une information personnelle ou privée incomplète (en provenance essentiellement de leur environnement local ou de leur expérience personnelle) sur les risques encourus lorsqu'ils votent pour Le Pen. Cette information est incomplète parce qu'il en coûte d'obtenir une meilleure information par soi-même. Cette information privée et locale est incomplète par ignorance rationnelle. Les électeurs peuvent alors compléter leur information privée ou locale en observant ce que pensent des individus dont le jugement leur apparaît sûr. Ils fondent alors leur croyance sur celles des autres ou sur les croyances qu'ils considèrent être celles des autres à l'exemple des jeunes lycéens vis-à-vis de leur professeur. On retient souvent deux motifs pour expliquer l'influence exercée par les autres sur la formation de ses propres croyances: l'un est purement informationnel, on imite autrui dans ses choix parce qu'on le pense mieux informé, et l'autre fait appel au désir qu'a chaque individu de se conformer au comportement d'autrui (que celui-ci soit ou non bien informé). On parlera de cascade informationnelle dans un cas et de cascade de réputation dans l'autre cas. Le fonctionnement de cette cascade est simple. Les individus sont rationnels et choisissent d'exprimer publiquement leur propre préférence fondée sur les informations privées dont ils ont connaissance ou d'exprimer celles des autres dont ils pensent qu'ils sont mieux informés. Ils choisissent l'une ou l'autre sur la base d'un calcul d'espérance de revenu. Les préférences des autres qui sont prises en compte sont d'abord celles des experts qui ont normalement une meilleure connaissance des risques, puis celles des leaders d'opinion – artistes, hommes politiques, journalistes – auxquels les individus accordent leur confiance. Si les opinions des experts sont unanimes et si les leaders d'opinion partagent celles des experts, l'individu choisit systématiquement d'afficher publiquement l'opinion des autres. Une cascade d'opinion s'enclenche.
Les activistes vont chercher à influencer les experts et les leaders d'opinions pour que tous les électeurs affichent publiquement la croyance des autres sans tenir compte de la leur. Ils doivent faire en sorte que la cascade aille dans le sens de leurs idéaux ou intérêts: ici éliminer un candidat à l'élection présidentielle. La probabilité de prendre un tel chemin est d'autant plus forte que l'opinion vient d'un expert. Ces activistes vont d'abord cibler le groupe des experts de la politique et de l'économie (puisque l'on parle de choix politiques risqués)(9). Ils vont ensuite chercher à les convaincre d'afficher publiquement les informations qu'ils désirent mettre en avant: Le Pen est un Hitler potentiel(10). Ils vont aussi s'attacher aux journalistes de la télévision pour qu'ils relaient ces experts au sens où ces derniers sont des référents pour une grande partie de l'opinion publique et qu'ils disposent des vecteurs de la cascade informationnelle. On comprend mieux alors plusieurs choses. 1) L'importance de l'accès aux médias qui peuvent dramatiser une information et la communiquer à des millions de gens instantanément. Ces activistes développent un réseau d'influence articulé entre le milieu des médias et celui des experts.Le politiquement correct Pour mieux expliquer la formation des croyances chez les experts et/ou les journalistes à partir d'un comportement rationnel, il faut faire appel au comportement stratégique des minorités d'activistes qui vont, grâce à des réseaux et des mécanismes de réputation ou de stigmatisation, réaliser la concordance des croyances – ce qui permettra à un comportement mécanique dans un contexte d'ignorance rationnelle(11) de jouer pleinement pour enclencher la cascade d'information dans l'opinion qui est l'objectif ultime. L'idée de fond est la suivante: L'état de l'opinion publique, sur le fait que le candidat Le Pen est un Chaque expert ou journaliste à une opinion privée ou personnelle, sur le fait que voter Le Pen est risqué ou non. Appelons l'opinion A: voter Le Pen est risqué; et Non A: l'opinion contraire. Il va afficher publiquement son opinion privée, A, en prenant en compte l'opinion publiquement affichée par les autres A ou Non A. À chaque fois qu'il affiche publiquement son opinion privée, A, compte tenu de l'opinion affichée publiquement par les autres, A ou Non A, il perçoit des gains monétaires et non monétaires nets de certains coûts. Prenons le cas où il affiche publiquement sa croyance privée Non A et que l'opinion affichée publiquement par les autres est conforme à sa croyance privée propre Non A, le scientifique ou le journaliste en tire une satisfaction positive. À l'inverse, si les autres expriment publiquement une croyance opposée à la sienne, ils affichent publiquement A, il supporte une sanction qui lui sera imposée par ses pairs (ostracisme dans les colloques, refus d'avancement dans la promotion des carrières pour lui et ses assistants, répression de la liberté d'expression et de publication, privation de contrats de recherche...). Prenons l'autre cas où sa croyance privée est A: si les autres affichent A, il tire une satisfaction positive; en revanche dans le cas contraire il en tire une satisfaction négative. On peut seulement supposer que lorsqu'il y a coïncidence des opinions sur A ou sur Non A, les gains positifs attendus diffèrent selon que l'une ou l'autre opinion est « intrinsèquement vraie ». Nous avons alors dans le jargon de la théorie des jeux un équilibre bimorphique. Il existe un seuil pour lequel l'individu est indifférent à afficher publiquement l'une ou l'autre opinion. Dès qu'il estime que les autres vont afficher publiquement une opinion dans une certaine proportion qui excède ce seuil (respectivement en deçà de ce seuil) alors il se conforme à l'opinion des autres. Tous font face au même dilemme et tous adoptent la même opinion quelle qu'elle soit. L'économie des réseaux Comment les minorités activistes arrivent-elles à homogénéiser les croyances affichées publiquement? Une incursion dans l'économie des réseaux n'est pas inutile à ce stade de l'analyse. Dans un réseau, on distingue habituellement trois niveaux: l'infrastructure, l'info structure et les services finals. Dans le cas particulier qui nous concerne, distinguons deux sous-réseaux composés de trois niveaux chacun. Le premier d'entre eux est celui des experts (politologues, économistes, philosophes, etc.) sous-jacent à la formation des croyances dans l'opinion publique. Les noeuds et les arcs de son infrastructure se composent des équipes travaillant dans les universités, les clubs de pensée, les laboratoires de recherche, au CNRS, et des liens qui les relient entre elles comme avec leurs financeurs pour l'obtention des fonds de recherche sous forme d'appels d'offres auprès de ministères, d'organismes internationaux et/ou de fondations privées. Ils sont aussi en relation entre eux pour les publications, les postes et les honneurs. L'info structure consiste en l'aiguillage des fonds, des publications et des postes au travers des comités scientifiques, des commissions de spécialistes et autres instances de décisions. Affiliations syndicales, politiques, religieuses et liens personnels ou clientélistes vont permettre l'aiguillage des fonds et des positions. Les services finals sont les attributions de fonds, de postes, d'autorisation de publication, etc., aux équipes de recherche scientifique. Le deuxième sous-réseau est celui des grossistes qui transforment les idées politiques ou économiques en quelque chose de compréhensible pour des journalistes et le monde des médias et de l'édition qui vont distribuer ces idées au grand public. C'est l'étape de Revenons à nos experts. Si les politologues et les économistes sont profondément en désaccord sur les conséquences d'un succès de Le Pen au présidentielle aucune cascade ne s'enclenche. D'où l'importance de la convergence des opinions publiquement affichées par le groupe des experts sur la perception de ce qu'est l'opinion publique à un moment donné. C'est là où l'info structure du réseau des grossistes en idées et clichés joue un rôle clé. Par exemple, lors des interviews dans les émissions télévisées, seuls les témoignages allant dans le sens des idéaux des activistes sont présentés. Les jeunes interviewés sont anti-Le Pen. Les rares personnes soutenant les idées de ce candidat et interviewées et présentées à la télévision sont des vieux ou des adultes dont le niveau d'éducation ne leur permet pas d'argumenter en faveur de leur candidat. Ils vont chercher aussi à augmenter les récompenses ou les sanctions sociales contre ceux qui sont récalcitrants à admettre que Le Pen n'est pas Hitler. Imaginons que les actes coïncident avec les croyances privées: 1) si un électeur vote pour Le Pen, il croit que voter pour lui est une bonne chose et 2) s'il ne vote pas pour Le Pen, il croit que cet homme est dangereux. Mais il ne va pas nécessairement afficher sa croyance privée publiquement. La cascade de réputation peut alors impliquer une déconnexion entre les opinions affichées publiquement et les actes des individus. Ceci explique simplement les erreurs de prévisions dans les sondages(12). Les activistes sont tellement imbus de leur propre croyance qu'ils ont du mal à comprendre les électeurs de Le Pen qui affichent leurs croyances « vraies ». Pour eux celles-ci ne peuvent être « vraies ». Ils pensent que les électeurs de Le Pen sont subjugués par le caractère charismatique de sa personnalité. Les interviews montraient nombre de partisans de Le Pen appelant leur candidat Jean-Marie. Les journalistes montraient que ces électeurs considéraient Le Pen comme leur Idole. Il n'y a qu'un pas vite franchi pour considérer les électeurs de Le Pen comme des faibles d'esprit qu'il faut rééduquer parce qu'inconscients du choix qu'ils font. Ces activistes refusent d'admettre que ceux qui résistent à la cascade d'opinion puissent afficher leur véritable préférence. L'articulation entre les cascades de réputation et d'information est essentielle car la cascade de réputation est robuste. Une fois le seuil critique minimal dépassé, il est difficile de renverser la cascade. Les groupes activistes ont des pratiques qui rappellent les techniques révolutionnaires par la sanction imposée à ceux qui ne se conforment pas à la pensée unique des activistes(13). L'ostracisme ou la stigmatisation qui sera infligée à ceux qui n'auront pas manifesté de soutien à la La non réaction du Front National L'anomalie principale de la théorie des cascades de réputation ou d'information réside dans la non-réponse de ceux qui sont victimes de ces cascades d'information et de réputation. Pourquoi ces derniers sont-ils dans l'incapacité de réagir à ces phénomènes? Le premier argument qui vient à l'esprit est qu'une fois le seuil critique minimal franchi, il est pratiquement impossible de remonter le courant. C'est la position des théoriciens des cascades et c'est aussi l'intérêt de cette théorie. Le Front National n'a pas réagi à temps pour enrayer la cascade. Une fois celle-ci enclenchée, il est trop tard. Que peuvent faire les victimes face à une cascade qui détruit leur image de marque? Faire le gros dos et attendre que cela se passe en misant sur la fragilité des cascades et la capacité d'oubli extraordinaire des électeurs est une solution envisageable et plus fréquente qu'on l'imagine(14). Enfin, les partis politiques victimes de ces pressions peuvent systématiquement border les activistes pour les empêcher d'enclencher une cascade de réputation ou d'information. Il est important pour eux d'empêcher la cascade de réputation de s'instaurer chez les experts ou chez les journalistes. Ils peuvent eux aussi détruire l'image de marque des activistes. Ils peuvent eux aussi instiller des informations publiques qui renversent la cascade d'information. Ils peuvent pénétrer l'info structure des réseaux d'activistes pour altérer l'aiguillage des informations. Démocratie, liberté et manipulation de l'opinion publique Ces interactions entre croyances publiques et privées, fausses et Prenons un exemple. L'échange libre et volontaire au niveau mondial, la globalisation, apporte des bienfaits à tous. Le petit groupe d'ultra libéraux qui soutient un tel argument est traité de fanatique. Ceux qui étaient enclins à croire cette Il semble que ce soit la destinée régulière de la démocratie, qu'après une première période glorieuse pendant laquelle on la comprend comme une sauvegarde de la liberté personnelle – et où elle l'assure effectivement parce qu'elle accepte les limitations posées par un Nomos supérieur à elle – la démocratie en vienne tôt ou tard à revendiquer le pouvoir de régler n'importe quelle question concrète selon la décision d'une majorité, sans égard au contenu de cette décision.La démocratie contemporaine est trop sensible à l'opinion publique exprimée dans la rue ou dans un bulletin de vote, voire dans les enquêtes d'opinions. Celles-ci sont souvent utilisées pour justifier une réglementation ou empêcher une déréglementation qui satisfait un groupe de pression particulier et non pas l'intérêt public. On n'échappera jamais au jugement de valeur qu'il faut porter sur les objectifs poursuivis par les activistes, ce n'est donc pas dans l'émergence de cascades erronées (pour les uns, mais correctes pour les autres) que porte la critique, mais sur les défauts intrinsèques du processus de la cascade. La manipulation de l'opinion publique par des phénomènes de cascade peut être particulièrement dangereuse parce que le processus de la cascade incite à la propagation et l'entretien d'informations totalement non fondées qui créent une pression politique formidable en faveur de choix électoraux déconnectés des véritables enjeux politiques. Ce qui a été le cas dans cette dernière campagne présidentielle. Les cascades d'opinion violent-elles les droits individuels? Si l'on adopte un point de vue strictement en termes de droits individuels, la cascade informationnelle ou de réputation ne viole pas le droit de propriété de l'individu sur lui-même. N'importe qui peut chercher à influencer le comportement d'autrui. Il peut diffuser des informations fausses. Les activistes ont le droit d'utiliser une cascade informationnelle pour convaincre et boycotter un homme politique à risque. C'est à chaque individu de décider si oui ou non sa propre croyance privée doit l'emporter sur celle des autres(17). La question fondamentale est celle de savoir si cette information entraîne une violation de droit de propriété. Ce n'est donc pas la diffusion de fausses (ou vraies) informations sur les produits à risque ou sur les personnes à risque qui pose problème. On peut reprendre l'argumentation de M. Rothbard(18). Les activistes croient que le candidat Le Pen est un Dans un univers où il existe un marché libre de l'information, les cascades peuvent se former ou se déformer dans le but d'influencer l'électeur sans violer de droits individuels. C'est l'existence d'un marché réglementé de l'information et monopolisé par des petits groupes d'intellectuels qui contrôlent l'info structure des réseaux qui pose problème. C'est par la déréglementation des infrastructures de la recherche scientifique et des médias que l'on pourra sans doute éviter les effets pervers engendrés par ces cascades dont les conséquences, si elles sont erronées (ou même si elles ne le sont pas), sont de distordre les choix individuels et de mettre à mal la démocratie politique contemporaine.
|
<< retour au sommaire |
|