Montréal, 11 mai 2002  /  No 104  
 
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Henri Lepage est économiste, auteur de nombreux ouvrages dont le classique Demain le capitalisme. Il anime le site libéral Euro92. Il vit présentement à Bruxelles. 
 
OPINION
 
PRÉSIDENTIELLES 2002: 
ANALYSE DU MALAISE FRANÇAIS
 
par Henri Lepage
  
 
          Le premier fait que je retiens de ces élections, c'est l'échec d'Alain Madelin. Pour moi c'est tout de même ce qui est important, car c'est en fait « notre » échec, celui d'une aventure intellectuelle de vingt cinq années. Quand je dis « notre », je pense en fait à ce petit groupe qui, dans les années 1978-1980, sous le terme collectif des « nouveaux économistes » a réintroduit non seulement les idées, mais le mot même de libéralisme, dans la vie politique française. Avant, ce mot en avait été totalement chassé, c'était presque un terme honteux. Je me rappelle de l'époque – 1974 – lorsque Giscard voulait y substituer le terme de « pluralisme ».
 
          Lorsqu'il s'est lancé dans l'aventure présidentielle, Alain Madelin avait bien précisé qu'il avait l'intention d'aller jusqu'au bout, quoi qu'il arrive. Il tenait absolument à donner enfin aux libéraux français l'occasion « de se compter ». Il est allé jusqu'au bout, et nous avons vu le résultat. Ce n'est guère probant!  
  
Les raisons de l'échec 
  
          Évidemment se pose immédiatement la question du « pourquoi »? Nous pourrions nourrir des discussions à n'en plus finir sur ce sujet. Personnellement, j'en reste toujours à la même thèse. A l'époque (1978) l'objectif des « nouveaux économistes » était de réussir à monter une grande fondation scientifique qui, à l'image de ce qui se développait depuis une dizaine d'années aux USA avec Heritage ou CATO, permettrait de nourrir la démonstration des méfaits de l'État et de ses réglementations. C'était la grande époque de Buchanan, de Tullock et du Public Choice, mais aussi de la mobilisation des ressources de la recherche empirique pour mesurer les « effets pervers » et les « coûts » de la réglementation.  
  
          De son côté, en Grande Bretagne, il y avait le travail génial de l'Institute of Economic Affairs qui, lui, se spécialisait dans la « vulgarisation Intermédiaire » des travaux universitaires, agissant comme une sorte de « broker » entre les milieux de la réflexion et de la recherche académique et les mondes des médias et de la politique. Il fallait « franciser » tout cela en y ajoutant notre propre valeur ajoutée. Mais cette fondation n'a jamais vu le jour. Non pas faute d'essais, mais faute de ressources adaptées. Peut-être avons-nous manqué d'un véritable « entrepreneur »? Peut-être l'absence de législation fiscale autorisant un statut des fondations à l'anglo-saxonne joue-t-elle un rôle essentiel? Plus fondamentalement, il me semble que c'est la superficialité des milieux politiques et d'affaires français devant l'investissement intellectuel qui est en cause.  
  
          Pour moi, l'échec de Madelin à ces élections est ainsi un peu le bout de la route. Bien sûr, les choses ont évolué. Nous avons tout de même fait un sérieux bout de chemin au cours de ces vingt cinq ans. Il y a eu l'effondrement du communisme. Les nationalisations des socialistes bien sûr, mais ensuite les privatisations, la remise en cause des grands monopoles publics comme le téléphone. Qui aurait pu penser alors que l'idée même du monopole d'EDF (Électricité de France) puisse un jour être remis en cause? On mesure le chemin réalisé.  
  
          Mais il ne faut pas pousser le raisonnement trop loin. Il n'est que de vivre et de travailler à Bruxelles, comme je le fais maintenant, pour voir à quel point la machine réglementaire publique fonctionne actuellement à plein régime. L'Europe force l'ouverture à la concurrence dans les anciens domaines protégés des services publics, et c'est bien. Mais simultanément, sous prétexte d'harmonisation réglementaire, elle ne cesse d'augmenter les entraves à la libre concurrence dans tous les autres secteurs. C'est le paradoxe du grand marché européen. Oubliés les messages du Public Choice, l'évaluation des coûts réglementaires. Il faut en fait tout reprendre à zéro. 
  
Déferlement du « Politiquement Correct » 
  
          Le second message qui me paraît important est de bien comprendre qu'en aucun cas le résultat des élections n'est une grande victoire de la droite. Paradoxalement, le score record de Chirac obscurcit les choses et accroît les ambiguïtés, donc les risques d'erreur politique. Le fait qui me paraît essentiel est non pas le résultat final, l'élection de Chirac, mais ce que nous venons de vivre pendant les deux semaines qui ont séparé les deux tours: le déferlement quasiment totalitaire du « politiquement correct » déversé tous les jours par les journaux, les radios, les médias, et dans la rue par les manifestations d'écoliers (directement suscitées et coordonnées par le syndicat national des enseignants, forteresse socialiste fortement pénétrée par les organisations d'extrême gauche). 
  
          Le très respecté Wall Street Journal a salué la réélection du Président comme l'ouverture d'une formidable opportunité laissant espérer que la France libérée de l'hypocrisie jospinienne allait enfin pouvoir rejoindre le cortège des nations européennes décidées à affronter directement le problème des grandes réformes nécessaires à la mobilisation des énergies économiques (retraites, fonds de pension, services publics, flexibilité de l'emploi, etc.). Rien n'est plus faux.  
  
          Contrairement aux apparences, contrairement aussi aux impressions que peuvent susciter les premiers jours du nouveau gouvernement, c'est, me semble-t-il, l'immobilisme – ou du moins le traditionnel « je ne bouge que lorsque je ne peux plus faire autrement », bien caractéristique de la politique française depuis plusieurs années – qui va continuer à triompher. 
  
          La sécurité va sans aucun doute devenir la grande priorité des mois qui viennent. Les ministres vont s'agiter, taper du poing sur la table, réorganiser, ordonner, et tutti quanti... mais n'attendez pas de véritables réformes sérieuses là où se joue le futur de la société française par rapport aux contraintes de la nouvelle société du 21ème siècle. Les 82% de Jacques Chirac sont plutôt un facteur de paralysie, une victoire pour tous les conservatismes, qu'ils soient de droite ou de gauche.  
  
          Quinze jours de manifestations dans toutes les villes de France, des plus grandes aux plus petites, un million et demi de manifestants dans la rue pour le seul 1er mai, c'est là une performance qui ne peut que durablement traumatiser tout homme politique un tant soit peu soucieux de son avenir personnel. Même s'il voulait les réformes, Chirac est d'ores et déjà neutralisé. 
  
          C'est quotidiennement désormais que lui-même, ou son gouvernement, devront affronter le chantage à la rue de ceux qui, à tout instant, pourront à juste titre lui rappeler « qui t'a fait roi? ». Blondel, le leader du syndicat Force Ouvrière, n'a plus d'inquiétude à se faire; il a encore de beaux jours devant lui. Ses copains et coquins des organismes responsables de la gestion des retraites ou des assurances de santé ne sont pas près de devoir renoncer à leurs prébendes et avantages institutionnels. Ni tous ces roitelets trotskistes, gauchistes ou écolos que l'État, devenu socialiste, a pris l'habitude de financer grassement aux commandes de milliers d'associations bidon dont la seule fonction, à part l'engraissement d'une certaine nomenklatura professionnelle, est de créer des clientèles électorales sures et fidèles.  
  
     « Quinze jours de manifestations dans toutes les villes de France, 1.5 million de manifestants dans la rue pour le seul 1er mai, c'est là une performance qui ne peut que durablement traumatiser tout homme politique un tant soit peu soucieux de son avenir personnel. Même s'il voulait les réformes, Chirac est d'ores et déjà neutralisé. »
 
          Cette société-là, cette France du réel dont les chroniqueurs étrangers ont bien évidemment du mal à percevoir l'existence, n'a pas grand souci à se faire, malgré la soi-disant victoire de la « droite ». Le gouvernement Chirac de 1986 s'est bien gardé d'entreprendre d'y faire le ménage alors même que tout cela n'en était encore qu'à son début. Ce n'est pas aujourd'hui, alors qu'il est l'élu otage des suffrages de la gauche, que Chirac le fera. La France loin de devenir plus libérale restera celle du « compromis historique » 
  
Une recomposition jacobine de la droite 
  
          Un élément essentiel qui vient de se jouer au coeur même de la vie politique française renforce ce que je viens de dire. C'est « le retour de Juppé ». Un mot d'explication est nécessaire pour comprendre la signification des bagarres politiciennes qui se sont déroulées entre les deux tours à l'occasion de la constitution de la fameuse Union pour la Majorité Présidentielle – UMP, le nouveau parti politique qui doit regrouper toutes les forces de l'ancienne Opposition.  
  
          Qu'à la suite de sa victoire Jacques Chirac veuille en profiter pour doter la France d'un grand parti de droite, analogue aux conservateurs britanniques, à la CDU-CSU allemande, ou encore au Partido Popular espagnol, semble légitime. De toute façon cette union est indispensable pour gagner les prochaines législatives et éviter que la France ne se retrouve à nouveau dans l'épreuve d'une nouvelle cohabitation. Mais il y a union et union. Tout dépend de ce que l'on met dedans. C'est comme le fédéralisme, quand on parle d'Europe. Il y a plusieurs formules ou structures fédérales possibles.  
  
          En France tout est conditionné aujourd'hui par le financement public des partis. Tout mouvement qui réussit à présenter plus de cinquante candidats dans toute la France à des élections législatives a automatiquement droit à une subvention de 1.6 € par vote acquis. De la même façon tout élu – qu'il soit national (député) ou local (maire, conseiller général, conseiller régional) – reçoit automatiquement une certaine somme versée par le Trésor public.  
  
          Une union se fait par la base, ou par le sommet. Le principe d'une « union » est que l'on se regroupe sous une même étiquette politique tout en admettant qu'il y ait au sein de ce groupement un certain nombre de tendances ou de courants. Lorsque l'union se fait par la base, le regroupement est le résultat d'une alliance entre des mouvements qui conservent leur identité personnelle, et donc leurs sources de financement. C'est aux composantes de l'union que l'État verse ses subventions, à charge pour celles-ci d'en reverser une quote part pour assurer le financement global de l'alliance. C'est ainsi que fonctionnait par exemple l'ancienne UDF (Union pour la Démocratie Française). Mais il y a une autre formule possible: c'est l'union elle-même, en tant que telle, qui est propriétaire des sommes auxquelles son nombre global d'élus donne droit, et qui en reverse une quote part aux différents courants qui la composent. Avec la première formule, on a une solution de type « girondine » – que l'on pourrait qualifier de « libérale ». Avec la seconde, c'est plutôt l'esprit « jacobin » – centralisateur – qui triomphe. 
  
          Le choix de la formule dépendait des résultats du premier tour. Si Jospin était resté dans le coup, Chirac aurait eu besoin de l'appui de toutes les voix de l'opposition. La moindre voix obtenue par François Bayrou ou Madelin aurait valu pour lui de l'or. L'UMP se serait constituée sur un mode décentralisé valorisant ses composantes libérales et centristes. Mais avec l'élimination de Jospin et le raz de marée du second tour, l'Opposition s'est retrouvée dans un cas de figure tout à fait différent. Qu'importent les voix de Bayrou et de Madelin? Plus personne n'a besoin d'eux. 
  
          Alain Juppé, qui ne fait pas mystère de ses intentions pour les présidentielles de 2007, en a immédiatement profité. Ce qui importe pour lui est d'éliminer toute concurrence possible au sein de la future union, afin d'être demain le seul candidat possible. L'occasion était trop belle. Un homme politique, leader d'un mouvement, n'existe que par les finances qu'il contrôle. C'est, on ne peut l'éviter, le nerf de la guerre. En faisant imposer par Chirac la formule d'organisation jacobine – l'union « par le haut » – Juppé réalise un coup de maître; il se débarrasse des deux seuls rivaux qui pouvaient l'embarrasser car ceux-ci ne peuvent par définition accepter un mode d'organisation qui les prive en réalité de toute indépendance financière (et donc la possibilité d'organiser eux-mêmes leur future campagne de 2007). D'où l'entrée en dissidence de Bayrou et de Madelin qui se refusent à rejoindre l'UMP. 
  
Le libéralisme n'a plus d'identité politique en France 
  
          Bayrou et Madelin peuvent résister, mais d'ores et déjà ils sont éliminés du jeu politique français – à cause du calendrier électoral, ils ont déjà perdu quasiment toutes leurs troupes d'élus nationaux (l'intégralité pour Madelin, environ la moitié pour Bayrou). Les jeux étaient quasiment faits dès lors que le gouvernement de Lionel Jospin avait décidé de modifier le calendrier pour replacer les législatives après les présidentielles. Dès lors que le seul candidat vraisemblable de l'opposition à se retrouver sélectionné au premier tour était Chirac, il est évident que les députés Démocratie Libérale et UDF avaient intérêt pour avoir des chances de retrouver leur siège à soigner leurs relations avec le Président sortant et son organisation, le RPR (Rassemblement pour la République). Pour sauver leur peau, il leur faut absolument bénéficier de la candidature unique de l'opposition dans leur circonscription. C'est ainsi qu'Alain Madelin est allé au combat des présidentielles tout seul, sans bénéficier du soutien officiel de son parti, alors même que la majorité de ses députés avaient décidé de soutenir la candidature de Chirac, même dès le premier tour. De la même façon, la candidature de Bayrou s'est heurtée à une forte opposition au sein même de son parti.  
  
          Avec la surprise de Le Pen au premier tour, Bayrou et Madelin se sont retrouvés dans la pire des situations politiques possibles. Juppé l'a immédiatement compris et sauté sur l'occasion pour, littéralement, les « tuer » politiquement. C'est ainsi qu'à mon avis, en coulisse des élections, nous avons assisté à un autre événement de première importance, une sorte de « coup d'État » interne à la droite parlementaire: la prise de pouvoir par Alain Juppé qui se retrouve aujourd'hui en position de « dauphin » quasiment officiellement désigné par Jacques Chirac, et qui fait qu'on peut considérer que la campagne pour les présidentielles de 2007 est d'ores et déjà lancée. Désormais c'est Juppé le patron. Il va falloir en tenir compte. 
  
          Ce n'est que de la politique politicienne, mais les conséquences pour l'avenir du pays sont immenses. Juppé, on l'a déjà vu à l'oeuvre. On ne peut pas dire qu'il brille par son libéralisme. Il représente plutôt l'archétype presque caricatural de l'Énarchie et de son empirisme jacobin. Sachant que l'ancien premier ministre est resté traumatisé par les manifestations massives de décembre 1995, dans les circonstances actuelles, il me semble que ce n'est pas de lui qu'il soit aujourd'hui possible d'attendre l'entreprise d'un vaste plan de réformes touchant aux ressorts profonds du pays. Il est au contraire la personnalisation même du principal résultat de ces élections: la victoire de tous les conservatismes. Raffarin est sympathique. Mais, actuellement, ce n'est pas lui qui compte.  
  
Le « crimepensée » s'installe et prépare l'explosion future 
  
          Fondamentalement, tout cela n'augure rien de bon pour l'avenir. On sentait bien qu'en France un malaise montait dont on savait bien qu'il devait un jour se manifester par quelque chose. Mais on avait évidemment du mal à imaginer par quoi il allait se concrétiser. C'est arrivé. Ce fut le psychodrame des quinze derniers jours.  
  
          En un certain sens celui-ci a révélé un incontestable progrès des pratiques démocratiques en France. Il est remarquable que les manifestations du 1er mai n'aient débouché sur aucun incident significatif. Il y a quelques années c'était typiquement le genre de situation qui ne pouvait se terminer que par des coups de poing et des affrontements nettement plus violents. La démocratie française a d'une certaine manière fait la preuve de sa plus grande maturité. Cela dit, il ne faut pas croire que l'élection plébiscitaire de Jacques Chirac a purgé l'abcès et suffit à se dire que tout peut désormais rentrer dans l'ordre. Pour la bonne raison que l'élection de Chirac n'a fondamentalement rien changé aux sources mêmes du malaise et de sa dynamique. 
  
          Pour comprendre pourquoi il en est ainsi il faut revenir au rôle joué dans les événements récents par l'idéologie du « politiquement correct ». Il est bien connu que la démocratie ne peut fonctionner que si chacun accepte de respecter certaines limites dans l'exercice de la parole et du discours. Afin de rester dans les limites d'une expression civilisée on ne peut pas tout dire, on ne peut pas dire n'importe quoi à n'importe quel moment. D'où l'existence de conventions sociales implicites qui déterminent un certain nombre de contraintes volontairement acceptées sur l'exercice de la liberté d'expression politique.  
  
          Mais encore ne faut-il pas aller trop loin, ne faut-il pas exagérer. Or précisément, c'est ce que fait l'idéologie contemporaine du « politiquement correct » en poussant le champ des interdits jusqu'à un point tel que sont chassés de l'arène du discours politique un grand nombre de sujets, de problèmes et de préoccupations qui forment en réalité le vécu quotidien d'un très grand nombre de Français. D'où l'émergence d'une frustration, d'un malaise qui poussent les citoyens à se détourner d'une vie politique qui n'a plus grand rapport avec ce qui forme la trame quotidienne de leur vie et de leurs préoccupations, et par là même la surprise du vote Le Pen (le seul à avoir un discours qui ose évoquer ouvertement ce dont il est aujourd'hui socialement interdit de parler tout haut sans risquer de se faire ostraciser). 
  
          Repensé en ces termes, il est bien évident que ce n'est pas le déferlement du « politiquement correct » auquel on a assisté pendant ces deux semaines qui risque de porter le moindre remède à la situation. Au contraire, le refoulé ne risque que de s'accroître encore davantage, renforçant ainsi le fossé entre populations d'appartenances idéologiques différentes, et donc les risques d'une future explosion. 
  
          Ces risques me paraissent aujourd'hui d'autant plus grands et probables qu'il faut ajouter à toute cette description la prise en compte d'un dernier événement largement passé sous silence, mais qui me paraît devoir être déterminant pour l'avenir: il s'agit des interférences qui sont apparues entre la crise politique française et les événements tragiques du Moyen-Orient. 
  
          L'événement probablement le plus important des dernières semaines, mais totalement occulté par la nature étroitement politique de nos préoccupations électorales, est l'apparition d'une convergence entre le « politiquement correct » des anti-mondialisation et disciples de Bové et d'ATTAC, et la naissance d'un nouvel anti-sémitisme, de gauche cette fois-ci, qui se justifie en identifiant le combat violent contre Israël à la cause juste du Tiers-monde contre les forces maléfiques du capitalisme mondial. C'est chez nous même qu'aujourd'hui le conflit israëlo-palestinien risque de déborder. Ce n'est pas ce qui va calmer les esprits. 
 
 
 
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