Montréal, 11 mai 2002  /  No 104  
 
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COURRIER DES LECTEURS / READERS' CORNER
 
 
KEYNES ET LES LOCK-OUTÉS DE LA SRC
 
 
Re.: VIVE LE LOCK-OUT À RADIO-CANADA!, le QL, no 103 
  
          Suite à la lecture de votre article, j'ai visité le site Blogue-Out. 
  
          Fait remarquable, on y trouve en marge de la page principale la citation suivante de John Maynard Keynes: « The idea that human nature is reasonable is a disastrous mistake. » 
  
          C'est évidemment très commode pour justifier moralement d'utiliser la fiscalité, donc des flingues, pour se financer. Tout ça histoire qu'ils nous illuminent, malgré nous, de leur sagesse bienveillante. 
  
          Un beau ramassis de lamproies qui accusent d'injustice une « victime » qui s'est secouée suffisamment pour leur couper leur festin sanglant... Bien sûr, on n'encensera pas trop Radio-Canada non plus, mais la constatation est amusante. 
 
Jean-François Avon
Montréal
 
 
 
 
LES CADENASSÉS DE LA SRC NOUS LES CASSENT
 
 
Re.: VIVE LE LOCK-OUT À RADIO-CANADA!, le QL, no 103 
 
          Vous n'êtes pas tannés? À chaque jour, on nous casse les oreilles avec les pôôôvres petits grévistes de Radio-Canada qui sont bien mal pris et qui devraient, pauvres petits, mériter notre attention et notre appui... Dois-je vous rappeler que le seul fait d'être employé de cette maison est un PRIVILÈGE énorme? 
  
          Ces gens-là ont des conditions de travail déjà nettement supérieures à celles du payeur de taxes moyen, il faudrait encore creuser l'écart? En passant, c'est justement avec nos TAXES que cette société existe! 
  
          Quand va-t-on voir nos tartistes ou notre affable premier ministre appuyer les employés de Canadair, ou de Vidéotron avec la même verve qu'ils le font avec les employés de la SRC? Non, c'est toujours Radio-Canada... Et si seulement le produit de cette société s'était détérioré avec cette grève, on comprendrait, mais non: la SRC est plus regardable et écoutable que jamais depuis le début de ce conflit de travail... 
  
          Alors, la direction de Radio-Canada, S.V.P. en mon nom de payeur de taxes, tenez votre bout et solidement. 
  
Réginald Roy
Montréal
  
  
  
  
INQUIÉTANT LE PROGRAMME DE LE PEN
 
 
Re.: LE PEN EST-IL UN NAZI?, le QL, no 103 
 
          Pour réagir à l'article (par ailleurs très intéressant) de Martin Masse, il ne me semble pas que la véritable question soit de se demander si oui ou non Le Pen est un nazi. On en trouvera toujours quelques-uns pour s'écrier avec des airs de vierge effarouchée que non, au grand jamais notre cher Le Pen ne pourrais avoir ce genre de velléité. De la même manière, il n'est pas difficile de faire affirmer le contraire à certaines personnes qui le crient tellement fort et avec une telle conviction qu'on jurerait qu'ils le connaissent personnellement. 
  
          Il n'en reste pas moins que son programme est particulièrement inquiétant et que quoi qu'il en soit, on ne peut pas dire qu'il aille vers plus de libertés, et un respect de l'homme en général. Il me semble dans ces cas-là qu'un débat sur ses tendances nazies n'est pas forcément d'intérêt premier et qu'il suffit de lire son programme pour se faire une idée de l'homme... 
  
J.-P. S.
 
  
  
DES IDÉES RÉTROGRADES ET INSULTANTES
 
 
Re.: Courrier des lecteurs, DE RITALIN ET DE PROPAGANDE, le QL, no 103 
 
Monsieur Huot, 
  
          Vous véhiculez des idées diffamatoires, rétrogrades et insultantes pour les membres des minorités religieuses. L'utilisation du mot « secte » n'est qu'un subterfuge sémantique, qui n'a aucune définition légale et dont se servent certains pour dénier aux minorités religieuses leurs droits fondamentaux reconnus par les articles 18 et 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme. 
  
          Le 10 février 1987, l'APA (American Psychological Association) éditait un mémoire qui indiquait qu'en ce qui concerne les nouveaux mouvements religieux, la théorie de la persuasion coercitive (communément appelée « lavage de cerveau ») « n'est pas acceptée par la communauté scientifique » et que la méthodologie relative à cette théorie a été « rejetée par la communauté scientifique ». Lire également à ce sujet le rapport de synthèse La notion de manipulations mentales publié par le CESNUR (Center for Studies on New Religions) en 1997. 
  
          Bien amicalement, 
   
Marie-France Carpentier
 
 
  
  
CHIRAC IS A VENAL FRAUD
 
 
Re.: LE PEN EST-IL UN NAZI?, le QL, no 103 
 
Dear Editor, 
  
          I enjoyed your commentary on Le Pen. One thing you didn't mention – or maybe I missed it because I am still working on my French – is that Chirac is a venal fraud; a mountebank of the first water. Today, he's ready to make deals with the Communists, yet he pretends that he will roll back the government if elected. Where the hell has he been the last six years? Even assuming that Le Pen is the re-incarnation of Adolph Hitler, shouldn't "intolerance" – Chirac's characterization of the National Front – be confronted?  
  
          J'aime Le Québécois Libre. C'est très intéressant. Ici aux États-Unis nous avons le même problème: trop de gouvernement! Bonne chance. 
  
Gregory Bresiger
New York
 
 
  
  
L'UN DES SITES LES PLUS INTÉRESSANTS DU WEB
 
 
          Je vous écris ces quelques lignes pour vous féliciter de votre travail. En effet, votre page libérale (ou libertarienne) et a-politique est sans doute l'un des sites les plus intéressants du web aujourd'hui! Votre action contribue grandement au développement des idées auxquelles nous croyons. Alors bravo et bonne continuation! 
   
          Merci, 
  
Ronald Nicolas
  
 
  
  
LES COMMUNISTES, PIRES QUE LE PEN?
 
 
Re.: LE PEN EST-IL UN NAZI?, le QL, no 103 
 
Bonjour, 
  
          J'aimerais réagir à certains de vos propos parus dans l'article intitulé « Le Pen est-il un nazi? », du 27 avril 2002. Dans l'ensemble la critique est plutôt bonne et réaliste, bien qu'à mon avis certains éléments de précisions manquent. 
  
          Certes Le Pen n'est pas un nazi, et j'ose espérer que ceux qui le prétendent savent au fond qu'il s'agit d'une exagération grossière. Vous avez raison de critiquer ce genre d'argumentation réductrice qui ne fait qu'utiliser des événements passés à l'image lourde de sens mais aussi d'émotions, en l'occurrence l'holocauste: cela n'a pour but que de couper cours à toute discussion en revenant sur un sujet malgré tout encore tabou. Cependant, Le Pen n'est pas seul, et son parti d'extrême droite présente, me semble-t-il, des tendances fascistes nettes. Que penser de l'interdiction de certains livres dans les bibliothèques de villes FN comme Orange, Vitrolles ou Toulon? Ou bien encore de la censure de certains groupes musicaux dont la langue est trop pendue (et aussi la peau un peu matte, mais ça c'est probablement une coïncidence)? Du refus la distribution d'allocations familiales aux familles étrangères? Ces formes de ségrégation ne sont peut-être pas encore du fascisme, mais elles en sont au moins les fondations. N'oublions donc pas que si Le Pen est élu, il ne sera pas seul à diriger le pays. Imaginons un premier ministre tel que Gollnisch ou Mégret... 
  
          Je voudrais aussi revenir sur votre vision du Parti communiste: je ne sais pas d'où vous tenez vos informations, si vous avez lu un tant soit peu l'Humanité ou discuté avec des membres de ce parti (dont je ne suis pas) mais, particulièrement depuis le remplacement de G. Marchais par R. Hue à la présidence, en parler comme d'un parti stalinien me paraît aussi exagéré que de parler de Le Pen comme d'un nazi. Cela peut éventuellement s'expliquer par le fait que vous semblez en avoir particulièrement contre ceux que vous appelez les « bien-pensants gauchistes ». Entre le parti d'A. Laguiller, franchement extrémiste, et le PCF, il y a un fossé que je me garderai de franchir. En conclusion je trouve dommage que vous ne profitiez pas vous-même de la leçon pourtant fort juste et intéressante que vous donniez quelques lignes plus tôt. 
  
          Je vous remercie de votre attention, 
  
Arnaud Tarroux
  
  
Réponse de Martin Masse: 
  
Monsieur Tarroux, 
  
          Merci pour votre commentaire. Vous avez raison, je n'ai pas fait toutes les nuances nécessaires dans mon petit texte (qui n'était qu'un commentaire d'introduction à la chronique « Mot pour mot » présentant le programme de Le Pen). Le PCF est en effet devenu plus « modéré » ces dernières années et il est sans doute exagéré de le qualifier de « stalinien ». Il a toutefois une longue tradition comme l'un des partis communistes les plus extrémistes d'Europe de l'Ouest. Je mentionne dans mon texte les ministres communistes du présent gouvernement, mais aussi ceux du début des années 1980. Je ne crois pas qu'il soit exagéré de qualifier le PCF d'il y a vingt ans de stalinien. À l'époque, Marchais refusait encore de critiquer les goulags, la dictature du prolétariat et autres horreurs soviétiques, si je ne m'abuse. 
  
          Par ailleurs, les communistes d'aujourd'hui sont les héritiers de cette tradition et sont encore fiers de s'appeler « communistes ». Je trouve incroyable qu'on considère acceptable un parti qui se réclame d'une tradition politique qui a fait des dizaines de millions de morts (voir Le livre noir du communisme) alors que le Front national, malgré tous ses défauts et ses positions xénophobes (et comme je le dis dans mon texte, cette idéologie n'est pas du tout la mienne), n'est responsable de la mort de personne et ne se réclame absolument pas du nazisme. Il me semble qu'il s'agit là en effet d'une manifestation perverse de l'emprise des « bien-pensants gauchistes » sur les médias et la vie politique en France. 
  
          Cordialement, 

M. M. 
 
 
 
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