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Montréal, 11 mai 2002 / No 104 |
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par
Christoph Kohring
L'Union française des amateurs d'armes (UFA), qui s'inquiète de la tournure que prend la lutte contre les armes à feu suite aux crimes commis par des déséquilibrés, s'est enquise des intentions des candidats à l'élection présidentielle française avant le premier tour de scrutin (voir Présidentielles: pour qui l'amateur d'armes votera-t-il?, UFA, 20 février 2002). Voici ce qu'Alain Madelin, président de Démocratie Libérale, répondait à l’UFA le 19 mars dernier. |
Cher Monsieur,
Merci pour votre message et pour vos interrogations. Vous avez bien voulu me faire part de vos remarques et réticences sur les positions de l'administration concernant les armes à feu de collection, de tir et de chasse. J'ai dénoncé avec mon groupe parlementaire la démarche du Gouvernement. Impuissant à mener une politique efficace pour lutter contre la délinquance, celui-ci a improvisé, comme vous le soulignez justement, un texte fourre-tout qui ne répond en rien à la gravité de la situation. C'est ainsi que notre collègue, M. Antoine CARRE, n'a pas manqué de s'interroger de l'opportunité de modifier la législation sur la vente d'armes alors que la réglementation existante n'est pas appliquée. Il a ainsi dénoncé les contraintes injustifiées imposées aux personnels de l'armurerie en soulignant que ceux-ci étaient des personnes responsables et compétentes. Il a également souligné l'inefficacité des dispositions proposées pour lutter contre la délinquance et le commerce clandestin des armes à feu et a déploré, comme vous-même, la défiance attachée envers les chasseurs, sportifs ou simples amateurs. Au Sénat, par l'intermédiaire de M. Roland du LUART, nous avons indiqué qu'un sujet aussi délicat, qui a fait l'objet de trois réformes importantes, en 1939, 1995 et 1998, méritait assurément un meilleur traitement législatif. Il a observé enfin que ce texte a été élaboré à la hâte, sans même que soient consultés les représentants des chasseurs, des armuriers ou des tireurs sportifs. Comme vous, nous déplorons cette méthode de travail. Démocratie Libérale a donc voté, à chaque lecture, contre le projet de loi sur la sécurité quotidienne même si nous avons pu limiter certains effets négatifs des dispositions prévues sur les armes. Avec mes sentiments cordiaux et confiants, Alain
Madelin
Alain Madelin était cordial et confiant. Mais on s'en fout qu'il soit cordial et sa confiance doit être ébranlée aujourd'hui. Il nous dit ce que Messieurs Carre et du Luart ainsi que Démocratie Libérale (DL) ont fait. Mais on s'en fout de ces Messieurs et de DL! Il s'agit d'un homme, d'un individu, d'une personne bien précise dénommée Alain Madelin et non d'une équipe, d'un parti, d'un comité, d'un collectif quelconque qu'il fallait élire à la présidence française. L'individualiste libéral qu'il est, devrait être capable de réaliser cela, non?
Le Pen: Mégret: Il est inacceptable qu'en ce domaine Alain Madelin soit moins libéral que Messieurs Le Pen et Mégret. Il est inacceptable que le chef de file du libéralisme politique en France ne soit pas à la pointe du combat pour la liberté de s'armer, comme d'ailleurs il devrait être à la pointe du combat pour toutes les autres libertés. La liberté est une et indivisible et le droit de porter les armes a, de tout temps, fait partie intégrante des attributs de l'homme libre. Alain Madelin n'a aucune raison de ne pas soutenir une telle position: il ne peut pas perdre plus de voix qu'il n'en a déjà perdues, il ne peut qu'en gagner. Les législatives sont proches et dans 5 ans tout recommence. La lutte continue...
Aucun des malheureux du Vel d'Hiv' n'étaient armés. À Auschwitz on arrachait aux cadavres des dents, pas des armes. Dans l'archipel du goulag seuls les gardes étaient armés. La liberté de s'armer est suprême, capitale. Le crypto-libéralisme ne paie pas, la preuve en a été faite le 21 avril. Alain Madelin doit abandonner la langue de bois et la confidentialité. Il doit faire son coming out libéral. La modération ne paie pas. D'ailleurs, Soyez un homme, Alain Madelin, et menez votre parti (à défaut de présider la France!) vers la victoire. Le combat est déjà engagé, entrez dans l'arène armé de toute la panoplie que le libéralisme vous fournit. La liberté de s'armer n'en est que le bouclier... Vous le savez très bien, la munition intellectuelle à votre disposition est énorme. Alors laissez-vous aller et entrez en lice. Ne vous retournez pas! N'écoutez pas la foule, les bouffons et les courtisans. Abandonnez toute espérance et endurcissez-vous! Vous n'avez plus rien à perdre, vous Allez, et ne revenez que quand vous ramènerez la dépouille de Bové, des trotskistes, d'ATTAC et du Monde Diplomatique. Ne revenez que quand les chasseurs, tireurs et collectionneurs d'armes de France marcheront solidement derrière vous; quand les adversaires de la prohibition des stupéfiants seront à vos côtés; quand les contribuables en France vous soutiendront; quand les artisans, commerçants et autres créateurs de richesses vous financeront. Ne vous arrêtez pas avant! Qui ne combat pas, ne vaincra jamais. Qui avance masqué ne sera jamais découvert... s'il est libéral. Le fasciste dans son trou sera toujours débusqué par les courtisans, mais le libéral jamais car lui seul est dangereux pour les étatistes fous qui gouvernent le monde aujourd'hui. Les médias vous ont-il jamais reproché de présider un institut dirigé par un intellectuel radicalement anti-étatiste? Vous-ont ils jamais reproché d'avoir préfacé le livre d'un anarcho-capitaliste notoire? Vous ont-ils jamais reproché d'avoir placé Lâchez-vous, nom de bleu! Faites du Henri Lepage, pas du Guy Sorman. Faites du Friedrich Hayek, pas du Raymond Aron. Faites du Milton Friedman, pas du Jacques Rueff. Faites du Bastiat, pas du Tocqueville. Faites du Turgot, pas du Montesquieu. Montesquieu c'est bon pour Juppé... Faites de l'Étienne de la Boëtie, pas du Machiavel. Arrêtez l'autocensure et brandissez bien haut l'étendard de la liberté qui est foulé aux pieds, bafoué, taché et effiloché par plus d'un siècle de collectivisme, d'étatisme et de socialisme de gauche comme de droite. Vous vous croyez seul (3,91%!), mais vous serez suivi par une multitude si seulement vous avancez à visage découvert, si seulement vous montrez que vous n'êtes pas un néo-libéral socio-démocrate mou, si seulement vous laissez tomber le masque. Montrez que vous êtes un individualiste sauvage, un anti-étatiste résolu, un paléo-libéral intransigeant et doctrinaire. Bref montrez-vous tel que vous êtes: un libéral tout simplement. Pour commencer en douceur, placez Le droit de porter des armes (1993) et les Confessions d'un coureur des bois hors-la-loi (2001) de Pierre Lemieux, ainsi que Notre droit aux drogues (1997) et La persécution rituelle des drogues (1998) du psychiatre libéral américain Thomas Szasz, dans
QL en rappel: ALAIN MADELIN, OU LA FAILLITE DU CRYPTO-LIBÉRALISME, par François-René Rideau. |
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