Montréal, 8 juin 2002  /  No 105  
 
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COURRIER DES LECTEURS / READERS' CORNER
 
LES JEUNES, L'ADQ ET L'INDIVIDUALISME
 
 
          Je désire exprimer mon incrédulité face à la déclaration de la ministre déléguée à l'Énergie, Rita Dionne-Marsolais, concernant Mario Dumont et l'Action démocratique du Québec, qui seraient « le reflet d'une génération qui est très individualiste [et] qui ne pense qu'à elle ». Selon elle, voilà une mauvaise attitude, comparée à celle des baby-boomers altruistes empreints de cette fameuse vision sociale-démocrate « tradionnellement québécoise ». L'idéologie politique serait-elle une affaire de génétique? 
  
          Cet incident démontre encore une fois la mentalité particulièrement étroite sévissant au Parti québécois, mais il ne faudrait pas commettre l'erreur de tomber dans le piège de la généralisation et de déclencher un conflit entre différents groupes d'âge. En tant que partisan de la liberté, je serais le premier à me réjouir que les jeunes deviennent plus individualistes et moins enclins à se faire ramasser par des mouvements collectivistes et centralisateurs. Que la ministre se rassure toutefois, l'intelligentsia qui règne dans le milieu étudiant provincial est toujours composée de vaillants SS (souveraino-socialistes) prêts à défendre leur État contre les attaques timides de la méchante droite mondialement menaçante. 
  
          Malheureusement, le chef de l'ADQ n'a pas su profiter de cette occasion pour discréditer le message de la ministre et a préféré défendre sa génération à la place de l'individualisme. On accuse les jeunes de se désintéresser de la politique; ils ne doivent pas être les seuls fatigués de cette mascarade ridicule qui leur gobera bientôt la moitié de leurs revenus. Dommage que leur farouche haine de l'autorité soit dirigée essentiellement contre le secteur privé, laissant le gouvernement s'enfarger dans son propre manque de dynamisme... 
 
Francis Dumouchel
étudiant, Montréal
 
 
 
 
LE TABAC ET LES LIMITES DE LA TAXATION
 
 
          Y a-t-il une limite à taxer un produit de consommation? Qui aurait dit, voici seulement quelques années, que le tabac pourrait être taxé de façon aussi indécente sans que personne ne proteste de cet abus. Voici le but réel de la lutte au tabagisme. Un produit de consommation que le gouvernement peut surtaxé encore et encore impunément aussitôt que ses fonds sont à la baisse avec la certitude politique de demeurer populaire aux prochaines élections. Une caisse de secours. 
  
          La bannière de la santé mise de l'avant n'est qu'une façade qui dissimule leur incompétence et surtout une absence de recul face aux conséquences. En effet, le gouvernement, aveuglé par l'opportunité des entrées d'argent supplémentaires, converti le tabac en produit de luxe pour biens nantis seulement, privant ainsi les Québécois moyens et pire encore, les gens à faibles revenus, d'un petit plaisir bien inoffensif si on le compare aux drogues dures qui sont en voie de devenir un produit plus sympathique finalement. Car, si on regarde ce qui se passe dans la vraie vie de tous les jours, la plupart de ceux qui on laissé le tabac se payent un joint de temps en temps pour compenser. Et que dire des jeunes qui ne peuvent acheter de cigarettes mais qui consomment des drogues dûres régulièrement? Je vous assure qu'ils considèrent la chose très « normalisée » si on peut dire. 
  
          Personne n'a l'air de se rendre compte que moins les gens fument de tabac et plus les drogues dures circulent normalement. Quelle aubaine pour le crime organisé! Ils sont les premiers à bénéficier de la lutte antitabac. De là à croire qu'ils pourraient aider un peu par le biais des lobbyistes par exemple, il n'y a qu'un pas à faire. Après tout, l'industrie du tabac ne génère que quelques emplois de second ordre, rien à voir avec les millions de profit sur la drogue... 
  
          Pour terminer, j'ajoute que si on laisse faire le gouvernement dans cette voie, il y aura un jour beaucoup d'autres produits mis à l'index afin de les surtaxer de la même façon, c'est-à-dire sans limites, en brandissant une bannière quelconque – toujours pour les mêmes raisons pécuniaires finalement. Voulez-vous quelques exemples? Eh bien, pourquoi pas le café? Les boissons alcoolisées? et bien d'autres... D'ailleurs, si je ne me trompe, on commence déjà à préparer le terrain! 
  
Michelle DuSablon
Valleyfield, Québec
  
  
  
  
POUR EN FINIR AVEC LES ARMES « ILLÉGALES »
 
 
Monsieur Masse. 
  
          Vous avez récemment publié plusieurs articles qui portaient sur le contrôle des armes à feu. 
  
          Dans ces articles, on y retrouvait fréquemment le terme « armes illégales », ainsi que des propos du genre « je ne suis pas pour les armes illégales, mais... bla, bla, bla. » 
  
          Les armes ne sont que des outils, sans égard à leur légalité. Un gouvernement qui désirera éradiquer les armes et désarmer sa population déclarera toute forme d'arme comme illégale, mais pour des raisons tactiques, le fera progressivement. C'est exactement ce qu'ils ont fait avec le poivre de Cayenne, ainsi qu'un très grand nombre de types d'armes. 
  
          On prétexte souvent que les armes « illégales » sont celles qui sont « le plus souvent utilisées pour des crimes ». Mais si une campagne d'éradication efficace est menée, ultimement, les armes « non-illégales » serviront plus fréquemment et deviendront les nouvelles « armes à éliminer ». Le poivre de Cayenne en est la preuve flagrante; il était l'alternative commode au revolver. 
  
          J'aimerais que tous ces auteurs auto-censurés qui ont peur de déclencher l'ire et les persécutions des gouvernements puissent réaliser qu'en faisant ce qu'ils font, ils donnent une sanction morale au gouvernement. En répétant « armes illégales » comme des perroquets inquiets, ils déclarent par implication que le gouvernement est ce bon papa qui sait mieux que nous ce qui est bon pour nous... 
  
          En fait, tout ce que le gouvernement décide de déclarer illégal l'est de facto, par décret. Un copain étudiant le droit m'a dit un jour: « tu n'as aucune idée de la puissance de la loi. Si demain ils décident de déclarer l'air illégale et d'en respirer un crime majeur, tout le monde deviendra des criminels et il n'y a rien, mais absolument rien, que la population puisse faire. » 
  
          Alors de grâce, épargnez-nous l'épithète « illégal » en parlant d'un modèle de pétoire ayant un petit cran de plus ou de moins que la pétoire d'à côté. Le problème n'est pas l'« illégalité » de l'arme, mais l'intention de l'individu qui la manoeuvre. 
Nombre de possesseurs d'armes aux USA: 80 000 000; 
Nombre annuel de morts accidentelles aux USA: 1500; 
Nombre annuel d'accidents par possesseur: 0.000 018 75 (en comparaison, les médecins sont 9000 fois plus dangereux, si on applique les mêmes calculs aux chiffres de l'American Medical Association).
          Le concept d'arme illégale repose sur une philosophie similaire à celle de John Maynard Keynes qui a déclaré un jour: « The idea that human nature is reasonable is a disastrous mistake. » Selon lui, nous ne serions que des animaux enragés toujours désirant étrangler et tuer notre voisin. Foutaise, foutaise, foutaise! Notez que cette philosophie est la justification à l'enrichissement-par-le-flingue-de-la-loi des petits copains du gouvernement. 
  
          Armes illégales? On a déjà nos substances illégales, fumées illégales, herbes illégales, langage illégal, langues illégales, signaux télévisés illégaux, véhicules illégaux, discours illégal; à quand l'air illégal? 
  
          Quand les gens comprendront-ils que la loi anti-armes à feu n'a rien à voir avec la protection des citoyens et tout à voir avec la protection du gouvernement et de ceux qui tiennent leurs ficelles? 
  
Jean-François Avon
Pierrefonds, Québec
 
Réponse de Stefan Metzeler: 
  
Monsieur Avon, 
 
          Je m'excuse pour ce malentendu provoqué par mon utilisation du terme « illégal », je cite: « commis avec des armes illégales et par des gens qui, d'après la loi, n'auraient de toute façon pas dû en posséder. » 
  
          J'aurais bien fait de mettre le terme « illégal » entre guillemets, comme ici. Je l'utilisais dans le sens « illégal selon les lois positives des crapules de l'État ». 
  
          Ce n'était pas pour différencier des armes « légales » et des armes « illégales » en tant que telles, mais pour indiquer que malgré l'interdiction par la loi, les criminels arrivaient encore à s'en procurer, même sous l'ancien système (relativement) libéral. 
  
          Il s'agit de démontrer que le fait de déclarer une chose « illégale » n'en rend pas l'utilisation impossible, comme certains voudraient le faire croire. 
  
          À part ça, je suis évidemment entièrement d'accord avec le contenu de votre message et je suis navré que cela ne soit pas apparent. Erreur corrigée, j'espère. En général on me reproche plutôt d'être trop radical que le contraîre. C'est donc avec un plaisir non dissimulé que je vous ai lu. 
  
          Vive la surenchère dans le combat pour la liberté!  
  
          Cordialement, 
 
S. M. 
  
  
  
  
QUAND LES MOTS NE VEULENT PLUS RIEN DIRE
 
 
Re.: QUAND LES MOTS PERDENT LEUR SENS: CRITIQUE DU NEWSPEAK DES ÉTATISTES, le QL, no 74 
 
Monsieur Dionne,  
  
          Voici d'autres expressions dans la même veine politiquement correcte: 
tuer des civils -> dommages collatéraux 
socialisme, marxisme -> troisième voie, social-démocratie 
pauvre -> à bas revenus 
pays du tiers-monde -> pays en voie de développement 
pays à taxes modérées -> dumping fiscal, paradis fiscal 
secret bancaire -> criminalité financière, blanchiment d'argent sal 
produit moins cher -> dumping, concurrence déloyale 
protectionnisme -> commerce équitable, sauvegarde d'emplois 
intérêts particuliers, privilèges -> intérêt général 
vente de drogue, prostitution, immigration libre -> crime organisé 
socialisme, impôts élevés, distributions arrosoir -> justice économique, justice fiscale 
collectivisme, distribution de privilèges -> défense des minorités 
guerre, arrestations arbitraires -> lutte contre le terrorisme 
fou -> malade mental 
ghetto -> quartier sensible, zone économiquement défavorisée 
jungle -> forêt tropicale
Salutations! 
   
Patrick Burnand
Suisse
 
 
  
  
LE HOCKEY, DE LA SRC À RDS
 
 
          La décision du Canadien de Montréal de s'allier au réseau RDS pour la diffusion de ses matches fait couler beaucoup d'encre et plusieurs sont outrés de voir que La Soirée du hockey, émission quinquagénaire, disparaisse du petit écran. 
  
          Dois-je vous rappeler que la diffusion d'un spectacle impliquant des sportifs professionnels gagnant chacun en un an plus d'argent que vous et moi dans toute notre vie relève BEAUCOUP PLUS d'un réseau PRIVÉ de télévision que de la télévision d'État? 
  
          La diffusion d'un tel spectacle entre nettement plus dans le mandat d'un réseau impliquant des intérêts PRIVÉS que dans celui d'un réseau subventionné par nos taxes et la seule chose qu'on puisse déplorer ici est que l'on devra se câbler ou s'abonner à un service par satellite pour voir les matches du club de hockey – TVA et TQS ne diffusant aucun match de l'équipe montréalaise. 
  
          La SRC a déjà cessé de diffuser les matches des Expos et personne n'a chialé. Pourquoi en serait-il différent pour le hockey? 
  
Normand Martel
St-Hubert, Québec
  
  
  
  
CHERS POLITICIENS....
 
 
Bonjour, 
  
          Suite aux dénonciations récentes de magouilles politiques à Québec et à Ottawa, voici ce que j’aimerais dire à tous nos politiciens... si cela pouvait en faire réfléchir ne serait-ce qu’un! 
    Chers politiciens, 

              Quand vous naviguez dans cette mer de boue qu’est le monde corrompu de la politique, éprouvez-vous encore du plaisir en mangeant un bon spaghetti italien dont la sauce a été cuisinée avec art et amour par votre douce moitié qui seule en connaît le secret? 
     
              Prenez-vous encore le temps de vous asseoir au salon et d’écouter votre charmante jeune fille qui, tout doucement, vous berce en vous jouant la Sonate à la lune de Beethoven ou Gymnopédie d’Éric Satie? 
     
              Prenez-vous encore le temps de bavarder gentiment avec la dame qui vous sert au dépanneur du coin depuis plusieurs années? Vous a-t-elle déjà dit qu’elle vous trouve gentil, vous et votre famille, et qu’elle vous aime et apprécie les valeurs qui vous habitent? 
     
              Prenez-vous encore le temps de réfléchir à cette terre qui vous nourrit et à ce qu’elle devrait être dans le futur? Êtes-vous encore capable d’apprécier le chant d’un oiseau venu se régaler à la mangeoire que vous prenez plaisir à remplir? 
     
              Êtes-vous encore capable de vous émerveiller à la vue d’un monarque ou à l’odeur d’un bouquet de muguet... vous savez ces tiges auxquelles sont suspendues de minuscules clochettes blanches? Êtes-vous encore capable de voir et savourer les petits moments tout simples que la vie vous apporte, tel un cadeau que vous n’avez qu’à prendre sans rien avoir à donner en retour...? 
     
              Êtes-vous encore capable d’être authentiques et appréciés pour ce que vous êtes et non pour ce que vous rapportez? Êtes-vous encore capable de vous émouvoir devant le désespoir d’un enfant qui pleure ou d’une personne qui souffre dans son corps ou dans son âme? 
     

          Si vous répondez OUI à toutes ces questions alors vous êtes encore à la bonne place. Si au contraire, vous avez répondu NON à plusieurs de ces questions, alors il est temps que vous changiez de métier car vous êtes un mort vivant et le pays n’a pas besoin de gens qui ont perdu l’essence même de la vie. 
 
          Certains, désabusés, abdiquent en se disant que c’est ça la politique et qu’ils n’y peuvent rien... mais moi je ne démissionne pas et je crois encore à un monde meilleur! 
 
L. Lefebvre
Montréal
 
 
 
ATTENTION!
    Si vous en avez marre de vivre dans une société où l'hystérie nationaliste domine tous les débats; dans un pays où les taxes, les réglementations omniprésentes et le paternalisme des gouvernements briment la liberté individuelle et restreignent le dynamisme économique; dans une culture où le moutonnisme et l'égalité dans la médiocrité sont plus valorisés que l'individualisme et la compétition; dans un monde intellectuel où les prétendus « consensus nationaux » promus par une élite déconnectée servent de prétexte pour éviter les débats rationnels; 
  
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