Montréal, 6 juillet 2002  /  No 106  
 
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Gilles Guénette est diplômé en communications et éditeur du QL.
 
 
Bernard Goldberg, Bias: A CBS Insider Exposes How the Media Distort the News, Regnery Publishing, Wash. DC, 2002, 232 p.
 
LIBRE EXPRESSION
  
BIAS: COMMENT LES MÉDIAS 
DÉFORMENT LA RÉALITÉ
 
par Gilles Guénette
 
     « Look, Bernie, of course there's a liberal bias in the news. All the networks tilt left. If you repeat any of this, I'll deny it. »
 
– Andrew Heyward, président, division Nouvelles de CBS
 
 
          Ça vous arrive de lire le journal le matin, ou de regarder un bulletin de nouvelles en soirée, et de vous dire que le monde dont il est question dans ces articles ou reportages n'a rien à voir avec le vôtre? Que telle ou telle situation ne semble pas si pire qu'on tente de vous le faire croire? Que les statistiques rapportées dans telle ou telle crise sont bien difficiles à croire? Qu'il doit bien rester quelques mères qui ne sont pas monoparentales, quelques dizaines d'adolescents qui terminent leurs études et des hommes qui font autre chose que de tabasser les chauffards qui les coupent de façon un peu trop cavalière sur les routes de la province? Moi, souvent. 
  
          Bernard Goldberg vient de publier Bias: A CBS Insider Exposes How the Media Distort the News, un essai dont la lecture nous aide à mieux comprendre comment les médias déforment la réalité et pourquoi. Dans un style très direct et à mille lieux du discours politiquement correct, le journaliste maintenant à la retraite brosse le portrait d'une industrie en perte de vitesse et de crédibilité: celle des grands réseaux et du journalisme de masse. Et n'allez pas croire que la situation est bien différente de ce côté-ci de la frontière.
 
Sous le couvert de l'objectivité 
  
          Goldberg consacre les premiers paragraphes de son livre à une controverse dont il a été l'investigateur. Le 13 février 1996, le Wall Street Journal publiait « Networks Need a Reality Check », un texte d'opinion qu'il avait signé et dans lequel il dénonçait le ton et les propos utilisés par un collègue dans un reportage diffusé quelques jours avant au CBS Evening News et, de façon plus générale, l'incontestable – quoique réfuté – penchant pour les idées de gauche des grands réseaux et de leurs employés. 
  
          Le reportage en question, un « Reality Check », était consacré au projet de flat tax – ou impôt à taux unique – du candidat à la présidence des États-Unis, Steve Forbes. Le reporter en charge de ce que Goldberg allait plus tard qualifier de « hatchet job », Eric Engberg, y utilisait des phrases comme « Steve Forbes pitches his flat-tax scheme as an economic elixir, good for everything that ails us. », ou « Forbes's Number One Wackiest Flat-Tax Promise... », ou encore « The flat tax is a giant, untested theory. One economist suggested, before we put it in, we should test it somewhere else – like Albania. » 
  
          « Flat-tax scheme ». « An economic elixir ». « Forbes's wackiest promise ». « Albania »?! Le « Reality Check » est pourtant présenté comme un reportage neutre et « objectif » qui vise à faire le tour d'une question afin d'aider à mieux en comprendre les enjeux. Manifestement, le topo présenté par Engberg ne respectait pas ces critères d'objectivité. Pourtant, CBS a décidé de le diffuser – sans doute respectait-il la ligne éditoriale du réseau! Cette décision ne surprend en rien Goldberg qui avait observé ce genre de reportages biaisés depuis des années et qui en avait même discuté avec ses collègues et supérieurs dans l'espoir naïf de corriger les choses. 
  
          Le 13 février 1996 donc, après 30 ans à l'emploi de la CBS, Goldberg passe de respectable journaliste à activiste politique pour avoir osé parler contre l'un des siens. Plusieurs de ses collègues de travail, comme le lecteur de nouvelles, vedette et ami Dan Rather, ne lui adressent plus la parole et son poste est à toute fin pratique aboli – CBS acceptera toutefois de le garder jusqu'à sa retraite. 
  
          Pourtant, son article était plutôt soft. Il y dénonçait certaines pratiques journalistiques, comme le recours aux « spécialistes » idéologiquement compatibles – à qui l'on fait dire ce que l'on veut – et la présentation « deux poids, deux mesures » des invités selon qu'ils soient de droite ou de gauche (à titre d'exemple, les médias présentent José Bové comme le porte-parole de la Confédération paysanne, et la Fédération des femmes du Québec comme un groupe d'aide pour les femmes, alors qu'ils présentent Alain Madelin comme l'ultra-libéral candidat aux présidentielles françaises, et l'Institut Fraser comme un très conservateur think tank privé). 
  
          Pas de quoi fouetter un chat! Alors pourquoi tout ce brouhaha? Dans Bias, Goldberg répond à l'aide de nombreux exemples. Mais deux ressortent davantage du lot: le traitement médiatique accordé au phénomène des sans-abri aux États-Unis durant les années Reagan, et celui accordé aux risques pour les personnes hétérosexuelles de contracter le virus du sida.  
  
Sans toit, ni loi 
  
          Dans les années 1980 à 1990, plusieurs journalistes ont couvert ce qui avait toutes les allures d'une crise: les sans-abri étaient présents partout dans les grandes villes américaines. Et les médias n'en avaient que pour eux. Mais il ne s'agissait plus du simple robineux ou du désinstitutionnalisé auquel on avait été habitué; il s'agissait maintenant de votre voisine, du licencié, de la mère de famille, du jeune délinquant... Tout d'un coup, tout le monde était potentiellement un sans-abri. 
  
          Et les statistiques étaient alarmantes. Les groupes de pression, qui tentaient par tous les moyens de faire avancer leur cause, n'éprouvaient vraisemblablement pas de remords à gonfler les chiffres pour s'assurer une place dans les bulletins de nouvelles et quotidiens du pays: « This is standard operating procedure with lobbies. Pump up the number of victims and we stand a better chance of getting more sympathy and support – more money – for our cause is what they correctly think. »  
  
          Et ils sont parvenus à faire passer leur message grâce à l'appui de journalistes plus que prêts à donner un coup de main. Ceux-ci, sans vérifier leurs sources, répétaient tout ce qu'on leur communiquait (une pratique qui est toujours en vogue ici comme là-bas), se disant qu'après tout, ces gens doivent savoir de quoi ils parlent, ils étudient la question depuis des années et militent pour le plus grand bien de la population... « Don't let the facts stand in the way of a good story! » 
          So in 1989 on CNN, Candy Crowley, a fine, serious reporter, said that "winter is on the way and three million Americans have no place to call home." Three million! Not to be outdone, in January of 1993, Jackie Nespral, then the anchor at NBC Weekend Today, said, "nationally right now, five million people are believed to be homeless...and the numbers are increasing." Five million!! And the numbers are increasing!!! Charles Osgood of CBS News, one of the most talented journalists in all of broadcasting, reported, "It is estimated that by the year 2000, nineteen million Americans will be homeless unless something is done, and done now." Nineteen million homeless by the turn of the century!!!!
          La surenchère s'est poursuivit de la sorte jusqu'à ce que Ray Brady de CBS Evening News réussisse à dénicher des sans-abri vivant... à la maison! On les appelle les « hidden homeless ». Ces personnes qui, si elles avaient le choix, demeureraient en appartement ou dans leur propre maison, mais vu l'état de leur compte en banque, sont obligées de rester chez maman et papa en attendant de meilleurs jours... Là où il n'y a pas de victimes, on en créé! 
  
          Ce n'est pas que des statistiques plus crédibles étaient introuvables: « No one knows exactly how many homeless there were in America in the 1980s and early 1990s, but there were researched, educated estimates. For example, the U.S. Census Bureau figured it was about 230,000. The General Accounting Office of Congress put the number between 300,000 and 600,000. The Urban Institute said that there were somewhere between 355,000 and 462,000 homeless Americans. » Loin du 3, 5, 20 millions prédis, vous en conviendrez! 
  
          Le U.S. Census Bureau et le General Accounting Office of Congress ne sont pas de petits groupuscules auxquels on ne peut accorder de la crédibilité! Ce sont des organismes respectables. Sauf que si les médias s'étaient fiés à leurs chiffres, il n'y aurait pas eu de crise. Il n'y aurait pas eu de véritable problème – en tout cas, pas pour justifier la une de milliers de quotidiens ou l'ouverture d'autant de bulletins.  
 
     « Les journalistes sont majoritairement de gauche – de centre gauche à extrême gauche. Et cela, qu'ils l'admettent ou pas, transparaît sur la vision du monde qu'ils mettent de l'avant. »
 
          Comme dit Goldberg: « These numbers weren't state secrets. Reporters knew what they were. They just didn't care. » Les médias ont préféré entretenir une crise inventée plutôt que de démentir les chiffres avancés par le lobby des sans-abri. Auraient-ils agi de la même façon si la cause ne les avait pas tenu à coeur? « Can we really imagine [Dan] Rather, [Tom] Brokaw, and [Peter] Jennings simply passing along propaganda from the pro-life lobby? Or the anti-affirmative action crowd? Or the NRA? » 
  
          Pour Goldberg, cette crise a été entretenue par les médias durant les années Reagan pour entacher sa présidence: « I could be wrong, but I think homelessness ended the day Bill Clinton was sworn in as president. Which is one of those incredible coincidence, since it pretty much began the day Ronald Reagan was sworn in as president. » Hmm... 
  
Tous à risque 
  
          Le virus du sida a lui aussi occupé beaucoup d'espace dans les médias. Et comme dans le cas des sans-abri, la crise n'a pas levé tant que M et Mme Tout-le-monde n'ont pas été « décrétés » victimes potentielles – la formule avait fonctionné avec les sans-abri, on n'a eu qu'à l'appliquer à cette nouvelle menace... « Tell the American people there were AIDS victims just like themselves – if not right now, soon – then maybe they would care enough to do something about the problem. The battle cry was as clear as can be: no one is safe anymore! » 
  
          Comme dans le cas des sans-abri, le sida ne menaçait plus seulement les groupes à risque – dans ce cas-ci, les homosexuels et les junkies qui se shootaient dans les fonds de ruelles des grandes villes –, le virus menaçait maintenant (ou allait menacer) les hétérosexuels. Vous et votre voisine. Et comme pour le lobby des sans-abri, les médias n'ont jamais remis en question les chiffres avancés par celui du sida, ils les ont simplement régurgités: 
              U.S. News & World Report said, "The disease of them is suddenly the disease of us." USA Today ran a headline that said, "Cases Rising Fastest Among Heterosexuals." Time reported, "The proportion of heterosexuals cases...is increasing at a worrisome rate.... The numbers as yet are small, but AIDS is a growing threat to the heterosexual population." The Atlantic Monthly headlined a cover story: "Heterosexuals and AIDS: The Second Stage of the Epidemic." The Ladies Home Journal ran a story with this tease on the cover: "AIDS & Marriage: What Every Wife Must Know."
          Une épidémie s'installait indéniablement en Amérique; une épidémie de la peur. Impossible d'ouvrir un journal, de feuilleter un magazine, ou de regarder un bulletin de nouvelles sans lire ou entendre des reportages faisant le lien entre le virus et les hétérosexuels. Les victimes que l'on nous présentait à la télé et dans la presse écrite étaient dorénavant hétérosexuelles – les journalistes, par compassion ou par paresse, n'allaient pas jusqu'à dévoiler comment ils avaient contracté le virus. S'ils le savaient, ils ne jugeaient pas pertinent de partager l'information avec la population. 
  
          Mais tout le monde n'est pas à risque! « Here's what we know about AIDS and HIV in America. By the end of 1999, according to the Centers of Disease Control and Prevention (CDC) [un autre organisme crédible], 751,965 people, living and dead, had contracted AIDS in the United States since the beginning of the epidemic: About 50 percent were men who had sex with other men; 28 percent were IV drug users; 6 percent more were men who had sex with men and injected drugs; 1 percent got HIV through a blood transfusion; less than 1 percent were hemophiliacs. » 
  
          Ce qui laisse environ 13 ou 14% des victimes – soit, 99 483 cas – classées officiellement sous: « contacts hétérosexuels ». Mais pas n'importe quels contacts hétérosexuels: 35 000 hétéros ont contracté le virus avec des junkies – la plupart, des femmes ayant couché avec des hommes qui s'injectaient des drogues –; 4000 femmes hétérosexuelles ont contracté le virus en couchant avec des hommes bisexuels; près de 1700 personnes hétérosexuelles sont devenues séropositives après avoir couché avec une personne hémophile ou ayant reçu une transfusion sanguine infectée; et 58 571 hétéros avouent avoir contracté le virus après avoir couché avec un partenaire infecté – profil non spécifié. Ces derniers milliers de personnes – environ 7% de tous les cas de sida diagnostiqués aux É.-U. – ont-elles été infectées après avoir eu de simples rapports sexuels avec une autre personne hétérosexuelle qui ne faisait pas partie des groupes à risque? Peu probable selon Goldberg: « People lie about sex and sexually transmitted diseases all the time. "How did you get syphilis?" the doctors asks. "From the toilet seat," the embarrassed man or woman answers. Or simply, "I don't know." Isn't the same likely with AIDS? » 
  
          Comme on peut le voir, les risques de contracter le sida sont très, très minces pour les hétéros. Pourtant, à entendre les gens des médias, les morts allaient bientôt s'empiler dans la communauté hétéroseuxelle si rien n'était fait rapidement. Randy Shilts, auteur du livre And the Band Played On interviewé par Goldberg quelques mois avant sa mort, affirme que la crise du sida et des hétérosexuels a été fabriquée de toutes pièces par les militants qui voyaient là la seule façon d'alerter l'opinion publique et de faire en sorte que des fonds soient débloqués pour combattre ce fléau: 
              There was a profound frustration among AIDS activists and among AIDS researchers that the only time the media seemed to pay attention to AIDS, the only time the government seemed to do anything about AIDS, was when it appeared that it would affect heterosexuals. So the activists did what they felt they had to do. They got the word out that it would spread to all of us. And the media passed it along to America, at first because they didn't know better, then they thought because heterosexual AIDS was a better story, but eventually because it was another way to show compassion.
          Ou bien les journalistes se sont fait rouler, pris qu'ils étaient dans la crise qu'ils aidaient à fabriquer, et n'ont jamais pensé qu'on pouvait leur fournir de statistiques erronées, ou bien ils ont vu la supercherie et ont décidé de se fermer les yeux et de jouer le jeu le temps de se faire un peu de capital de compassion sur le dos d'une population terrifiée (ou en voie de le devenir). Une chose est sûre, la situation qu'ils nous présentaient à grands coups de gros titres et de reportages spéciaux n'existait pas. 
  
Et maintenant, vos déformations! 
  
          Les journalistes sont majoritairement de gauche – de centre gauche à extrême gauche. Et cela, qu'ils l'admettent ou non, transparaît sur la vision du monde qu'ils mettent de l'avant: « That's one of the biggest problems in big-time journalism: its elites are hopelessly out of touch with everyday Americans. Their friends are liberals, just as they are. They share the same values. Almost all of them think the same way on the big social issues of our time: abortion, gun control, feminism, gay rights, the environment, school prayer. After a while they start to believe that all civilized people think the same way they and their friends do. That's why they don't simply disagree with conservatives. They see them as morally deficient. [...] The sophisticated media elites don't categorize their beliefs as liberal but as simply the correct way to look at things. » 
  
          Ne leur parlez surtout pas d'un penchant pour les idées de gauche dans la profession, ils n'y croient pas. Et ils sont prêts à dire n'importe quelles idioties pour vous en convaincre: « [Dan] Rather doesn't believe there is a liberal bias in the news. That's why he went on Tom Snyder's late-night TV show on February 8, 1995, and said, "It's one of the great political myths, about press bias. Most reporters don't know whether they're Republican or Democrat, and vote every which way." » 
  
          Un an après cette déclaration, le Freedom Forum et le Roper Center rendaient publics les résultats d'un sondage mené auprès de 139 chefs de pupitres et correspondants en poste à Washington qui démontraient que les journalistes qui couvraient la scène washingtonienne étaient largement plus démocrates que l'Américain moyen: 89% disaient avoir voté pour Bill Clinton en 1992, comparativement à 43% des non-journalistes; 7% disaient avoir voté pour George Bush, comparativement à 37% des électeurs; et 2% disaient avoir voté pour Ross Perot, alors que 19% des citoyens avaient voté pour ce dernier. « Most reporters don't know whether they're Republican or Democrat »? N'importe quoi. 
  
          Dans le second numéro du QL, Martin Masse, sans parler d'un penchant gauchiste chez les journalistes, parlait de l'état de crise permanent que génèrent les médias: « Suivre l'actualité, c'est suivre pas à pas la crise de l'industrie porcine qui fait face à une chute des prix, celle des urgences bondées dans les hôpitaux, celle des pêcheurs au chômage, celle des acériculteurs sinistrés, celle des travailleurs de l'auto qui ne veulent pas de compétition, celle des nationalistes dont "l'âme collective" fout le camp, etc. [...] Le monde décrit par les médias est incohérent et irrationnel. Il est dominé par des affrontements inutiles, entretenus par un État ouvert à toutes les revendications. » Ce penchant est justement ce qui cause cet état de crise permanent. 
  
          Les médias jouent le jeu des lobbies et des groupes de pression parce qu'ils appuient leurs revendications et parce que de toute façon, tout est plus ou moins décidé par l'État. Le citoyen, dans cette dynamique médiatique, est relégué au rang de spectateur. Spectateur d'un interminable dialogue entre médias, groupes de pression et gouvernements, mais à qui l'on refile la note. Le but de l'exercice n'étant plus tellement de l'informer, mais plutôt 1) d'inventer des crises, 2) de tenter de gagner son appui pour financer la résolution de ces crises, et 3) de faire pression sur les différents paliers de gouvernement pour qu'ils interviennent et mettent fin à la crise. Et on recommence. Doit-on se surprendre de voir le citoyen se désintéresser des grands médias? Non. 
  
          « Dans une société libertarienne, dixit Masse, l'État ne ferait pas les trois quarts des choses qu'il fait en ce moment. Il y aurait peu ou pas de lobby, parce qu'aucun bonbon à distribuer. Le gouvernement ne serait l'objet d'aucun chantage, d'aucune supplication, puisqu'il se contenterait d'appliquer des règles similaires pour tous. Il n'y aurait plus de favoritisme envers ceux qui chialent le plus fort, plus de négociations à huis clos pour éviter les grèves et les moyens de pression qui paralysent des villes entières, plus de psychodrame où l'avenir de la nation est en jeu. » 
  
          Mais de quoi parlerait-on? « Les médias seraient obligés de parler de choses importantes, pas des conflits artificiels [...] Il n'y aurait plus d'État en crise, les problèmes comme les actions de l'État interventionniste seraient privatisés et réglés dans le contexte du marché libre. Les citoyens n'auraient plus besoin d'être constamment "conscientisés", "mobilisés", enrégimentés, pour des histoires qui ne les concernent pas, ou qui n'existent que dans la tête de collectivistes utopistes qui croient savoir mieux qu'eux comment ils doivent vivre. » Hmm... 
  
          En attendant, la prochaine fois que vous lirez, entendrez ou verrez une nouvelle qui vous semble exagérée, dites-vous que c'est probablement parce qu'elle l'est – surtout s'il s'agit d'une nouvelle touchant la pauvreté, les femmes ou les enfants; il semblerait qu'il soit particulièrement difficile pour les journalistes de garder la tête froide dans ces cas bien précis. Et pour être en mesure de mieux détecter ces nouvelles biaisées, ou pour simplement passer quelques heures en compagnie d'un excellent bouquin (ça se lit comme un bon thriller), la lecture de Bias s'impose. 
  
 
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