|
|
Montréal, 18 janvier 2003 / No 117 |
|
par
Christophe Vincent
La question des inégalités oppose les libéraux et les socialistes. Les socialistes dénoncent en effet couramment les inégalités de condition qui existent au sein de nos sociétés, le fait que coexistent des riches et des pauvres. |
Il faut dire que les socialistes considèrent tous plus ou moins
que l'on ne peut pas être à la fois riche et honnête,
que ceux qui sont plus riches que les autres ont nécessairement
plus ou moins Toute inégalité de condition entre les individus est donc pour eux une injustice. Aussi, les socialistes trouvent parfaitement normal de faire de la Les libéraux en revanche n’ont pas la même vision de la société. Où est le mal? Des riches qui ont mal acquis leur fortune, il y en a eu beaucoup, il y en a certainement encore, et il y en aura malheureusement toujours. Mais faut-il pour autant jetter l’opprobre sur l’ensemble des riches et les traiter tous comme de vulgaires escrocs? Non. Contrairement à ce que clament les socialistes – et fort heureusement sinon le monde serait bien triste – les plus riches n’ont pas nécessairement volés les plus pauvres. On peut tout à fait être à la fois riche et honnête. Ce qu’il faut donc faire, c’est être juste. Si un riche a acquis malhonnêtement sa fortune, c'est-à-dire en portant préjudice à la personne, aux libertés ou aux biens d’autrui, il faut alors que ses victimes puissent saisir la justice et qu'elles obtiennent réparation pour le préjudice qu’elles ont subi. Le riche paiera pour ses fautes et perdra ainsi sa fortune mal acquise. Justice sera faite.
Mais les autres riches, les riches honnêtes, on ne leur fera en revanche aucun mal. S’ils ont gagné honnêtement leur fortune par leur travail, pourquoi devrait-on leur en tenir rigueur et les en priver de tout ou partie? De quel droit? Par jalousie, par envie? Alors c’est vrai que dans une telle société libérale, il y aura des gens qui seront plus riches que d’autres. Mais si personne n’a volé personne, où est le mal? Que les socialistes ne se méprennent donc pas sur nos intentions. Oui à la justice, non à l'injustice Il y a en France une petite clique proche du pouvoir, une véritable noblesse d’État, qui a réussi à obtenir des privilèges et à s’enrichir ainsi sur le dos des Français: des hommes politiques, des fonctionnaires, des syndicalistes certes, mais aussi – ce qui plaira sans doute davantage aux socialistes – des pseudo entrepreneurs qui se disent capitalistes et libéraux mais qui ne sont en réalité que de riches parvenus vivant des subventions de l'État ou de la corruption. Tout ce beau monde forme les piliers de la droite et de la gauche étatiste et conservatrice. Si les socialistes veulent dénoncer la fortune mal acquise de ces gens-là, et mettre fin à leurs privilèges, à leurs magouilles, les libéraux seront de tout coeur avec eux. Les libéraux ont toujours été de ces combats-là. Les libéraux ont toujours été contre les inégalités en droit, contre les privilèges. En revanche, les libéraux ne sont pas contre les inégalités de faits, contre les inégalités de conditions, contre le fait que certains soient plus riches que d'autres pourvu qu’ils aient acquis leurs fortunes honnêtement. Si les socialistes – pleins de bonnes intentions comme toujours – veulent jetter l’opprobre sur tous ceux qui gagnent très bien leur vie certes, mais qui la gagnent honnêtement, et les rançonner pour les crimes imaginaires qu’ils leur attribuent, il ne faut donc pas qu'ils comptent sur les libéraux pour les aider. En résumé, les libéraux disent non aux inégalités en droit, oui aux inégalités de faits; oui à l'égalité, non à l'égalitarisme; oui à la justice, non à l'injustice.
|
<< retour au sommaire |
|