Montréal, 29 mars 2003  /  No 122  
 
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COURRIER DES LECTEURS / READERS' CORNER
  
CHOSE DITES N'EST PAS
NÉCESSAIREMENT VRAIE
 
Re: FRANCE: TRENTE-QUATRE AUTEURS DÉNONCENT LA BIEN-PENSANCE, le QL, no 121 
 
          J'ai bien apprécié la lecture de ce texte. Lorsque je lis et que je vois tous ces médias suiveux du Québec, cela me désole. Ça me rend triste de constater que si peu de gens qui m'entourent ne puissent aspirer à la moindre parcelle de vision critique de nos médias. 
  
          Choses dites par un média = choses vraies!!! 
  
          Pire, tous ces tordus anti-Américains de la gauche utilisent la meilleure arme médiatique possible... la désinformation! 
 
R. M.
Québec
  
  
 
 
LE COURAGE DE PENSER AU-DELÀ DES DOGMES
 
Re: FRANCE: TRENTE-QUATRE AUTEURS DÉNONCENT LA BIEN-PENSANCE, le QL, no 121 
 
          Je suis avec attention les articles publiés par Le Québécois libre car j'y trouve un ton et des idées qui me correspondent. Je n'hésite pas non plus à me plonger dans les ouvrages, récents ou anciens, qui sont à la base de la pensée libérale. Souvent également, je retiens un ouvrage dont il est dit grand bien dans les colonnes du QL. Ce fut notamment le cas pour le livre de Jean-Marc Chardon La Tyrannie des bien-pensants. Je ferai à ce propos quelques remarques: les 34 auteurs que M. Chardon interroge vont sans conteste à l'encontre de la pensée unique qui sévit majoritairement dans les médias et qui s'empare peu à peu des esprits. Pour autant, certaines des idées exprimées sont assez éloignées d'une pensée libérale mais bien plutôt l'expression d'un conservatisme de droite assez conventionnel (je fais référence notamment à ce qui est dit sur l'état « catastrophique » de la langue française, sur l'hégémonie des linguistes visant à décrire la langue telle qu'on la parle au grand dam des grammairiens dont la tendance est bien plutôt de préserver une certaine qualité de langage et d'en fixer un usage normatif). Je n'émets aucune critique, je souhaite souligner le fait que l'antidote de la pensée unique ne se borne pas au libéralisme/libertarianisme (ce que je crois pourtant), mais que certains auteurs ont le courage de penser au-delà des dogmes à la mode et d'aiguiser les intelligences. Qu'ils en soient ici remerciés. 
  
Laurent Barus
  
 
 
 
UN ARTICLE QUI FESSE DANS L'DASH!
 
Re: LE SYSTÈME BANCAIRE: UN CHÂTEAU DE CARTES PRÊT À S'EFFONDRER, le QL, no 121 
 
Monsieur Dorais, 
  
          Comme on dit en bon québécois, votre article fesse dans l'dash! 
  
          Le plus drôle cependant, c'est que depuis que je suis tout petit, j'entends les gens de mon entourage dire que si tout le monde allait à la banque en même temps pour vider leur compte, on serait dans la dèche. 
  
          D'un côté, ça fait longtemps que les gens sont conscients du fondement même de ce que vous écrivez; mais là où vous frappez c'est que de l'autre côté, les mêmes gens de mon entourage se sécurisaient en terminant leur affirmation toujours de la même façon, en disant: « Mais il n'y a pas de problème car le gouvernement garantit la patente, alors on n'a pas à s'inquiéter. » 
  
          C... de société de colons dupes et hyper crédules! S'ils savaient vraiment, n'est-ce pas...? 
  
Patrice Juneau
  
  
 
 
DEVRAIT-ON S'ABSTENIR DE VOTER?
 
Re: ÉLECTIONS: OÙ FAIRE SON X?, le QL, no 121 
  
          Je suis en accord avec ce que vous dites. Faudrait-il lancer une grande campagne « anti-électorale » afin d'encourager le peuple à ne pas voter? Juste par curiosité, quel est le taux minimal de participation afin qu'un élection soit valide, et qu'adviendrait-il si, justement, on n'avait pas un nombre suffisant de votes? Il doit sûrement y avoir des dispositions dans notre belle loi électorale n'est-ce pas? 
 
          Merci! 
  
Raphaël Chassé
  
Réponse de Martin Masse: 
  
Monsieur Chassé,  
 
          À ma connaissance, aucun règlement dans la loi électorale ne prescrit de taux minimal de participation. Je n'ai jamais entendu parler d'une telle clause, j'ai fait une petite recherche rapide et je n'ai rien trouvé. Le candidat qui a obtenu le plus de votes est élu, tout simplement. 
 
          Mon propos ne visait pas tellement à encourager les gens à ne pas voter qu'à les convaincre que la politique n'est pas une solution, que les politiciens sont la source de nos problèmes et qu'il est illusoire d'espérer qu'ils vont les régler. Voter ou non ne change en fait pas grand-chose. Voir ma réponse à la lettre suivante ci-dessous, qui complète la vôtre. 
 
          Bien à vous,  
 
M. M.  
  
 
 
 
PQ, PLQ, ADQ: LEQUEL EST LE MOINS PIRE?
 
Re: ÉLECTIONS: OÙ FAIRE SON X?, le QL, no 121 
  
Monsieur Masse, 
 
          Concernant votre dernier éditorial, je me demandais lorsque vous dites: « Au lieu de faire un X pour choisir les moins pires parmi la vermine politicienne le jour du vote, pourquoi ne pas plutôt faire une croix sur la politique elle-même? », si ce ne serait pas mieux de choisir pour le moins pire des trois partis, qui à mon sens doit être l'ADQ, car je crois que c'est lui qui propose un État plus petit... à moins que je me trompe. 
 
          Enfin, j'aimerais obtenir votre opinion là-dessus. Car je me dis, le jour des élections, il y en aura un des trois qui sera élu, alors je me dis, en autant que ce soit le moins pire des trois, pour cette fois-ci. Mais je ne suis pas contre le fait de repenser le modèle au complet et d'agir en conséquence... Cependant, je ne sais par où commencer. 
 
Simon Tremblay
  
Réponse de Martin Masse: 
  
Monsieur Tremblay, 
  
          Je comprends que vous vouliez que ce soit le moins pire des trois partis qui forme le prochain gouvernement, c'est aussi ce que je souhaite. Et soit dit en passant, je ne suis plus du tout certain que c'est l'ADQ qui est le moins pire. Les adéquistes ont complètement dilué leur programme. À part sur la question de la santé, où ils favorisent une plus grande ouverture au privé et moins d'augmentations de dépenses que les libéraux, les deux programmes se valent. Même que les libéraux proposent des réductions d'impôt deux fois et demi plus important que l'ADQ au cours des cinq prochaines années (15 contre 6 milliards), ce qui est de beaucoup préférables à un remboursement plus rapide de la dette. Moins d'impôt dans l'immédiat, ça signifie moins de ressources disponibles pour l'État et une croissance économique plus forte. Par contre, si on rembourse la dette plus vite, que fera ce gouvernement (ou le suivant) avec la « marge de manoeuvre » financière accrue qui en résultera dans quelques années? Il risque de la dépenser... 
  
          Ce que je voulais dire toutefois dans cet éditorial, c'est que simplement voter pour le moins pire ne change pas grand-chose. En fait, voter ou non ne change pas grand-chose non plus. Votre vote a un impact pratiquement nul sur le résultat. La moitié des Américains ne votent pas aux élections, et ça n'a pas vraiment d'effet sur le système politique. Mon propos visait surtout à convaincre les lecteurs que la politique n'est pas la solution, que les politiciens sont la source de nos problèmes et qu'il est illusoire d'espérer qu'ils vont les régler. La solution est ailleurs. 
  
          J'aimerais que tous ceux qui souhaitent vraiment réduire le rôle de l'État et renforcer la liberté se détournent de l'action politicienne et qu'ils cherchent plutôt, à l'extérieur des partis, à diffuser les idées libertariennes et à s'organiser pour dénoncer systématiquement toute action du gouvernement visant à accroître son pouvoir. Ce qu'il faut, c'est délégitimer le pouvoir de l'État et la pertinence de l'action politique. Faire une croix sur la politique, c'est perdre ses illusions et cesser de soutenir ce système en tentant de le changer de l'intérieur. Au lieu de se limiter à appuyer les moins pires politiciens, il faudrait dénigrer la politique et promouvoir le libre marché et la coopération volontaire comme alternatives pour régler les problèmes sociaux et économiques. 
  
          Par où commencer? D'abord, lire et s'informer, ne plus se laisser manipuler, ne plus être dupe. Se responsabiliser, cesser de recourir à l'État chaque fois qu'on a un problème, résister même passivement aux lois et règlements liberticides et remettre les fonctionnaires à leur place dans la mesure du possible lorsqu'ils s'ingèrent dans nos vies. Parler de la philosophie libertarienne dans son entourage, écrire des lettres aux journaux, appeler à des tribunes téléphoniques. Le pouvoir de la communication est beaucoup plus fort que l'impact d'un vote. Il nous faudrait aussi d'autres organisations pour diffuser plus systématiquement ces idées, des clubs de rencontre libertariens dans divers milieux, des groupes de pression, d'autres sites Web et publications. Il nous faut des membres et des sympathisants, mais aussi des « entrepreneurs » pour mettre sur pied et faire fonctionner ce genre d'organisations. Il nous faut faire tout cela, chacun selon ses moyens, ses talents et ses disponibilités, au lieu de donner un chèque en blanc à une autre clique qui promet de nous exploiter de façon plus modérée. 
  
          Les politiciens n'ont du pouvoir que parce que nous leur donnons, parce qu'ils ne sont jamais confrontés à une véritable opposition lorsqu'ils siphonnent les citoyens producteurs pour entretenir leur clientèle parasitaire et leur machine étatique, ou lorsqu'ils nous infantilisent avec leurs lois débiles. Plus il y aura de voix pour exprimer cette opposition, plus les étatistes auront de la difficulté à réaliser leurs ambitions de contrôle social et d'égalisation économique. Ça prend évidemment du temps pour voir le résultat et on a parfois l'impression que ça ne donne rien, mais je crois que chaque petite action à le potentiel de changer quelque chose. Si je n'avais pas décidé, il y a cinq ans, de lancer un très modeste petit site avec quelques amis, il n'y aurait pas aujourd'hui 50 000 visiteurs par mois pour lire les quelque 2000 articles accumulés dans nos archives. 
  
          Bien à vous,  
  
M. M.
 
 
 
ATTENTION!
    Si vous en avez marre de vivre dans une société où l'hystérie nationaliste domine tous les débats; dans un pays où les taxes, les réglementations omniprésentes et le paternalisme des gouvernements briment la liberté individuelle et restreignent le dynamisme économique; dans une culture où le moutonnisme et l'égalité dans la médiocrité sont plus valorisés que l'individualisme et la compétition; dans un monde intellectuel où les prétendus « consensus nationaux » promus par une élite déconnectée servent de prétexte pour éviter les débats rationnels; 
  
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