Certains événements tragiques ont servi de justification
à des législations de plus en plus strictes sur les armes
à feu. C'est le cas au Canada, en Angleterre, en Australie. Les
médias se sont emparés de l'événement sans
aller au fond des choses (par exemple l'incompétence policière
est souvent un facteur). Pour bien paraître, les politiciens se sont
crus obligés de répondre à une demande qui constituait
une réaction purement émotive.
Comme il était prévisible, les interdictions et contrôles
n'ont pas conduit aux résultats escomptés. La raison est
bien simple: c'est qu'ils ne visent pas les criminels et que la grande
majorité des propriétaires d'armes à feu avaient déjà
un comportement responsable. Ces législations ont même produit
des résultats à l'opposé de leurs objectifs car les
criminels ont désormais le champ libre pour mener leurs activités.
Quelques
chiffres
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Même
si aux États-Unis, en 2001, 63% des homicides étaient par
arme à feu, l'accès facile aux armes à feu n'a pas
d'influence déterminante sur la criminalité en général.
Le port d'arme de poing pour la défense personnelle est permis dans
35 États américains en 2003. Or, c'est précisément
dans ces États que les crimes avec violence (incluant ceux avec
armes à feu) auraient le plus diminué. Certains États
permettant le port d'arme, tels le Maine, le New-Hampshire, le Dakota du
Nord et du Sud, ont des taux d'homicide moins élevés que
le Canada.
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Aux États-Unis,
le taux d'homicide est comparativement plus élevé qu'ailleurs
(à 5,6 par 100 000 en 2001, soit 5,6 millièmes
de 1%); toutefois, il a diminué de 42% depuis 1991. Il a atteint
en 2001 son plus bas niveau depuis 30 ans. Si l'on tient compte de l'appartenance
ethnique afin d'exclure (arbitrairement, faute de mieux) l'influence des
facteurs socio-économiques, le taux américain est similaire
au taux canadien; en 2000, le taux d'homicide était de seulement
2,76 chez les Blancs non-hispaniques, comparativement à 22,28 chez
les gens de race noire(3).
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La violence
est aussi un phénomème urbain. Aux États-Unis (voir
la référence précédente), 68 des plus grandes
villes totalisant 18% de la population américaine comptaient pour
42% des homicides.
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En Angleterre,
bien que le taux d'homicide par armes à feu soit moins élevé
qu'aux États-Unis, il a grimpé de 50% dans les années
90, passant de 10 par million en 1990 à 15 par million en 2000.
La hausse des crimes avec violence en général est spectaculaire
depuis la législation de 1988 et surtout celle de 1997. Leur nombre
est plus du triple de celui des États-Unis. Les crimes contre la
propriété y sont près du double du taux américain.
En 1997, toutes les armes de poing ont été prohibées
suite au massacre de Dunblane en Écosse, en 1996. Pourtant, les
crimes avec armes de poing sont à la hausse.
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En Australie,
malgré la législation de 1997 (qui a suivi le meurtre de
35 personnes à un site touristique de Tasmanie en avril 1996), le
taux d'homicide global est demeuré stable jusqu'en 2002; cette année-là,
on observe 20% plus d'homicides qu'en 2001. Le taux d'homicide y est de
2 par 100 000 comparativement à six aux USA. Les vols
à main armée ont augmenté de 166% depuis six ans malgré
la confiscation d'armes à feu acquises légalement (la confiscation
a coûté 500 M$; au Canada, il n'y a eu aucune
compensation. C'est le vol légalisé). Évidemment,
ce ne sont pas les criminels qui ont remis des armes au gouvernement pour
être détruites. Le taux des vols contre la propriété
a augmenté en Australie et baissé aux USA; il a rejoint le
taux américain. Finalement, même si on se suicide moins par
armes à feu en Australie, on s'y suicide plus (tous moyens confondus).
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D'après
une autre source non citée par Mauser, les homicides par armes à
feu dans le seul État de Victoria (Australie) ont augmenté
de 300%.
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Au cours
de la dernière décennie, le taux de crimes avec violence
a augmenté au Canada alors qu'il a baissé aux États-Unis.
Il est d'au moins 40% plus élevé au Canada. La baisse du
taux d'homicide a été plus prononcée aux États-Unis
(de 10,5 en 1991 à 5,6 en 2001). Depuis une quinzaine d'années,
le taux de suicide est moins élevé aux États-Unis.
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Voici
des chiffres non cités par Mauser(4):
en 2002, le nombre d'homicides au Canada a augmenté de 29, passant
à 582, alors qu'il y a eu 22 victimes de moins par armes à
feu. Le taux d'homicide est maintenant de 1,85 par 100 000
de population, une hausse de 4%. Principales causes d'homicide: armes blanches
(31,3%), armes à feu (25,6%).
-
66% des
homicides par armes à feu l'ont été par des armes
de poing (98 sur 149).
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72% des
armes de poing trouvées sur la scène d'un crime n'étaient
pas enregistrées alors que l'enregistrement est obligatoire depuis
1934.
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62% des
meurtriers et 50% des victimes avaient déjà un casier judiciaire.
-
68% des
meurtriers avaient consommé de l'alcool et/ou des drogues au moment
du crime.
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Bien que
les Autochtones ne forment que 3% de la population ils comptent pour 21%
des personnes accusées de meurtre. Ces données ethniques
ne sont plus collectées par la « police montée
» (Gendarmerie royale), rectitude politique oblige.
Si je croyais les sophismes des défenseurs des contrôles je
conclurais, après cette lecture, qu'il nous faudrait aussi contrôler
les couteaux, les cordes, etc.
Pas
plus de criminels chez les chasseurs et les amateurs de tir que chez les
policiers
Au sujet de la tuerie de Polytechnique du 6 décembre 1989 (14 étudiantes
tuées, 13 étudiants blessés dont 4 hommes), Mauser
rappelle que Marc Lépine (de son vrai nom Gamil Gharbi, son père
était algérien arabe et un batteur de femmes) a côtoyé
environ une centaine d'étudiants et au moins trois professeurs,
mais que personne n'a rien fait pour l'arrêter. « Most
did what they were told ». La tuerie était terminée
quand la police est arrivée sur les lieux; celle-ci ne savait même
pas où se trouvait l'édifice de Polytechnique sur le campus
de l'Université de Montréal. Marc Lépine avait le
permis d'acquisition d'armes à feu (AAAF en français et FAC
en anglais) émis par la Sûreté du Québec. Ce
sont les propriétaires d'armes à feu qui ont écopé.
« La réalité est qu'il y aura toujours des criminels,
que les policiers arriveront toujours en retard sur les lieux d'un crime
et que nous devons d'abord compter sur nous-mêmes pour nous défendre.
» |
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Les données de Statistique Canada, dit Mauser, révèlent
que le portrait du meurtrier n'est pas celui du membre d'un club de tir
ou d'un amateur de chasse. Le meurtrier typique a déjà un
casier judiciaire chargé, est sous une interdiction de posséder
des armes à feu, est un consommateur d'alcool et/ou de drogues et
est sans emploi.
Or, il y aurait 131 000 personnes sous une interdiction de
posséder des armes à feu, mais la police ne tient même
pas compte de leurs changements d'adresse. Comparativement, un détenteur
d'un permis d'arme à feu doit aviser le Centre canadien des armes
à feu à l'intérieur d'un délai de 30 jours
d'un changement d'adresse, sinon il peut écoper d'une peine d'emprisonnement
de deux ans.
Une autre croyance populaire auprès des partisans des contrôles
est que les armes utilisées pour commettre un crime ont, au départ,
été acquises légalement. La réalité
est tout autre. Au Canada par exemple, les armes de poing sont utilisées
dans la majorité des homicides par armes à feu et seulement
28% des armes de poing trouvées sur la scène d'un crime étaient
enregistrées; en Australie, le taux est de 10%.
La conclusion de Mauser est celle-ci: « Clearly, there
is no evidence that firearm laws have caused violent crime to fall. The
firearm laws may even have increased criminal violence by disarming the
general public. » La situation en Angleterre est particulièrement
frappante à cet égard. Même pour la législation
canadienne de 1977, une analyse statistique de Mauser tend à démontrer
que si la législation sur les armes à feu d'alors a eu un
effet sur la criminalité, cet effet a été positif
en... l'augmentant.
Les seuls gagnants ont été les bureaucrates et les politiciens
qui se sont fait du capital politique en diabolisant les propriétaires
d'armes à feu. La réalité est qu'il y aura toujours
des criminels, que les policiers arriveront toujours en retard sur les
lieux d'un crime et que nous devons d'abord compter sur nous-mêmes
pour nous défendre.
Le
12 décembre, le moine n'a fait que changer d'habit
Il est peut-être déplorable mais néanmoins prévisible
que les politiciens au pouvoir à Ottawa (et ceux qui les appuient
dans l'opposition ainsi que le gouvernement Charest à Québec)
n'aient pas encore compris que la criminalité ne se combat pas par
la prohibition. Ils propagent leur foi prohibitionniste à l'étranger,
à l'ONU par exemple. Allan Rock, le père de la Loi sur les
armes à feu de 1995, a été nommé par le nouveau
premier ministre Martin le 12 décembre ambassadeur du Canada à
l'ONU. L'ONU soutient le gouvernement socialiste du Brésil qui vient
d'adopter une loi similaire à la loi canadienne, avec l'appui du
Canada. La loi brésilienne impose jusqu'à six ans d'emprisonnement
à une personne détenant une arme à feu non enregistrée
(au Canada, la pénalité peut atteindre dix ans). L'enregistrement
est la porte grande ouverte à la confiscation puisque la même
loi prévoit un référendum en 2005 prohibant la vente
des armes à feu.
Ce même gouvernement avait remboursé les dépenses de
Wendy Cukier (de la Coalition pour le contrôle des armes), pour sa
participation à une conférence onusienne sur le contrôle
des armes à feu qui s'était tenue au Brésil en décembre
1997.
Paul Martin a aussi nommé Anne McLennan à la tête d'un
super-ministère de la Sécurité publique et de la Protection
civile, en charge entre autres du contrôle des armes à feu
(une fonction qu'elle a déjà eue en tant que ministre de
la Justice) qui était sous la responsabilité du Solliciteur
général.
Les Canadiens n'ont pas eu un nouveau gouvernement le 12 décembre;
il faudrait mettre de côté cette illusion. L'adage dit que
l'habit ne fait pas le moine; le 12 décembre, le moine n'a fait
que changer d'habit.
1.
Gary A. Mauser, « The
Failed Experiment – Gun Control and Public Safety in Canada, Australia,
England and Wales », Institut Fraser , Public Policy Sources,
novembre 2003. Mauser a déjà publié, entre autres,
« Misfire:
Firearm Registration in Canada », Institut Fraser, Public Policy
Sources no 48, 2001. >> |
2.
Yvon Dionne, LA LÉGISLATION SUR LES ARMES À FEU: INUTILE,
SCÉLÉRATE, INAPPLICABLE ET COÛTEUSE, le QL,
no 116. >> |
3.
Voir la page Gun Homicides sur le site GunCite.com.
>> |
4.
Source: Garry Breitkreuz, Homicide
in Canada, 2002 Report. >> |
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