Montréal, le 21 février 1998
Numéro 0 Édition-pilote
 
 

Un regard libertarien
sur l'actualité québécoise et nord-américaine
  
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  Publié tous les samedis 
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SOMMAIRE 

VERGLAS 
Les sinistrés se débrouillent sans l'État 

Page 2 

ÉDITORIAL 
Le virage ambulatoire, une médecine pour les vaches et les cochons 

Page 3 

LE MARCHÉ LIBRE 
McDonald's et les 
syndicats  

LES PRIX 
BÉQUILLE 
Aux lobbys d'entreprises; aux parlotteux nationalistes; et aux groupes de jeunes  

VIVE LE 
QUÉBÉCOIS LIBRE 
Les Québécois dans la tempête 

Page 4 

NOUVELLES 
BRÈVES 
Big Sister Hillary  

COURRIER 
DES LECTEURS 
Hausses de salaires, hausses de taxes  
  
MOT POUR MOT  
Le parasitisme beauceron  
 
 
 
 
 
 
 

 
 
VERGLAS: 
98% DES SINISTRÉS 
SE DÉBROUILLENT SANS L'ÉTAT
  
          On aurait pu croire, en regardant la télé pendant les deux premières semaines de la tempête de verglas, que les populations de villages, villes et régions entières s'étaient soudainement retrouvées dans les centres d'hébergement. Toutes les stations avaient des reporters sur place en permanence dans les centres les plus surpeuplés, question de montrer des scènes dramatiques de citoyens hystériques, en colère ou au bord de la dépression. Heureusement, nous répétait-on, ces pauvres populations sans moyen n'étaient pas laissées à elles-mêmes mais pouvaient compter sur le support public qu'offraient les centres d'hébergement où, malgré les conditions difficiles, on pouvait au moins rester au chaud, manger, et dormir. Bref, survivre, ce qui était devenu presque impossible en restant chez soi, à moins d'être l'un des rares privilégiés à posséder une génératrice, un foyer ou un four à combustion lente.    

La plupart des sinistrés sont restés chez eux  

          La réalité était pourtant très différente de ce que nous ont montré les médias. Tout au long de la crise, une infime minorité seulement de citoyens sans électricité s'est retrouvée dans les centres d'hébergement. Ainsi, le mercredi 14 janvier, au plus fort de la crise, le premier ministre Bouchard annonçait que la veille, 14,000 personnes sur les 800,000 encore sans électricité avaient passé la nuit dans un centre, ce qui constitue moins de 2% du total. Évidemment, personne n'a relevé cette statistique extraordinaire: 98% des sinistrés se débrouillaient sans l'aide de l'État, des municipalités, du club de boyscouts qui fait office de Sécurité publique, et des multiples autres services publics qui ont pris en charge ceux qui ne pouvaient s'occuper d'eux-même.   

La véritable solidarité 

          C'est à ce niveau qu'elle s'est vécue, la véritable solidarité, au niveau des individus responsables qui ont traversé la crise chez eux, chez des parents ou des amis. On s'est échangé des services, des objets de nécessité devenus difficiles à trouver, du soutien physique et moral. Ces gens, la vaste majorité de ceux touchés par la crise, se sont pris en main et se sont débrouillés en individus responsables. Il fallait évidemment qu'on s'occupe des personnes âgées seules, des malades et de ceux qui, à cause de circonstances extraordinaires, n'avaient aucun endroit où aller se réfugier. Pour le reste, la population s'est débrouillée dans la pire des circonstances. Imaginons ce qu'elle pourrait faire si l'État s'enlevait de son chemin dans les meilleures!   
  
 
 

M.M.
 
 
 

 
 
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