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Des parlementaires québécois ont finalement décidé d'user de leurs pouvoirs lors de la Commission parlementaire de l'économie et du travail pour réexaminer le comportement des administrateurs d'Hydro-Québec dans ce dossier. Après avoir entendu à huis clos le Dr Couture, les membres de la Commission parlementaire ont finalement recommandé au ministre Guy Chevrette de charger le Dr Couture de vérifier si son projet était suffisamment protégé par les brevets en instance ou déjà détenus par Hydro. Le président de cette Commission, le député Christos Sirros, a pour sa part souligné que la décision de scinder le projet de voiture électrique lui semblait mal avisée. Il a donc suggéré de le confier à un groupe de travail indépendant, financé par Hydro-Québec et le gouvernement, pour le libérer des Il est évidemment impossible à des observateurs extérieurs, qu'ils soient rédacteurs de chroniques économiques ou députés provinciaux, de statuer sur la valeur des avancées techniques des chercheurs d'Hydro. On nous permettra tout de même de faire quelques remarques à des élus provinciaux complètement dépassés par ce dossier. Avec Hydro, tu iras loin! La première est que l'innovation des hydro-québécois n'en est qu'une parmi d'autres. La voiture électrique, à l'instar de la voiture à essence et de la voiture à vapeur, existe depuis une centaine d'années. Elle n'a cependant jamais réussi à s'imposer, car ses inconvénients ont toujours été trop grands par rapport au moteur à explosion. Plusieurs dizaines de milliers de chercheurs de par le monde améliorent continuellement les performances des véhicules automobiles conventionnels ou développent des alternatives allant de l'éthanol à l'hydrogène en passant par une conception radicalement nouvelle des moteurs. Les investissements et les avancées techniques d'Hydro-Québec ne pèsent pas lourds dans la balance. L'idée du Dr Couture et de ses acolytes est peut-être valable, mais il est douteux qu'elle soit radicalement nouvelle. Nos élus ne comprennent également rien à la valeur réelle des brevets d'invention. Bien qu'un brevet soit émis par des fonctionnaires de l'État, sa validité n'est en fin de compte que déterminée par les tribunaux. La seule façon qu'a le Dr Couture de vérifier la Bien qu'il soit présomptueux pour un chroniqueur de suggérer une ligne de conduite sur la base de quelques communiqués de presse, il y a tout de même quelques constats qui tombent sous le sens dans cette affaire. Le premier est qu'Hydro-Québec a déjà investi plusieurs millions de dollars dans un domaine où elle n'a effectivement qu'une expertise et des chances de réussite tout à fait minimes. Le second est que les chercheurs d'Hydro ont sans nul doute développé une expertise valable dans ce projet. Le troisième est que la balle est passée d'une bande de fonctionnaires à une autre, le tout au prix d'une facture additionnelle pour les contribuables. Le quatrième est que les suggestions d'élus provinciaux ne comprenant rien à l'innovation technique coûteront encore une fois des millions de dollars aux contribuables. Quelle est alors la meilleure façon de défendre les intérêts des contribuables (i.e. nos intérêts) dans cette affaire? Selon nous, en remettant le plein contrôle des brevets pertinents aux chercheurs d'Hydro et en n'investissant plus un sou de notre argent dans ce projet. Bien que nous ne toucherons jamais rien des bénéfices éventuels dans cette affaire (s'il y en a, ce qui est bien incertain), au moins on ne nous taxera pas davantage pour investir dans un projet auquel bien peu de gens semblent croire. Il incomberait dès lors aux chercheurs d'Hydro de se débrouiller pour trouver des investisseurs et des partenaires qui croiront en eux. Qu'ils quittent le giron protecteur de la société d'État et prennent eux-mêmes des risques plutôt que de solliciter la générosité d'élus trop empressés de dépenser l'argent des autres. S'ils réussissent, ils en seront évidemment les premiers bénéficiaires. Mais comme toujours en économie de marché, les bénéfices privés seront bien faibles en comparaison des bénéfices qui échoieront aux consommateurs. N.B. Le lecteur voulant plus de détails sur la portée réelle du système des brevets pourra bientôt consulter l'article: Problems in the Use of Patents as Economic and Innovation Indicators de notre chroniqueur qui sera bientôt publié dans le Quarterly Journal of Austrian Economics (volume 1, numéro 4)).
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