Montréal, le 19 décembre 1998
Numéro 27
 
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 NUMÉRO SPÉCIAL:
LIBERTÉ, CROYANCES ET RELIGION
 
DE QUELLE OBÉDIENCE
ÉTAIT JÉSUS-CHRIST?
 
  par Thibaut André
 
 
          « Les chemins de la Liberté passent nécessairement par le refus de la 
soumission, la remise en cause de l’ordre établi et la critique du pouvoir. » 
  
Vincent de Gaulejac
  
  
          Dans le grand cycle du temps, la durée de vie d'un être humain ne signifie pas grand-chose. Elle représente même une variation marginale tellement faible que le calendrier universel (durée de l'existence de la Terre reportée sur un calendrier annuel normal) la quantifie aux alentours d'une seconde.
          Pourtant, même si les statisticiens se doivent d'« arrondir les angles » dans leurs calculs d'évaluation et d'évolution de la démographie, l'on ne peut négliger tous les exemples d'interventions individuelles où l'action d'un seul être humain (ou d'un petit groupe) est parvenue à former ou contrer un courant de pensée. 
  
          Lorsqu'on sait encore que ces actions représentent une fraction de vie d'être humain, cela peut nous donner l'impression de vivre dans un flipper gigantesque où chaque orientation soudaine et incontrôlée de la balle déclenche une avalanche de conséquences imméritées et imprévisibles. 
  
          Ce qui me pousse à poser la question suivante: si les 33 années (ou moins d'1/2 seconde selon le calendrier universel) de vie du Christ ont largement contribué à façonner les 2000 années suivantes, de quelle obédience était ce dernier ? 
  
          Son nom tomberait même en désuétude tellement il a été utilisé pour illustrer et justifier partiellement les modèles sociaux que certains ont tenté, parfois avec succès, de nous imposer. 
  
J.-C. révolutionnaire 
  
          Jésus-Christ, seul révolutionnaire! Jésus-Christ, défenseur de la veuve et de l'orphelin! Jésus-Christ, être éclairé et modèle de tolérance! Jésus-Christ, pourfendeur des marchands du temple! On retrouve aisément les grandes lignes de discours maintes fois tenus tout au long de notre ère, même dans ceux émanant d'athées ou d'agnostiques. 
  
          Pourtant, dans les cas de majorité absolue comme dans les cas d'alliance électorale, voire même de tripartite, jamais toutes ces valeurs prônées n'ont été agencées de manière à produire un système stable et respectueux de chaque individu. 
  
          Un mot me brûle les lèvres lorsque je passe en revue les actions du Christ telles qu'elles nous sont rapportées dans la Bible et dans les évangiles apocryphes. Révolutionnaire, certes il l'était! Chantre du collectivisme haineux et violent réalisant ses visions par la mise en place d'un système coercitif, j'ai des doutes... De l'État-providence bancal à la bête étatique sanglante, en passant par la dictature soft, je ne pense pas qu'il y aurait été accueilli à bras ouverts, du moins à long terme, tant il m'apparaît clairement maintenant que sa vie fut un hymne à la liberté. 
  
          Car les valeurs qu'il chérissait avant tout étaient bien l'Amour et la Liberté, et ces dernières devaient sous-tendre les rapports sociaux entre les individus et non laisser libre cours aux interprétations les plus malsaines visant à définir le « modèle à suivre » ou la « démarche à adopter ». 
  
          Je le détestais lorsque je pensais « collectivement ». Maintenant, je l'apprécie un peu plus chaque fois que mon discours sonne comme une trompette de jazz surexcitée au milieu d'une petite musique de nuit. 
  
  
  
(J'aimerais bien avoir des réactions par rapport à ce point de vue inspiré d'un essai de Julian Coman 
  intitulé « From Mao and Lenin to New Labour » paru dans The European le 4 mai 1998.) 
 
 
 
 


 
  
 
 
COURRIER DES LECTEURS
  
QUÉBEC VS PADANIE
  
 
          Comme toujours, comparaison n'est pas raison, et le parallèle me semble bien mince entre Québec et Padanie. L'article (QL, no 26) est très intéressant et m'a appris beaucoup sur ce projet italien. Cependant, je trouve qu'il ressemble plus à l'hypothèse d'un Ontario qui voudrait se délester du Québec et des autres provinces pauvres. 
  
          Les commentaires de M. Lottieri sur les gouvernements locaux en disent long aussi sur l'envahissement du gouvernement québécois dans nos vies, qu'il ne peut même pas imaginer... Tout ceci confirme que les problèmes du Québec sont plutôt à l'intérieur qu'à l'extérieur. 
  
          Continuez l'exploration! 
  
Henri Biner
 
 
 


 
 
 
DÉMOCRATIE ET ELECTION, QU'EN EST-IL?
 
 
          Quand le but de l'exercice de voter est de transférer d'élection en élection un peu plus de nos responsabilités individuelles, ou si vous préférez de donner un mandat d'agir en notre nom et ce avec plus de la moitié de notre labeur, pourquoi donc se surprendre des résultats? 
  
          Fanatiques exclus, qui peut se vanter d'avoir été satisfait de son vote depuis qu'on lui a donné ce droit? La justification d'un vote ne serait-elle pas de choisir celui ou celle qui est le plus apte à protéger nos libertés individuelles? Quand on ne considère plus la liberté individuelle comme primordiale à l'existence, c'est qu'on accepte de se déresponsabiliser. Accepter cela n'est rien d'autre qu'une manipulation vieille comme le monde (poison séducteur). 
  
          Pourquoi se prendre en main quand l'État peut le faire pour nous? Puisque ce qui appartient à tous n'a aucune valeur pour personne, on n'a certe pas besoin de faire attention à grand-chose. 
  
          En premier lieu, nos responsabilités individuelles sont transférées au système, ensuite la dépendance se transformera en soumission collective. Il en résulte une perte de dignité essentielle à l'être humain au profit d'un pouvoir élu par une majorité qui n'a plus à penser. 
  
          Une fois parti, on pourrait voter pour choisir le gardien d'une prison. C'est certes mieux qu'aucun choix mais on est toujours en prison. C'est ce qu'on peut faire avec la démocratie, n'est-ce pas? 
  
          Dans un vrai pays libre, on comprend bien que la raison n'a rien à voir avec la majorité. Si c'était le cas, la Terre ne serait pas ronde comme Pythagore l'avait observé. 
  
          Le dynamisme d'une société vient justement du respect de la diversité de ses individus. Le « je » en moi n'a pas besoin d'un pouvoir aussi puissant pour respirer. Qui sont ces gens qui me veulent tant de bien, qui pensent et décident pour moi de ce qui est bien pour moi? C'est à croire qu'ils n'existent que pour mon bien. Ils doivent m'aimer beaucoup parce qu'ils prennent de plus en plus de décisions à ma place et ce, avec mon argent bien entendu! Après tout, ne sont-ils pas d'excellents administrateurs en autant qu'on exclue le mot « rentable » du dictionnaire? J'oubliais aussi le mot « dépense » qui a été remplacé par le mot investissement. 
  
          Enfin, dans un de vos liens je crois on peut lire une petite phrase de James Bovard qui en dit long:  « Democracy must be something more than two wolves and a sheep voting on what to have for dinner. » 
  
  
Denys H. Bourbeau
  
 


 
 
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