Montréal,
le 20 février 1999 |
Numéro
31
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MOT POUR MOT
PRINCIPES ALTERNATIFS
La conférence sur l'Alternative unie, un projet proposé par
Preston Manning pour unir les forces de la droite canadienne et qui pourrait
conduire à la formation d'un nouveau parti fédéral,
a lieu au cours de la fin de semaine du 19 au 21 février à
Ottawa.
Même si une majorité des délégués à
un congrès du Parti réformiste avaient officiellement appuyé
leur chef dans cette démarche l'année dernière, des
voix discordantes se font entendre. Plusieurs craignent que les principes
libertariens/conservateurs du parti ne soient dilués dans une nouvelle
formation centriste prête à faire tous les compromis pour
obtenir et garder le pouvoir, comme l'a été et l'est encore
le Parti progressiste-conservateur de Joe Clark. |
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L'ex-député (et maintenant président de la National
Citizens' Coalition) Stephen Harper a présenté cette
analyse dans un article récent au National Post: «
What we are witnessing is the plan of the Reform leadership
to convert from being a (somewhat) ideological party to a centrist brokerage
party. Reformers will be privately told in the hallways “don't worry, the
principles are still all there” (nudge, nudge, wink, wink). Non-Reformers
will likewise be assured “don't worry, everything's on the table” (nudge,
nudge, wink, wink). In a brokerage party, such battles will be perpetually
put off to the “next” assembly. UA organizers may use the word “principles”
ad nauseam, but they strongly believe that being an unprincipled, centrist
party is what makes the Liberals the Natural Governing Party. »
L'Association des étudiants réformistes de l'Université
de l'Alberta (RPSS) a
quant à elle publié une lettre ouverte récemment donnant
des raisons semblables pour justifier son opposition au projet d'Alternative
unie et son refus de participer au congrès. Son président
Alexei Jernov et cinq membres de l'exécutif ont présenté
dix principes qu'ils disent essentiels pour guider une formation politique
alternative, qu'il s'agisse du Parti réformiste ou d'un nouveau
parti issu de l'Alternative unie. Ces principes, comme on peut le lire
ci-dessous, sont essentiellement d'inspiration libertarienne:
DIX PRINCIPES POUR
UNE ALTERNATIVE POLITIQUE
Nous croyons que le chemin menant à une véritable réforme
de la politique canadienne passe par la création d'un parti d'opposition
aux principes clairs, un parti qui s'engagera d'abord à gagner le
débat intellectuel en faveur de la liberté et contre l'État-providence
dans l'esprit et le coeur des Canadiens. C'est en effet uniquement lorsque
la victoire sera acquise sur ce front qu'une transition véritable
et plus qu'éphémène pourra s'opérer de parti
d'opposition à parti de gouvernement. Dans ce but, nous avons identifié
dix principes qui doivent guider quelque parti qui tente d'offrir une alternative
réelle à l'hégémonie libérale/conservatrice/néo-démocrate
qui a jusqu'ici gardé la main haute sur les politiques publiques
au Canada:
1. La possibilité d'acquérir
et de jouir de la propriété privée est la base de
toute liberté, aussi bien politique qu'économique, et le
rôle fondamental du gouvernement est de préserver et de protéger
cette prééminence.
2. Un Sénat « triple-E
» doit être mis en place au Parlement du Canada, c'est-à-dire
un Sénat élu par les Canadiens, avec un nombre égal
de sénateurs pour chaque province et un pouvoir effectif d'empêcher
– et non pas seulement d'amender ou de retarder – toute nouvelle loi.
3. Il n'existe plus de justification dans
la société contemporaine pour maintenir des monopoles ou
quasi-monopoles étatiques dans les secteurs de la santé et
de l'éducation. C'est l'absence des principes de marché –
et non le manque de fonds publics – qui sont la cause primordiale des présumées
« crises » que nous connaissons en ce moment dans
ces secteurs, et cette aberration doit être corrigée dans
les plus brefs délais.
4. L'intervention du gouvernement canadien
dans les entreprises et l'industrie a créé des distortions
importantes dans le fonctionnement du libre marché au Canada. Les
fondements de ce capitalisme d'État – incluant l'existence de sociétés
de la Couronne, les crédits d'impôt ciblés et les subventions
directes aux entreprises – doivent être démantelés.
Aucun secteur économique – qu'il s'agisse d'une mine de charbon
ou des postes, d'une ferme familiale ou d'un conglomérat aéronautique
– ne devrait être protégé artificiellement de la compétition
ou du verdict du libre marché.
5. Le syndicalisme coercitif contribue non
seulement à déséquilibrer les niveaux des prix et
des salaires – créant ainsi des inefficacités et un haut
taux de chômage –, il viole aussi les droits fondamentaux au travail
et à la liberté d'association des employés et des
employeurs. On doit donc déclarer illégal le syndicalisme
coercitif et la pratique des « ateliers fermés
».
6. Le maintien d'une société
fondée sur le droit est l'une des obligations fondamentales d'un
gouvernement démocratique. La liberté ne permet pas l'anarchie
et le désordre, et la protection des individus et de leur propriété
doit primer sur la protection des criminels qui se sont consciemment privés
de cette liberté dont jouissent les citoyens responsables.
7. L'absence d'une économie capitaliste
est la source de la pauvreté et de la souffrance dans les pays du
Tiers Monde. La politique étrangère canadienne doit se baser
sur la promotion des principes de libre marché à travers
le monde. L'ouverture de nos marchés, et non l'aide étrangère,
est la clé de la prospérité dans ces pays. Le gouvernement
canadien doit s'engager à pratiquer le libre échange avec
toute nation qui est prête à faire de même.
8. Une armée efficace étant
essentielle à la défense de la liberté, la sécurité
financière et l'intégrité technologique des Forces
armées canadiennes doivent être restaurées. Le Canada
doit de plus renouveler son engagement envers l'OTAN en tant que principale
alliance internationale pour la défense de la paix et de la liberté
dans le monde.
9. Le droit des citoyens responsables de posséder
et de porter des armes est essentiel à la défense de la liberté
et de la propriété. Les politiques de « contrôle
des armes à feu » du gouvernement canadien, qui
visent en fait à confisquer les armes, doivent êtres abolies.
10. Nous croyons fermement dans le droit qu'ont
les citoyens responsables de se gouverner eux-mêmes et de mener leurs
affaires familiales comme ils l'entendent. Aucun gouvernement lointain
ne connaît mieux que les familles elles-mêmes comment répondre
aux besoins de sécurité économique et sociale de leurs
membres.
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