Montréal, le 20 mars 1999
Numéro 33
 
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NOUVELLES BRÈVES 
 
 
 
DÉMOLITION DE REVENU
 
 
          L'Institut Fraser de Vancouver a publié la onzième édition de son étude biennale Tax Facts, qui analyse les changements dans la politique fiscale canadienne depuis 1961. Comme on peut s'y attendre, il y est surtout question de croissance – croissance du fardeau fiscal, il va sans dire.  
  
          Ainsi, entre 1961 et 1998, la famille moyenne canadienne a vu la portion des taxes et impôts qui gruge son revenu passer de 33.5% à 46.4%. Cette famille moyenne doit maintenant débourser plus d'argent pour entretenir l'ogre étatique qu'elle ne le fait pour se loger, se nourrir et se vêtir.  
  
          Beaucoup de contribuables ne se rendent par ailleurs pas compte du fait que l'impôt sur le revenu représente moins de la moitié des montants qu'ils envoient dans les capitales. Les autres taxes en effet – taxes foncières, taxes de vente, coûts d'enregistrement des véhicules, etc. – comptent pour 63% du montant total en taxes et impôts que doit débourser une famille moyenne au Canada. 
(National Post) 
 
 
 

  
  
DÉBUT DE COURSE À LA PRÉSIDENCE
 
 
          La course à la présidence américaine est déjà en cours, 20 mois avant l'élection comme telle et presque un an avant les primaires au New Hampshire et en Iowa. Du côté démocrate, le vice-président Al Gore est pratiquement seul en lice et assuré d'obtenir l'investiture. Au lieu de participer à une vraie course et à débat d'idées, les démocrates pourront observer les contorsions de leur candidat tentant à la fois de présenter une image de nouveauté, de s'attribuer les bons coups de l'administration actuelle, de prendre ses distances d'un président et d'une administration qui n'en finissent plus de s'enfoncer dans les scandales, tout en profitant de sa stature d'homme d'État expérimenté.  
  
          La course s'annonce plus intéressante du côté républicain, où une dizaine de candidats pourraient se faire la lutte. Ces derniers jours, les deux candidats les plus connus et les plus populaires dans les sondages, George W. Bush et Elizabeth Dole, ont annoncé la mise sur pied de « comités exploratoires », le premier pas avant une entrée officielle dans la course. Les deux font partie de l'establishment républicain et se sont jusqu'ici contentés de lancer des slogans creux sans prendre position sur des enjeux précis. M. Bush est gouverneur du Texas et le fils de l'ex-président du même nom; Mme Dole est l'épouse de l'ex-sénateur et candidat à la présidence Bob Dole. 
  
          L'éternel challenger de la droite dinosaurienne nationaliste et protectionniste, le journaliste Pat Buchanan, s'est jeté dans l'arène pour une troisième fois. M. Buchanan défend les positions ultra-conservatrices des fondamentalistes religieux sur les questions morales et sociales, mais il rejoint bizarrement les positions les plus irréalistes et antédiluviennes de la gauche démocrate et des syndicats dans son programme économique. Il s'oppose au libre-échange, souhaite hausser les tarifs douaniers pour « protéger » les travailleurs américains contre la concurrence étrangère, et dénonce les restructurations et changements technologiques qui seraient présumément responsables du chômage. Ce discours réactionnaire risque d'avoir encore moins d'impact lors de cette course, alors que l'économie américaine s'est tellement « sauvagement » restructurée et que le chômage a atteint son plus bas niveau depuis des décennies! 
  
          Le candidat le plus intéressant du point de vue libertarien est sans doute le milliardaire Steve Forbes, qui avait causé la surprise il y a trois ans en popularisant l'idée d'un impôt à taux fixe (voir éditorial, p. 2). M. Forbes a depuis pris soin d'élargir son discours au-delà des questions de taxes et d'économie, par de nombreuses interventions sur des dossiers de morale et de politique étrangère. Même si son programme reste le plus centré sur la liberté individuelle et sur une réduction du rôle de l'État parmi les candidats en lice, la cour ouverte qu'il fait à l'influente aile chrétienne de son parti l'a toutefois amené à prendre des positions pas toujours conciliables avec le libertarianisme. 
  
          (La page de Yahoo News sur la campagne présidentielle offre de nombreux liens vers des sites d'analyse ansi que ceux des candidats.) 
 
 
  


 
 
VALEUR SÛRE
  
  
          L'économiste Pierre Fortin de l'UQAM, toujours prêt à publier ses études bidons lorsqu'il est question de défendre l'implication de l'État dans tout ce qui bouge, a présenté dans sa défense des Expos ce qui mériterait d'être inscrit dans le Livre des records Guiness comme l'argument économique le plus idiot de l'histoire de cette discipline. L'équipe de baseball tente depuis plusieurs mois de convaincre les gouvernements d'« investir » (i.e. gaspiller des fonds publics) dans sa relance et dans la construction d'un nouveau stade à Montréal, même si le projet n'arrive pas à trouver d'investisseurs privés parce qu'il n'a tout simplement aucune logique économique.  
  
          Mais la rentabilité n'est pas tout, nous dit le savant professeur. L'essentiel est invisible pour les yeux, n'est-ce pas, et il faut ajouter tous ces avantages non monétaires et intangibles comme l'image de la ville à l'étranger lorsqu'on fait ces calculs. Et puis, « les Expos n'ont pas seulement une valeur d'image, mais de rassemblement. Les gens disent au gouvernement: on a deux cultures, deux langues à Montréal. On a besoin d'activité qui nous rassemblent. Le sport professionnel en est une. J'ai calculé que la valeur de rassemblement des Expos s'élevait à cinq millions de dollars (...) ».  Il a « calculé » la « valeur de rassemblement »!!! AH AH AH! HI HI HI! HO HO HO! 
(La Presse)
 
 
 
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