Montréal, le 31 juillet 1999
Numéro 42
 
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     Les Prix Béquille sont décernés aux pleurnichards qui ont fait parler d'eux en quémandant et/ou en obtenant une aide de l'État, une protection ou une reconnaissance spéciale, des subventions, des entraves à la compétition, etc. En bref, à ces pauvres éclopés incapables de se tenir sur leurs deux jambes qui pullulent dans notre société distincte.   
  
  
  
     Le Prix du Québécois libre est décerné à l'occasion à un ou des individus autonomes et responsables qui se sont distingués par leur indépendance d'esprit, leur sens de l'initiative ou leur résistance à la tyrannie étatique.   
  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
LES PRIX BÉQUILLE 
 
 
LA BÉQUILLE D'OR  
à la juge Louise Baribeau de la cour municipale de Montréal, qui a reconnu Jean-Paul Labaye, propriétaire du bar d'« échangistes » l'Orage, coupable d'avoir tenu une maison de débauche. Même si les actes sexuels en groupe avaient lieu dans l'appartement privé de M. Labaye à l'étage supérieur au bar, et même si les membres du club étaient tous des adultes consentants ayant déboursé 200 $ pour en devenir membres, la juge considère qu'il s'agit en réalité d'un espace public à cause du trop grand nombre de personnes impliquées. Invoquant par ailleurs une logique de victimisation féministe de plus en plus populaire dans les milieux légaux politically correct, elle considère « dégradant et déshumanisant » pour une femme le fait, rapporté par les policiers-espions qui ont fait enquête, que celle-ci ait pu avoir « des relations sexuelles avec quatre hommes simultanément en présence d'un aussi grand nombre de spectateurs, dont certains se masturbent en les contemplant ». Même si la femme en question éprouvait du plaisir, il faut donc la protéger contre elle-même pour s'être ainsi laissée exploiter par des mâles! La juge a de plus évoqué le fait que « seulement 2 à 5% de la population », selon des études, ont fait l'expérience du sexe en groupe. Pis après, Son Honneur? En quoi ça vous justifie d'empêcher ceux qui ont des goûts minoritaires d'assouvir leurs fantasmes? Trente ans après la déclaration de Trudeau, « l'État n'a pas d'affaire dans la chambre à coucher des citoyens », des gens se font encore condamner pour des pratiques sexuelles librement choisies mais qui ne plaisent pas à la majorité. Chose certaine, pas besoin d'être en groupe pour produire des jugements stupides et répressifs fondés sur des arguties judiciaires et une mentalité de féministe demeurée. 
(Sources: La Presse, The Gazette) 
 
 
LA BÉQUILLE D'ARGENT  
à deux soi-disant « experts » du domaine de la santé qui considèrent que l'apparition de nouvelles mégacliniques privées représente « un glissement pernicieux de notre système de santé », parce que la concurrence qu'elles offrent serait néfaste pour les hôpitaux publics. Ainsi, Jean Panet-Raymond, un « spécialiste des liens entre les réseaux public, privé et communautaire à l'école de service social de l'Université de Montréal » (bref, un socialiste), craint que « plus il y aura de ces cliniques, plus le gouvernement aura de raisons de ne pas investir dans le secteur public ». Tant mieux, ça fera moins d'argent gaspillé! Le Dr Paul Lévesque, urgentologue à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont, affirme lui que « cela deviendra plus facile de désassurer un paquet de services. On l'a déjà fait pour les examens de la vue, les soins dentaires pour les enfants et bien autre chose... Entre 1980 et 1997, la portion des services de santé qui relevait du privé est passée de 18,5 % à 32,2 % au Québec. » Bravo, on peut maintenant au moins obtenir des services de qualité dans ces secteurs passés au privé! En réalité, la concurrence de mégacliniques privées bien gérées et efficaces ne fait que mettre un peu plus en contraste la faillite d'un réseau public complètement sclérosé. Les apparatchiks ci-haut mentionnés le savent et c'est ce qui les énervent. S'ils veulent vraiment promouvoir la santé publique, ces corps gangreneux devraient s'auto-exciser et cesser de putréfier le débat politique avec leur doctrine collectiviste purulente. 
(Source: Le Devoir) 
  
LA BÉQUILLE DE BRONZE 
à tous les automobilistes paranoïaques qui chialent depuis des semaines contre la hausse du prix de l'essence et qui y voient une collusion entre les grandes pétrolières. Le Bureau fédéral de la concurrence a en effet ouvert une autre enquête pour déterminer si les pétrolières ont illégalement agi à la suite d'un « déluge » d'appels de la part de consommateurs. Pour une raison bizarre, l'essence est devenue un produit fétiche pour les illettrés économiques et le même phénomène se reproduit à chaque fois que les prix montent – même si le contraire, la baisse aussi inévitable des prix, ne suscite, elle, aucun intérêt. Comme l'explique Pierre Desrochers (aucun lien avec notre chroniqueur, qui a toutefois écrit un article sur cette question du prix de l'essence l'an dernier, TOUCHE PAS À MA POMPE, le QL, no 8), vice-président chez Impérial Oil, « l'essence est comme toute autre marchandise: lorsque la demande s'accroît, les prix montent. L'inverse est aussi vrai: le prix de l'essence retombe en hiver, pendant que celui de l'huile à chauffage augmente. Les gens peuvent bien se mettre en furie, mais il s'agit là du fonctionnement naturel d'une économie de marché. » Au lieu de s'en prendre aux pétrolières, les fétichistes de l'essence auraient intérêt à s'attaquer à la source réelle du problème qui cause des prix élevés: les taxes, qui comptent pour 52% – CINQUANTE-DEUX!! – du prix à la pompe. C'est pas assez évident comme pratique anticoncurrentielle, ça, un monopole d'État sur le siphonnage des porte-monnaie?! 
(Sources: The Gazette, La Presse)
 
 
 

 
 
VIVE LES QUÉBÉCOIS LIBRES!

 
          Le Prix du Québécois Libre est décerné cette semaine aux élus d'une quinzaine de villages du Québec qui ont opposé une fin de non-recevoir aux exhortations de la ministre des Affaires municipales au grand coeur Louise Harel, qui les enjoint de se faire hara kiri et d'accepter des fusions avec leurs voisins. Parmi ces récalcitrants, on retrouve notamment le village de Lac Poulin (53 habitants), l'Estérel (108 h.), la municipalité de Blue Sea (595 h.), la paroisse de Notre-Dame-du-Carmel (940 h.), le village de Massueville (592 h.) et Sainte-Agathe-Nord (1454 h.).  
  
          Souffrant d'une autre de ses attaques périodiques de structurite aiguë à cause d'un trop faible système immunitaire qui n'arrive pas à éliminer les corps virulents faiseux d'organigrammes, le gouvernement provincial a en effet décidé de « rationaliser » et de « consolider » le monde municipal en éliminant 700 des 1348 municipalités du Québec. Il y a trop de démocratie locale dans cette société, ça énerve les politiciens de la capitale qui n'aiment pas les institutions politiques souples et légères, près du citoyen et réceptives à ses besoins.  
  
          La ministre au grand coeur offre pour le moment 100 $ par habitant en subvention aux municipalités qui acceptent de se soumettre au processus mais on peut s'attendre à ce qu'elle « prenne ses responsabilités » – pour utiliser le jargon des admirateurs de gros bras étatiques – et l'impose aux récalcitrants si cela n'est pas assez convaincant.  
  
          Les élus des villages ci-haut nommés n'y voient pourtant aucun intérêt, ni financier ni sur le plan de l'autonomie locale, pour leurs concitoyens. Pour Jean-Marc Potvin, secrétaire-trésorier de la municipalité de Blue Sea, qu'on veut fusionner avec Messine (1517 habitants), sa voisine, « une première étude réalisée par des fonctionnaires du ministère des Affaires municipales et une autre par une firme indépendante démontrent que du point de vue financier, il n'y a aucun avantage. (...) on perdrait tout contrôle sur l'utilisation de nos taxes » 
  
          Mais n'est-ce pas là justement le but de toute réforme bureaucratique centralisatrice: sous prétexte de simplifier les choses, faire perdre le contrôle des citoyens sur l'utilisation de leurs taxes?! 
(Sources: Presse canadienne) 

 
 

 

 
ATTENTION!
 
 
Si vous en avez marre de vivre dans une société 
où l'hystérie nationaliste domine tous les débats; 
dans un pays où les taxes, les réglementations omniprésentes
et le paternalisme des gouvernements briment la liberté individuelle
et restreignent le dynamisme économique; 
dans une culture où le moutonnisme et l'égalité dans la médiocrité
sont plus valorisés que l'individualisme et la compétition; 
dans un monde intellectuel où les soi-disant 
« consensus nationaux » promus par une élite déconnectée 
servent de prétexte pour éviter les débats rationnels;  
  
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