Montréal,  23 oct. - 5 nov. 1999
Numéro 48
 
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     Les Prix Béquille sont décernés aux pleurnichards qui ont fait parler d'eux en quémandant et/ou en obtenant une aide de l'État, une protection ou une reconnaissance spéciale, des subventions, des entraves à la compétition, etc. En bref, à ces pauvres éclopés incapables de se tenir sur leurs deux jambes qui pullulent dans notre société distincte.   
  
  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
LES PRIX BÉQUILLE 
 
 
LA BÉQUILLE D'OR  
à Ghislaine Beaulieu et Anne-Marie Tassé de l'organisme Action Réseau Consommateur, un groupe qui, sous prétexte de défendre les « droits des consommateurs », fait en réalité comme tous les autres lobbys du même genre la promotion du socialisme. Lors d'audiences de la commission des finances publiques à l'Assemblée provinciale où l'on discute d'éventuelles réductions d'impôts, ARC a dévoilé son credo de défense du parasitisme. L'organisme est bien sûr en faveur d'une diminution de la taxe de vente sur des produits comme les vêtements, les meubles ou les articles scolaires, mais s'oppose à une baisse d'impôts sur le revenu. Pourquoi? Parce qu'« une simple réduction d'impôts n'améliore pas les conditions économiques des ménages les plus pauvres ». En effet, les personnes à faible revenu paient peu ou pas d'impôt, notent les auteures. En contrepartie, « réduire les impôts, donc les revenus de l'État, est incompatible avec des investissements dans les programmes sociaux ». Ergo, mieux vaut continuer à saigner la classe moyenne et les plus riches et à entretenir l'ogre étatique de façon à ce que les plus pauvres soient mieux entretenus et puissent consommer plus. Voilà le véritable sens de l'expression « défense des droits des consommateurs » pour ARC: défendre non pas ceux qui voudraient consommer le fruit de ce qu'ils ont produit (s'ils n'étaient pas taxés à mort), mais ceux qui consomment la richesse des autres sans rien produire.  
(Source: Presse canadienne) 
 
 
LA BÉQUILLE D'ARGENT
à Frédéric Lapointe, président du lobby de ti-culs connectés Force Jeunesse, qui a lui aussi recommandé au gouvernement de ne pas baisser les impôts à la commission parlementaire où l'on discute quoi faire avec les surplus budgétaires. Selon l'organisme, le gouvernement devrait « réaliser une importante épargne publique » en mettant de côté 2 milliards $ par année pour faire face au vieillissement de la population et à l'augmentation appréhendée des coûts des soins de santé. « Les modalités, le gouvernement pourrait choisir de se les imposer par l'entremise d'une loi », précise M. Lapointe. (Qu'est-ce que le gouvernement passe donc son temps à faire, sinon imposer des modalités par l'entremise de lois!) C'est une question « d'équité intergénérationelle », dit-il. Pas question évidemment de laisser les gens faire eux-mêmes les choix qu'ils considèrent les meilleurs et gérer leur propre épargne tout seuls comme des grands (une notion qui ne vient évidemment pas à l'esprit d'un ti-cul). Les jeunes craignent en effet que si le gouvernement ne confisque pas une partie additionnelle du revenu des citoyens, ceux-ci vont faire des folies avec cet argent et les jeunes de 2015 devront payer les pots cassés, ce qui pourrait se traduire par une privatisation du système de santé, le sacrifice d'autres missions sociales ou une augmentation du fardeau fiscal. Mais qu'est-ce que les ti-culs connectés ont donc à craindre, ce sont eux qui seront alors devenus les apparatchiks au pouvoir et ils pourront se payer n'importe quoi! 
(Source: La Presse) 
 
 
LA BÉQUILLE DE BRONZE
à CIBL, la radio communautaire de l'Est de Montréal, qui se plaint qu'elle est à court de fonds parce qu'elle attend une réponse à une demande de subvention et que sa caisse populaire refuse d'augmenter sa marge de crédit. Voix officielle des militants gauchistes, groupes communautaires, utopistes écolos, activistes du b.s. et des logements sociaux, et tout ce que la métropole compte de groupuscules revendicateurs au discours misérabiliste, CIBL prétend être une « radio libre », comme le dit son slogan, parce qu'elle n'est pas une entreprise commerciale et ne dépend pas des annonceurs pour faire des profits. En réalité, c'est bien sûr une radio complètement dépendante, dépendante de l'État qui la fait vivre et qui fait vivre tous les parasites qui l'écoutent. Pendant que le directeur général Pierre-Alain Cotnoir se plaint de ne pas pouvoir payer ses employés, on apprend que le gouvernement provincial a déjà donné 238 000 $ de subventions à la téteuse radiophonique depuis le début de l'année. Un conseil pour régler ce problème de liquidités: mettez donc librement la clé dans la porte. 
(Source: La Presse) 
 
 
 
LA BÉQUILLE DE BOIS
aux camionneurs indépendants qui ont manifesté, bloqué des routes et coupé le ravitaillement vers les régions pendant plusieurs jours pour exiger une série de mesures plus ou moins réalistes du gouvernement. Les camionneurs indépendants sont, contrairement aux camionneurs salariés à l'emploi de compagnies, des travailleurs autonomes qui possèdent leur propre véhicule. Ils protestent, à juste titre, contre les multiples taxes et le harcèlement administratif dont ils sont les victimes, comme la nouvelle taxe sur les pneus; ils dénoncent le prix élevé de l'essence, sans toutefois mentionner le fait que la moitié du prix de l'essence est dû aux taxes; de façon tout à fait injustifiée cependant, ils se plaignent de devoir travailler trop d'heures et de faire des salaires de pitance en bout de ligne lorsqu'ils ont calculé tous leurs frais et tout le temps passé sur la route. Ils demandent un changement dans le Code du travail pour obtenir le droit de se syndiquer et de négocier collectivement avec les multiples compagnies qui les engagent, de façon à obtenir des conditions de travail et des salaires uniformes. Dans les faits donc, ce qu'ils veulent, c'est éliminer la loi du marché et la concurrence qu'ils se font entre eux, renverser la déréglementation de cette industrie et en donner le contrôle à la mafia syndicale, qui s'empressera évidemment de faire passer des coûts plus élevés aux employeurs et ultimement aux consommateurs. Il y a pourtant une solution bien simple pour remédier à cette situation où trop de camionneurs se font une concurrence trop féroce, outre prendre la population en otage: comme tout le monde qui n'est pas satisfait de son emploi, ceux qui ne sont pas contents de leurs revenus et conditions de travail n'ont qu'à vendre leur camion et à faire autre chose.  
 
 
 
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