Montréal,  23 oct. - 5 nov. 1999
Numéro 48
 
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     LE QUÉBÉCOIS LIBRE publiera toutes les lettres pertinentes. N'oubliez pas d'écrire vos nom et lieu de résidence. We also accept letters in English. 
 
 
 
 
 
 
 
COURRIER DES LECTEURS
  
FUMEURS DU QUÉBEC,
À VOS CIGARETTES!
 
 
          Bonjour, 

          J'ai beaucoup aimé votre article « DÉNORMALISER » LE TABAGISME (le QL, no 47), mais je me demande une chose: jusqu'où vont-ils aller pour exterminer les fumeurs? 
  
          Je ne comprends plus les droits fondamentaux pour toutes personnes vivant supposément librement. Au nom de toutes sortes de paranoïa, on se darde sur les fumeurs. On ne criminalise pas le produit du tabac, non, on continue à ramasser les taxes des fumeurs et en plus on va leur imposer des amendes. Faut le faire! Et cela, au nom d'une santé collective paternaliste. 
  
          Que va-t-il arriver le 17 décembre 1999? Jamais je ne croirai que les fumeurs vont se laisser imposer une loi répressive sans réagir. Trop de fumeurs n'ont pas pris le temps de lire cette loi, et ce sera une surprise pour eux de voir que cela les frappe de tous bords. 
  
          N'oubliez pas une chose, le gouvernement veut se donner des conditions gagnantes. Bien croyez moi, si c'est comme ça qu'ils préparent leurs conditions gagnantes, bien tant qu'a moi ils vont retourner sur les bancs de l'opposition et pour longtemps. Seul Mario Dumont de l'ADQ n'a pas voté pour cette loi barbare contre des citoyens payeurs de taxes du Québec ayant droit aux mêmes droits et libertés que tout autre citoyen. 
  
          À partir du 17 décembre... on fume! Et quand les prisons seront remplies à craquer de fumeurs qui ne paieront pas leurs amendes, peut-être que là ceux qui ont appuyé et applaudit cette loi barbare préparée par le PQ et cautionnée par les propagandistes anti-fumeurs comprendront qu'ils ont participé à priver une partie de la population de ses droits fondamentaux de vivre comme citoyens libres et de jouir librement des lieux publics. 
  
          Un fumeur qui ne respectera pas cette loi. 
  

Conrad Royer
Boisbriand
  
 
 
 
LE MARCHÉ DU POT DEVIENT VIOLENT
 
 
Re: LA GUERRE À LA GUERRE À LA DROGUE, le QL, no 47 
 
          Bien que je sois un avocat antiprohibitionniste depuis 30 ans, j'ai crompris seulement hier en jasant avec un client accusé de production de marijuana pourquoi il y a et il y aura de plus en plus de producteurs de marijuana au Québec. La raison est fort simple: dans les années 70-95, le « pot » québécois était de piètre qualité et « pas vendable », les producteurs artisanaux le « donnaient » littéralement et les consommateurs levaient le nez sur cette feuille qui ne faisait rien ou presque. 
  
          Depuis quelques années, l'arrivée de nouvelles graines et des nouvelles techniques de production (hydroponie et aéroponie) ont permis la production d'un nouveau produit avec un taux de THC plus élévé qui fait le bonheur des consommateurs. Il suffit de trouver quelques boutures et le tour est joué. Même les « granolles » de Saint-Écarté, qui ont accès à ces graines peuvent planter facilement sur leurs terres 500, 600 plants sans trop se casser la tête et espérer tirer un revenu se situant entre 35 000 $ et 100 000 $ dépendant bien sûr du nombre de plants. Toutefois, à part les dénonciations des voisins et la police, ces derniers doivent faire face depuis quelques années aux bandes d'adolescents voleurs qui, à l'automne, se promènent en 4x4 sur les terres pour repérer les plantations. Les producteurs doivent donc protéger leur plantation et certains doivent utiliser des armes, ce qui les rend encore plus dangeureux aux yeux de la loi.  
  
          De simples consommateurs dans les années 70, beaucoup sont devenus ainsi des producteurs et prennent des risques pour faire un peu d'argent et sortir de la misère.  
  
          D'autre part, à cause de la qualité du produit et de l'augmentation du taux de THC, les bandes criminalisées occupent maintenant le marché et avec elles la violence et les règlements de compte apparaissent. Le marché du « pot » qui, avant, était un marché pacifique de consommateurs et de producteurs « amoureux » de la plante se transforme progressivement en un marché violent aux mains du crime organisé. 
  
          La différence est énorme: de producteurs indépendants « amoureux » de la plante et généralement respectueux de l'intégrité de la personne humaine et du droit de propriété, on passe à des bandes de motards criminalisés sans foi ni loi. 
  
          Tout cela à cause de la stratégie prohibitionniste de l'État qui ne mène nulle part et qui, je le crains, fera de plus en plus de victimes dans l'avenir. C'est tragique, c'est scandaleux, c'est inacceptable lorsqu'on comprend les enjeux, mais la machine de l'État est tellement forte et les lobbys tellement puissants que je doute fort qu'on change de régime avant longtemps. D'autant plus que nous sommes à 30 km des frontières américaines et tant que ces dernières ne lâcheront pas, le Canada n'au aucune marge de manoeuvre possible. Aucune. 
  
Pierre Cloutier
Montréal
 


 
 
LE QL, JUGE ET PARTIE?
 
 
          Bonjour, 
  
          Je doute de vos prétentions de liberté.  

          1) Est-ce à vous de dire, si l'article d'un lecteur est pertinent? 2) Ne vous attribuez-vous pas le rôle de seul juge et partie? 3) Ne semblez-vous pas, ne pas accepter l'anonymat qui est aussi une liberté? 4) Votre prétention libertaire est-elle vraiment libertaire?  
 
          Vu cet état de privation de LIBERTÉ que vous pratiquez et si votre prétention libertaire est de bonne foi, vous devriez modifier votre courrier des lecteurs pour un forum des lecteurs sans intervention autre qu'une forme primaire de nétiquette.  
 
          Laissez courrir l'opinion des lecteurs, quelqu'elle soit.  
  
          Ces forums existent dans d'autres site web et fonctionnent en toute LIBERTÉ  et avec tout l'anonymat désiré ou pas par chacun des lecteurs. Vous n'êtes pas le premier jounal web à se prétendre libre. Ils se sont tous révélés vendus à une forme de faux  libéralisme tout en contrôlant l'opinion et prônant une démocratie sans droit de parole et en préconisant une opinion bien orientée fanatiquement. Ce qui ressemble étrangement à du patronat ou autre forme de dictature à la Duplessis; « Toé, tais toé ».  
  
          L'objectivité n'est pas votre côté fort.  
 
          Pourquoi pas ne pas être libéral, démocrate et socialiste. À la population la liberté et non à quelques journalistes en mal d'écriture et de pleurnicharderies et en recherche d'une « job » et tous prêts à se vendre au plus offrant. Vous pourriez servir de rampe de lancement à l'opinion de la population. À quand la vraie liberté?  
 

OURS
 ours3237@globetrotter.net
  
  
Réponse de Martin Masse:   
  
  
Cher mammifère plantigrade anonyme,  
  
    La réponse à vos trois premières questions est oui, oui et oui. Nous sommes en effet 
les seuls juges de ce qu'il est pertinent de publier dans le QL. Vous confondez la liberté 
d'opinion et de presse, qui implique que chacun a droit de publier ce qu'il veut À SES FRAIS 
ET À SA PROPRE INITIATIVE, avec la liberté de publier n'importe quoi n'importe où. Il est 
tout à fait absurde de prétendre que le QL brime la liberté des lecteurs en ne proposant 
pas un forum de discussion mais plutôt une page de courrier édité. Si vous voulez vous-même 
mettre sur pied un tel forum, vous êtes tout à fait libre de le faire et de consacrer les efforts 
nécessaires pour attirer des participants. Ce n'est pas la fonction du QL. Notre but n'est 
ni d'être « objectif », ni de permettre à qui que ce soit de se servir de notre tribune pour 
exprimer n'importe qu'elle truc, mais plutôt de diffuser les idées libertariennes et de susciter 
le débat sur cette philosophie dans le cadre d'un magazine structuré et publié de façon 
régulière. Ceux qui nous ont écrit des lettres ou des textes ont d'ailleurs pu constater que 
nous sommes ouverts à toute contribution pertinente.  
  
    Pour ce qui est de votre dernière question, non, nous n'avons aucune prétention libertaire. 
Comme je l'ai expliqué à plusieurs reprises, notre philosophie n'est pas LIBERTAIRE 
(anarchiste et socialiste) mais bien LIBERTARIENNE (voir QU'EST-CE QUE LE LIBERTARIANISME?). 
Avant de vouloir s'exprimer librement et de revendiquer un droit de parole, dans un forum de 
discussion ou ailleurs, il est préférable de savoir de quoi on parle. Je vous invite donc à vous 
renseigner en lisant le QL et à nous réécrire si vous trouvez quelque chose de pertinent 
à énoncer sur la « vraie liberté ».  

    Bien à vous,  
  
M. M.  
 
 
 
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