La réponse, c'est bien sûr que cet argent est dépensé
ailleurs. On apprenait par exemple ces derniers jours que la ministre de
la Santé Pauline Marois allait dépenser 403 000 $
pour rénover son bureau de Québec en y incluant une
toute nouvelle chambre de bain avec toilette silencieuse et douche, deux
salles de réunion (c'est que ça se réunit et ça
papote ce monde-là!), une nouvelle aire de repos pour ses employés
deux fois plus grande (c'est que ça se fatigue à force de
se réunir et de papoter ce monde-là!), ainsi qu'un petit
bureau pour le chauffeur de Madame. Mais ce n'est pas tout. Une station
de radio de Québec révélait deux jours plus tard que
la ministre avait aussi fait aménager une nouvelle suite ministérielle
à Montréal aux coûts de 438 000 $, une
suite qu'elle partage toutefois avec ses collègues Gilles Baril
et Nicole Léger. Huit cent cinquante mille dollars, c'est ce que
coûte quatre ou cinq belles maisons, les économies d'une vie
et la sécurité de plusieurs familles. Pour l'aristosocialocrate
Marois, c'est simplement un peu plus de confort aux frais de la reine.
Mais tout ceci n'est bien sûr que de la petite bière à
côté des sommes faramineuses que le ministre du Gaspillage
des fonds publics, Bernard Landry, saupoudre en b.s. pour les pauvres compagnies.
Le ministre a offert 360 millions $ au constructeur automobile
General Motors pour l'« aider » à rénover
son usine de Boisbriand, qui n'en a plus que pour un an ou deux à
produire des modèles Camaro et Firebird qui sont passés de
mode.
Pour des raisons historiques et économiques, presque toute l'industrie
automobile canadienne est concentrée dans le sud de l'Ontario. Les
gouvernements du Québec successifs n'ont jamais accepté cette
réalité et ont une fixation sur ce qu'ils considèrent
une « injustice » du fédéralisme
(étrangement, ça ne leur dérange pas que les industries
de biotechnologie et d'aéronautique soient concentrées au
Québec). Ils ont toujours été prêts à
dépenser des fortunes pour créer et maintenir artificiellement
une industrie automobile au Québec. Dans les années 1980,
Québec et Ottawa avait déjà accordé un prêt
sans intérêt pour 30 ans de 110 millions $ à
GM, ce qui se traduit par un don estimé de 90 millions $
durant cette période. Les gouvernements ont aussi engouffré
des millions dans l'usine de Hyundai de Bromont, qui a malgré tout
fermé ses portes après quelques années. Même
chose pour l'usine de camions Kenworth.
L'industrie automobile, comme n'importe quel autre secteur économique,
est un système complexe fondé sur des investissements, mais
aussi une culture entrepreneuriale, des réseaux d'échange
d'information et de technologie, une proximité géographique
avec des sous-traitants et des concurrents, etc. On ne crée tout
simplement pas une industrie à partir de rien dans un champ à
coups de subventions. Mais l'illettré économique qui dirige
les finances du Québec croit toujours à la mythologie interventionniste
qui veut que ce soit possible. Il est donc prêt à maintenir
ces emplois à Boisbriand coûte que coûte, c'est-à-dire
au coût de 300 000 $ par emploi « sauvegardé
», du moins temporairement.
Heureusement, dans l'entente qu'elle a conclue la semaine dernière
avec les Travailleurs canadiens de l'automobile, GM ne prévoit aucun
investissement nouveau au Québec, et elle a jusqu'ici décliné
l'offre du ministre du Gaspillage. Mais ce n'est que partie remise, des
tas d'autres téteuses de subventions font la file devant le bureau
du ministre...
(Sources: The Gazette)
COUP D'OEIL SUR L'ACTUALITÉ
.....le parrain récemment élu de la Confédération
des syndicats nationaux (CSN), Marc Laviolette, ne s'est pas distingué
par ses qualités de tacticiens et par la subtilité de ses
propos pendant le récent conflit des camionneurs (voir Béquille
de bois, p. 11). Il a d'abord comparé
l'injonction obtenue par le gouvernement ordonnant aux camionneurs de cesser
de bloquer les routes à rien de moins que la loi des mesures de
guerre. Avec un ton de bum de ruelle qui a l'habitude de menacer ses camarades
avec des « ...ou ben j'te casse la yeule »,
il a aussi fait honneur à sa profession de mafioso avec cette menace
à peine voilée de faire de la casse si les camionneurs n'avaient
pas gain de cause: « La fournaise est très chaude.
Il faut trouver une solution à cette problématique. Les gens
sont désespérés et quand il y a des gens désespérés,
il y a des gens qui proposent des solutions désespérées.
Quand il n'y a pas d'issue... » Le mouvement de protestation
n'a pas obtenu de résultats immédiats et s'est dégonflé,
mais les syndicats discutent depuis avec le gouvernement du prix que celui-ci
devra payer pour garder l'ordre public et les routes ouvertes......
(Source: La Presse)
.....après trente ans de gestion bureaucratique socialiste, le système
de santé n'a plus grand-chose d'une industrie flexible, au service
des usagers et réceptive à leurs besoins. Au contraire, le
dernier cri dans les méthodes de gestion du réseau est le
gigantisme stalinien. Les regroupements d'hôpitaux et la construction
de méga-hôpitaux sont devenus la nouvelle mode ces dernières
années, comme le montre la création de plusieurs «
centres universitaires hospitaliers » dans les
principales villes de la provinces. Le gouvernement provincial promet depuis
quelques mois la construction d'un nouveau complexe pour remplacer les
trois pavillons (Notre-Dame, Hôtel-Dieux et Saint-Luc, d'anciens
hôpitaux fusionnés en 1996) du CHUM à Montréal.
Les médecins sont en faveur du projet, mais lorsqu'on demande leur
opinion aux usagers, le son de cloche est différent. Un sondage
réalisé pour le compte du comité des usagers du CHUM
montre que seulement 15% des répondants jugent que la construction
de ce nouveau méga-hôpital est la solution la plus avantageuse
pour les patients, 39% appuient la fusion déjà réalisée,
et 31% souhaiteraient le maintien de trois entités autonomes. Mais
le marché – c'est-à-dire, les désirs des consommateurs
– ne compte pour rien dans le système de santé et ce sont
en bout de ligne des pressions politico-bureaucratiques qui détermineront
le sort de ces institutions......
(Source: La Presse)
.....le comité des affaires sociales du Sénat canadien étudiera
à partir du mois prochain la question de la légalisation
possible de la marijuana et d'autres drogues. Les sénateurs libéraux
et conservateurs ont accepté de tenir des audiences publiques sur
ce sujet à la suite de pression du sénateur conservateur
Pierre-Claude Nolin, qui présidera vraisemblablement les débats.
Selon M. Nolin, les sanctions criminelles liées à
la possession de drogue ont des conséquences très négatives
sur des milliers d'utilisateurs occasionnels, alors que l'alcool et la
cigarette ont pourtant des effets beaucoup plus nocifs sur la santé
et provoquent plus de décès. « C'est notre
moralité chrétienne qui embrouille tout, affirme-t-il. Il
faut s'ouvrir les yeux et examiner les choses de façon scientifique
».....
(Source: Southam News)
.....un nouveau parti qui prône la décentralisation des pouvoirs
au Canada présentera un candidat pour la première fois lors
d'une élection complémentaire le 15 novembre en Saskatchewan.
Le chef et fondateur du « Rest of Canada Party
» (ROC), le comptable agréé Ace Cetinski
d'Edmonton, tentera de convaincre les électeurs qu'un système
fédératif « à la suisse »,
où le gouvernement fédéral aurait compétence
sur un petit nombre seulement de champs comme les affaires étrangères,
la défense et la banque centrale, serait préférable
pour le pays. M. Cetinski souhaiterait former une alliance
avec le Bloc québécois puisque, dit-il, « ce
sont eux qui se tiennent debout devant Ottawa ». Une
centaine de personnes aurait déjà acheté leur carte
de membre de ce parti.....
(Source: Presse canadienne)
.....au Québec, c'est l'avocat fédéraliste Guy Bertrand
qui songe à lancer un nouveau parti politique à partir de
son mouvement Citoyens de la nation. M. Bertrand considère
que le PQ et le PLQ sont « les deux faces de la même
médaille nationaliste » même si les libéraux
défendent théoriquement le maintien du Québec dans
la fédération canadienne. Selon lui, le Parti libéral
est un parti fourre-tout sans vision qui attend simplement que le pouvoir
lui tombe dessus, et même sur le plan économique le «
libéralisme social » qu'il défend
n'est rien d'autre qu'une social-démocratie similaire à celle
défendue par les péquistes. Les dirigeants et membres de
CND doivent se pencher sur le projet dans les mois qui viennent.....
(Source: La Presse)
.....quand il est question pour le gouvernement d'offrir aux Canadiens
des histoires qui reflètent leur réalité de Canadiens,
il semble que la dépense n'a pas d'importance. Ni la façon
de s'y prendre. On apprenait cette semaine que Cinar, l'une des plus importantes
maisons de production télévisuelle au Canada, aurait utilisé
des prête-noms pour obtenir des fonds gouvernementaux – un de ces
prête-noms étant le fils de Laurier Lapierre, le président
de Téléfilm Canada, une agence fédérale qui
participe au financement des productions au pays. Ainsi, l'entreprise montréalaise
qui recevait seulement l'an dernier 21.5 millions $ en fonds publics aurait
fait appel à des cadres et/ou des amis pour qu'ils signent des scénarios
écrits par des auteurs américains afin de rencontrer quelque
exigence de contenu canadien imposée par les organismes subventionnaires.
On peut facilement imaginer qu'une multitude d'astuces similaires sont
utilisées pour contourner les règles mises en place par les
organismes chargés de redistribuer notre argent. Doit-on s'en étonner?
Cette activité est-elle plus répandue qu'on le croit? Combien
d'autres entreprises font la même chose?.....
(Source: The Gazette) |