Montréal, 6 nov. - 19 nov. 1999 |
Numéro
49
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Les représentants de l'industrie informatique, notamment Gordon
Moore, l'un des principaux fondateurs d'Intel, ne se sont ainsi pas gênés
pour critiquer les diverses procédures fédérales américaines
(contrats de recherche, subventions, etc.) qu'ils jugent tâtillones,
incroyablement complexes et le plus souvent mal avisées. Ils ne
sont également pas tendres envers la recherche universitaire dans
leur domaine qui se serait selon eux le plus souvent attardée sur
des problématiques sans grandes applications pratiques.
Les représentants du monde de la biotechnologie sont par contre issus du secteur le plus réglementé (notamment par la Food and Drug Administration) et le plus subventionné (notamment par la National Institute of Health) de l'économie américaine. On y trouve donc sans surprise un nombre beaucoup plus élevé de bâtisseurs d'empires bureaucratiques pour qui le gouvernement fédéral se doit d'intervenir encore davantage pour promouvoir la santé publique et l'innovation technique. Malgré leurs divergences philosophiques, les représentants des deux domaines s'accordent toutefois sur la nécessité d'intégrer davantage leur savoir-faire respectif. Chose encore plus remarquable, la plupart des intervenants s'entendent sur le fait que l'entreprise privée est toujours un meilleur véhicule pour promouvoir l'intégration de techniques diverses que la recherche universitaire, car les deux secteurs obéissent à des logiques bien différentes: la recherche du profit d'un côté et la spécialisation des connaissances de l'autre.
Moins de frontières disciplinaires Le principal avantage du secteur privé pour faciliter la multi-disciplinarité des recherches est qu'on y envisage pas les frontières disciplinaires comme des absolus. Contrairement au monde universitaire où les promotions et la reconnaissance professionnelle ne peuvent être obtenues qu'en travaillant dans un sillon très étroit, la contribution des employés d'une entreprise privée est évaluée selon leur capacité à résoudre des problèmes importants et de générer des profits. Il y est donc beaucoup plus facile d'y regrouper des gens ayant des expériences très diverses pour les faire travailler sur des problématiques précises. De plus, contrairement au monde universitaire, les meilleurs entreprises privées reconnaissent l'importance d'individus qui sont capables d'aider leurs collègues oeuvrant dans d'autres domaines à résoudre certains problèmes. Ce constat n'est évidemment pas nouveau. Comme le remarquait l'économiste Nathan Rosenberg il y a quelques années: Il est donc faux de croire que les principales avancées dans la fusion des techniques viendront de structures aussi lourdes que la recherche universitaire et les organismes subventionnaires gouvernementaux. Dans ce domaine comme dans tous les autres, la recherche du profit facilitera la vie d'individus cherchant à sortir des normes et à innover. 1. Rosenberg, Nathan, Exploring the Black Box: Technology, Economics, and History, Cambridge University Press, p. 152, 1994. Articles précédents de Pierre Desrochers |
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