Une nouvelle étude de la banque Toronto-Dominion indique par ailleurs
que l'impôt sur le revenu et les autres taxes payées par les
Canadiens (donc, excluant celles payées par les entreprises) ont
atteint un sommet inégalé de 25% en 1999, contre 22% lorsque
les libéraux de Jean Chrétien ont pris le pouvoir en 1993.
L'étude montre que même si les porte-monnaie des contribuables
sont un peu moins siphonnés par les gouvernements provinciaux, la
force de succion fédérale a plus que compensé pour
ce maigre répit.
Pendant ce temps, les surplus s'accumulent dans la cagnotte du ministre
du Magot. Les surplus de la caisse d'assurance-chômage atteignent
21 milliards $ et on s'attend à ce que les excédents
budgétaires pour l'année en cours soient de 6 milliards
$. Dans la capitale impériale, l'heure n'est toutefois ni
aux réductions d'impôt massive, ni à un remboursement
accéléré de la dette nationale accumulée de
575 milliards $. La seule chose concrète que Paul Martin
a annoncé est une réduction insignifiante des cotisations
d'assurance-chômage. Le reste n'est encore que promesse en l'air.
Et comme on a pu le constater dans le discours du Trône d'il y a
quelques semaines, le gouvernement est fortement tenté de se lancer
dans une orgie de nouveaux programmes nationaux.
Ceux qui s'attendaient à un répit avec le serrage de ceinture
des deux dernières décennies devront donc se consoler autrement.
Les bases seront jetées dans le prochain budget pour une nouvelle
hausse globale des dépenses et, qui sait, pour de nouveaux déficits
et de nouvelles hausses d'impôts dès que l'économie
montrera des signes de ralentissements. Mais, comme l'a expliqué
philosophiquement le premier ministre Chrétien, « il
y a autre chose dans la vie que simplement faire de l'argent ».
Le donner au tyran par exemple... qui, lui, ne se gêne pas pour glousser
de plaisir à la vue de cette montagne de fric qu'il nous a soutiré.
Le premier ministre a fait ces commentaires d'une indécence délirante
alors qu'il était interrogé sur les surplus budgétaires
à venir: « J'ai beaucoup de plaisir à
ce moment-ci. C'est un gros problème que d'avoir des milliards à
dépenser et ou à faire des réductions d'impôts.
Mais c'est un problème que j'aime à avoir. C'est la première
fois en 50 ans qu'un premier ministre est pris avec un problème
terrible comme celui-là. Que faire avec le surplus? Franchement,
laissez-moi en profiter un peu. Il y en a un peu pour tout le monde, mais
pas assez pour tout le monde. »
(Sources: National Post, Presse
canadienne)
LA BÉCOSSE DE L'ARISTOSOCIALOCRATE
Le premier ministre Lucien Bouchard a excusé les dépenses
folles de sa collègue de la Santé, Pauline Marois, qui fait
rénover ses deux suites ministérielles à Québec
et à Montréal, en déclarant qu'il fallait éviter
de faire de la démagogie facile en parlant du travail des ministres.
L'aristosocialocrate Marois a dépensé plus de 800 000
$ pour ces travaux (voir OÙ S'EN VA NOTRE ARGENT,
le QL, no 48), qui incluent
notamment une toilette silencieuse de luxe.
M. Bouchard a affirmé au lendemain de cette controverse que Mme
Marois travaillait très fort dans des dossiers très importants
et qu'il ne s'agissait pas de luxe mais seulement d'avoir les outils nécessaires
pour son travail (« they aren't luxury – just the
tools she needs to do her job »). Le QL a
pu corroborer les dires du premier ministre en obtenant une photo secrète
de la bécosse high-tech en question qui explique tout.
Probablement parce que le pouvoir lui est trop monté à la
tête ces dernières années, l'aristosocialocrate Marois
– qui siégeait déjà au cabinet dans le gouvernement
Lévesque – ne peut s'empêcher de « trôner
» une bonne partie de la journée, et doit donc accomplir
une partie importante de ses tâches ministérielle au petit
coin. Sa toilette est non seulement silencieuse, mais équipée
de tout l'appareillage nécessaire pour que la ministre puisse faire
son travail.
Le bon peuple devrait donc se réjouir au lieu de maugréer:
si Son Altesse n'avait pas les outils nécessaires à sa disposition
pour planifier le système de santé québécois,
les urgences risqueraient de devenir plus encombrées et les listes
d'attente pour des chirurgies pourraient s'allonger encore plus...
(Source: The Gazette) |
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PSEUDO-CONSENSUS LINGUISTIQUE
L’un
des mythes les plus tenaces de l’idéologie officielle nationalo-gauchiste
québécoise est le supposé « consensus
» sur la nécessité d’imposer des restrictions
légales pour protéger le français. Chaque fois que
l’on demande leur avis aux Québécois, on se rend toutefois
compte que les opinions sont partagées, pour ne pas dire carrément
contradictoires.
Un sondage de la firme Sondagem effectué à la suite du jugement
invalidant des aspects de la loi sur l’affichage indique que 74% des personnes
interrogées considèrent que la règle de la prédominance
du français, une mesure largement symbolique, est encore nécessaire
pour préserver le visage français du Québec. Cinquante-cinq
pour cent croient par ailleurs que le français est toujours menacé
au Québec. Ce qui est plus surprenant, c’est que 71% des répondants
souhaitent que l’école anglaise soit accessible à tous les
enfants, quelle que soit la langue maternelle de leurs parents.
Depuis les années 1970, seuls les enfants dont les parents ont été
instruits en anglais ont accès à l’école anglaise
(ils peuvent tout de même aller à l’école française,
ce que plusieurs font). Les enfants francophones et ceux de familles immigrantes,
même anglophones, doivent obligatoirement fréquenter l’école
française. Dans ce domaine, ce ne sont pas les anglophones qui ont
moins de droits, mais plutôt les francophones, toujours évidemment
dans le but de réduire graduellement la présence de l’anglais
dans la province.
Cet arrangement linguistique dans le domaine de l’éducation est
devenu un véritable dogme nationaliste, et personne n’ose le remettre
en question chez les francophones de peur d’être accusé de
vouloir favoriser les forces assimilatrices. La ministre de la Répression
et du Nettoyage linguistiques, Louise Beaudoin, a d’ailleurs rapidement
mis les choses au clair en prenant connaissance de ces données:
il n’est « absolument pas question »
d’ouvrir les écoles anglaises à tous. L’élite nationalo-gauchiste
a décidé de ce qui faisait consensus et le peuple n’a qu’à
se la fermer et à suivre. On viendra nous dire encore que les médias
et partis politiques au Québec reflètent le pluralisme de
la société...
Si tout le monde tient tellement à la survie du français,
de quoi l’élite a-t-elle donc peur? Les parents ne sont-ils pas
les mieux placés pour décider du genre d’éducation
qu’ils veulent donner à leurs enfants? Qu’est-ce qui justifie qu’une
petite élite fait ce choix pour tous? Avec des résultats
de sondage si contradictoires, comment peut-on vraiment savoir ce que veulent
les citoyens? Comment, sinon en les laissant justement libres de choisir?
Le QL est la seule publication dans ce désert intellectuel
qui défend systématiquement la liberté, y compris
dans des dossiers tabous comme celui de la langue.
(Source: Presse canadienne)
COUP D'OEIL SUR L'ACTUALITÉ
.....à la suite d'un jugement de la Cour suprême du Canada
il y a six mois qui déclarait discriminatoire la reconnaissance
des seuls couples hétérosexuels dans les lois touchant la
famille (voir DES PENSIONS POUR LES CONJOINTS GAIS?,
le QL, no 38), le gouvernement ontarien
a adopté une loi reconnaissant l'existence de « partenaires
de même sexe » et leur accorde les mêmes
droits qu'aux conjoints de fait. Le Québec a aussi adopté
une loi similaire au cours de l'été, et la Colombie-Britannique
l'avait fait auparavant. Le gouvernement conservateur de Mike Harris s'est
dit obligé de l'adopter pour se conformer au jugement, même
s'il n'en avait pas l'intention. La loi ontarienne crée une nouvelle
catégorie de conjoints et préserve la définition traditionnelle
de la famille comme une union entre un homme et une femme. Elle forcera
notamment certains partenaires de même sexe à payer une pension
alimentaire lors d'une brisure de relations, permettra à d'autres
de recevoir des compensations si leur partenaire décède,
et interdira la discrimination contre une personne sur la base d'une relation
homosexuelle......
(Source: The Ottawa Citizen)
.....le même gouvernement conservateur de l’Ontario a déposé
un projet de loi qui interdira les déficits et obligera tout futur
gouvernement qui voudrait hausser les taxes à tenir un référendum.
La loi fera en sorte de réduire le salaire des ministres de 25 à
50% dans le cas où un gouvernement serait incapable d’équilibrer
ses revenus et dépenses. Le premier ministre Mike Harris a déclaré,
lors du dépôt à l’assemblée législative
ontarienne, que les gouvernements qui produisent des déficits et
haussent les taxes ne sont pas loin d’être des « criminels
». Toutefois, comme l’a souligné le chef de l’opposition
libérale Dalton McGuinty, M. Harris a attendu quatre
ans, pendant lesquelles il a continué à accumuler pour 25
milliards $ de dettes, avant de faire adopter cette loi. Cette activité
criminelle a toutefois été compensée par une baisse
de 30% du niveau d’imposition dans la province voisine, une circonstance
légèrement atténuante.....
(Source: Southam News)
.....dans ce qui constitue l'une des plus importantes révoltes fiscales
aux États-Unis ces dernières années, une loi similaire
entrera en vigueur dans l'État de Washington à la suite d'un
appui majoritaire donné en faveur de Initiative 695 la semaine
dernière par les citoyens de cet État de la côte Ouest.
Dorénavant, la population devra approuver toute hausse du fardeau
fiscal au niveau de l'État ou des gouvernements locaux, de même
que tout frais imposé par le gouvernement dans quelque domaine que
ce soit. Les tenants de cette mesure ont dû affronter aussi bien
la gauche démocrate que les républicains modérés,
les syndicats et les grosses entreprises suceuses de fonds publics. La
multinationale Boeing, installée à Seattle, a même
financé la campagne d'opposition à Initiative 695,
une campagne qui disposait d'un fonds sept fois plus important que celui
des militants anti-taxes. Ce sont toutefois eux qui l'ont emporté
à 57%. À quand des référendums sur les taxes
plutôt que sur la séparation au Québec?.....
(Source: Seattle Times)
BABILLARD
LE QL À RADIO-CANADA
L'émission Le Point à la
télévision de Radio-Canada diffusera les 16, 17 et 18 novembre
trois grands reportages sur la remise en question du modèle québécois
d'interventionnisme étatique issu de la Révolution tranquille.
Des artisans du QL, ainsi que Jean-Luc Migué de l'IEDM et
le professeur Réjean Breton (qui signe un article dans le présent
numéro) ont été notamment interviewés pour
cette série. Les reportages devraient être disponibles en
format RealPlayer par la suite sur le site de Radio-Canada, pour ceux qui
les auraient ratés ou pour nos lecteurs étrangers intéressés
à les voir. Nous en indiquerons l'adresse internet dans le prochain
numéro.
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La pensée libertarienne est étrangement très présente
au Canada anglais dans des publications visant un public général
comme le quotidien The National Post, mais les publications spécialisées
sont très rares. La version web d'un nouveau magazine libertarien,
Liberty Free Press,
lancé par Scott Carpenter de Victoria en Colombie-Britannique, viendra
combler une partie de ce vide. (M. Carpenter publie de nouveau
un article dans le QL de cette semaine.) Une version papier devrait
être distribuée en décembre sur les campus universitaires
du pays. LFP publiera des articles en anglais et en français
(et reproduit par ailleurs quelques articles écrits par des collaborateurs
du QL).
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