LA
BÉQUILLE D'OR
à
Philippe Séguin, ex-leader gaulliste français et Québécois
d'adoption à temps partiel durant une semaine par mois, quand il
vient enseigner à l'UQAM. M. Séguin vient de
publier un livre sur les relations France-Québec dans lequel il
suggère notamment aux Québécois, et en particulier
à ses amis séparatistes, de ne pas trop jouer la carte du
panaméricanisme, une stratégie qui ne lui apparaît
pas « cohérente avec l'élargissement du
combat francophone. » Le politicien-prof (voir
aussi LA RENGAINE SOUVERAINISTE: UN HYMNE À
LA LIBERTÉ?) essaie de propager ici les phobies
typiquement franchouillardes envers les Amerloques et la «
globalisation », un phénomène qui implique selon
lui « l'unicité et l'imposition d'une culture
qui n'est pas la nôtre ». Et qui donc décide
ça, si elle est ou non la nôtre? On n'avait pas assez de la
xénophobie anti-anglaise et anti-canadienne nationalo-étatiste
québécoise, voilà qu'arrive maintenant un nationalo-étatisme
francophone unissant les deux rives nord de l'Atlantique contre les États-Unis:
« La force d'une langue c'est d'abord de créer
des éléments communs de culture. Or, en dépit de la
double césure de la conquête et, pis encore, de la Révolution
française qui accroît encore le fossé, vous retrouvez
grâce au génie de la langue des valeurs politiques communes
au Québec et en France. Même si c'est par des chemins différents,
vous arrivez à une conception de la régulation de l'économie
par l'État, de l'importance d'une protection sociale que vous ne
retrouvez pas au sud de la frontière. » YEEEEKKKKK!
Si c'est ça le « génie » de la langue
française, let's assimilate right away!
(Source:
Le Devoir)
LA
BÉQUILLE D'ARGENT
au ministre
québécois des Transports, Guy Chevrette, qui songe à
imposer le port obligatoire du casque protecteur pour les cyclistes. M.
Chevrette venait d'entendre un plaidoyer favorable à une
telle mesure en commission parlementaire de la part d'un fasciste de la
santé, le Dr Ronald Denis, traumatologue à l'hôpital
du Sacré-Coeur de Montréal. « Médicalement
parlant, a soumis le Dr Denis, il y a une seule réponse à
la question qu'on se pose et c'est oui, le port du casque devrait être
obligatoire. » Entre fascistes, on se comprend, et le
ministre Chevrette a rapidement endossé la suggestion du traumatologue
en invoquant les « coûts sociaux »
énormes reliés à l'inaction dans ce dossier. «
Personnellement, je suis un de ceux qui croit qu'il doit y avoir
une certaine contrainte à la liberté individuelle, quand
c'est la collectivité qui paye. (...) dans certains cas, il nous
faut non seulement proposer des incitatifs mais aussi utiliser la coercition.
Non pas pour le plaisir de le faire, a-t-il ajouté, mais pour un
mieux-être collectif, social et individuel. »
Ce sont des individus qui pédalent et qui décident des risques
qu'ils souhaitent prendre, mais leur sort est transformé en «
mieux-être collectif », parce que c'est
la collectivité qui paye, nous dit le ministre, c'est-à-dire
parce que le système de santé a été nationalisé
il y a trente ans. C'est la logique étatiste dans sa perversité
la plus pure: le fait que le gouvernement nous ait déjà enlevé
tout contrôle sur les soins de santé que nous recevons justifie
qu'il décide à notre place des risques que nous devons prendre.
C'est cet argument qui est depuis longtemps utilisé dans le cas
de la cigarette et de la ceinture de sécurité; il l'est maintenant
dans cette problématique du casque pour cyclistes, et le sera demain
lorsqu'on voudra nous empêcher de manger ce qu'on veut, parce que
certains aliments favorisent l'obésité ou les maladies cardio-vasculaires.
Heureusement, le ministre précise que ce n'est pas «
pour le plaisir de le faire » qu'il veut encore
nous imposer un règlement infantilisant...
(Source:
Presse canadienne)
LA
BÉQUILLE DE BRONZE
à
la Fédération des trappeurs gestionnaires du Québec,
qui veut étendre les bienfaits du socialisme à la forêt
québécoise. Les 8000 trappeurs de la province ne sont pas
contents de voir que les peaux de castor, qui se vendaient 35$ l'unité
il y a deux ans, ne valent plus que 25$ aujourd'hui. Ils ont l'impression
de se faire « fourrer » par des intermédiaires
et des manufacturiers qui accaparent, selon eux, la plus grosse partie
des revenus de leur industrie. Leur fédération a donc déposé
auprès de la Régie des marchés agricoles du Québec
une demande d'approbation d'un plan conjoint pour régir la mise
en marché de toutes les fourrures provenant d'animaux sauvages au
Québec. Ils veulent que la fourrure soit considérée
comme un produit agricole comme les autres – et donc gérée
par une machine bureaucratique socialiste comme le reste de l'agriculture
québécoise. Tout le monde n'est pas d'accord dans le milieu.
Le président de l'association des trappeurs de Rouyn-Noranda, Roger
Dedonnus, croit que ses collègues exagèrent. Il explique
que les prix des fourrures sont fixés par encan, et sont donc fonction
du jeu de l'offre et de la demande. Comme le marché international
privilégie de plus en plus la fourrure d'élevage, les prix
tendent à baisser pour les fourrures sauvages. Une logique de libre
marché que nos vaillants coureurs des bois, héritiers de
l'esprit d'entreprise et d'indépendance de nos ancêtres coloniaux,
ne comprennent tout simplement plus. Quand ce sera le gouvernement qui
contrôlera le prix des fourrures, ce sera tellement plus facile de
bloquer une route quelque part pour exiger des revenus plus élevés.
Et deviner qui c'est qui va se faire fourrer dans cette nouvelle situation...
(Source:
Presse canadienne) |