Montréal, 19 janvier 2002  /  No 96  
 
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LES PRIX BÉQUILLE
  
     Les Prix Béquille sont décernés aux pleurnichards qui ont fait parler d'eux en quémandant et/ou en obtenant une protection spéciale de l'État, des subventions, des entraves à la compétition, etc., ou en prônant une plus grande intervention de l'État quelle qu'elle soit. En bref, à ces pauvres éclopés incapables de se tenir sur leurs deux jambes comme le font les individus libres et responsables.
 
 
LA BÉQUILLE D'OR  
à Fatima Houda-Pépin, l'une des communistes qui ont fait leur nid au Parti soi-disant libéral du Québec (PSDLQ), où elle agit comme porte-parole en matière d'habitation. Mme Houda-Pépin estime que la ministre des Affaires municipales et de la Métropole, Louise Harel, n'en fait pas assez pour loger les sans-abri et qu'elle devrait adopter au plus tôt une politique globale d'habitation. « Jusqu'à aujourd'hui, Mme Harel refuse de reconnaître qu'il y a une crise du logement. Lorsqu'on ne reconnaît pas la gravité du problème, les solutions qu'on propose ne sont pas de l'ordre de l'urgence souhaitée par le milieu. » Être plus à gauche que la ministre au grand coeur, il faut le faire! Comme deux articles l'ont expliqué dans l'édition précédente du QL (voir PÉNURIE DE LOGEMENTS: QUÉBEC EST ENTIÈREMENT RESPONSABLE et « UN TOIT (SUBVENTIONNÉ), C'EST UN DROIT! ») ce sont les taxes et une réglementation excessive du marché du logement qui font en sorte de pénaliser les propriétaires, de rendre leurs investissements peu rentables et de créer une pénurie de logements abordables. Mais au lieu de prôner une solution, euh..., libérale, à ce problème, soit la déréglementation et la baisse des impôts, la libérale rouge suggère une « politique globale », euphémisme signifiant une nationalisation et des interventions étatiques encore plus poussées. Qui aurait cru que la ministre au grand coeur allait un jour paraître modérée et réaliste en comparaison des excès de la gauche... 
(Source: La Presse) 
  
  
LA BÉQUILLE D'ARGENT
au recteur de l'Université de Montréal, Robert Lacroix, qui a dit espérer qu'un généreux don de 12,5 millions $ fait par le pharmacien Jean Coutu pour la création d'un complexe biomédical et pharmaceutique sur le site de l'U de M ait pour effet d'inciter d'autres francophones à se montrer généreux envers les institutions universitaires de la province: « Il y a des individus très riches au Québec dans la communauté francophone. Il est temps que ce monde-là remette à la société une partie de sa richesse. » M. le recteur n'a pas souhaité que des personnes, les plus aisées de notre société, offrent gentiment une partie de leur richesse aux institutions comme la sienne. Non. Il a dit qu'il serait grand temps qu'ils remettent à la société une partie de sa richesse. En d'autres termes, qu'ils remettent une partie de la richesse collective qu'ils se sont appropriée (pour ne pas dire volée), sans quoi... Pas sûr que les propos du recteur incitent bien des gens d'affaires d'ici à se lancer sur les sentiers de la philanthropie! 
(Source: La Presse) 
  
  
LA BÉQUILLE DE BRONZE
à Hervé Fischer, auteur du Choc du numérique et titulaire de la chaire Daniel Langlois de technologies numériques et de beaux-arts à l'Université Concordia, qui réclame une politique fiscale comparable à celles des Cités du multimédia et du commerce électronique pour faire en sorte que la métropole devienne « la Capitale du cinéma numérique de l'Est de l'Amérique du Nord ». Et tel un bon vendeur de voitures d'occasion, M. Fischer presse son client (l'État) d'agir rapidement... de ne pas perdre une seconde... surtout, de ne pas réfléchir avant d'agir... « On ne saurait [...] laisser passer une telle opportunité. Cela créerait en outre une synergie stratégique avec l'industrie du multimédia, qui a été clairement une priorité gouvernementale et avec les industries culturelles, touristiques et de divertissement, qui sont désormais essentielles à notre développement. La place est à prendre. Tant la Caisse de dépôts et placement du Québec (acquisitions en Californie), que la Société générale de financement (Ciné Cité – imagerie numérique) s'impliquent actuellement, ce qui est bon signe. Mais il faut plus et vite! Un enjeu incontournable pour le gouvernement et pour la nouvelle ville de Montréal! [...] La fenêtre pourrait se refermer sans nous; Hollywood, Vancouver ou Toronto pourraient se réveiller et nous souffler la place sous le nez, si nous n'agissons pas assez vite! [...] Cela va prendre un investissement majeur – à la mesure de l'enjeu –, dont on est en droit d'attendre des retombées économiques et culturelles considérables, avec un effet d'entraînement latéral stratégique pour beaucoup d'autres secteurs. Il nous faudra un signal sculptural puissant de la reconversion d'un symbole de la vieille économie dans la nouvelle économie, un signal international de la force créative de Montréal, qui vaudra bien le néon de la colline de Hollywood! » Synergie stratégique, entraînement latéral stratégique, puissant signal sculptural... Grand Dieu du ciel! L'avenir de la Nation dépend de cette politique fiscale! Comment résister à une telle vente sous pression? 
(Source: La Presse) 
  
 
 
 
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