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Montréal, 28 septembre 2002 / No 110 |
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Cette guerre possible dans les prochaines semaines cache des objectifs et des visées impérialistes américaines. Les objectifs sont infiniment bien cachés. Sous le couvert de: Le pétrole du Golfe Persique, le gazoduc de Sibérie, et le gaz naturel de la Mer Caspienne. Et quoi d'autre? Mesdames, messieurs, y-a-t-il parmi vous qui allez nous dire les vrais enjeux de cette future guerre? Pierre
Dulude
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Re.: REDISTRIBUER LA RICHESSE EST IMMORAL, le QL, no 80. Je doute sincèrement, contrairement à ce que vous avancez, que la charité privée puisse remplacer la charité publique. Dans le cas de la charité privée, elle dépend de la bonne volonté des individus (lorsqu'il y en a) ce qui peut être très long et être soumis à certaines conditions pas toujours moral du bon samaritain. Au moins, avec la charité publique, il y a un mécanisme qui se met en marche automatiquement lorsqu'il y a une demande et avec des conditions déjà établies. Ceci n'est pas une question idéologique mais de bon sens. Une démocratie libérale peut très bien le faire (et mieux encore qu'un état socialiste qui ne fait que distribuer la pauvreté à la population et des privilèges aux dirigeants) comme c'est le cas présentement au Canada et au Québec. Bien que je partage votre opinion concernant le socialisme, je trouve exagéré de qualifier ses représentants de Salutations, Danny
Chamberland
Réponse de Martin Masse: Monsieur Chamberland, Votre commentaire soulève plusieurs questions et problèmes de logique. Vous doutez qu'il puisse y avoir de la bonne volonté de la part des individus si la charité est privatisée et si chacun doit décider volontairement, pour lui-même, d'être charitable ou non. Sur quoi alors se base la charité Cordialement, M. M. Re.: L'ANARCHISME, ENTRE LA TYRANNIE LOCALE ET LA FOLIE RÉACTIONNAIRE, le QL, no 60. Monsieur Masse, Je viens de découvrir, au hasard d'une promenade sur la toile, votre site et, de ce fait, j'ai lu votre article consacré à l'anarchisme. Je ne contesterai pas la réalité d'un certain nombre de portrait hauts en couleurs et peu crédibles que vous avez inventorié. En revanche, vous avez dressé la liste d'un certain nombre de poncifs éculés qui représentent l'opinion la plus répandue certes, à propos de l'anarchisme, mais aussi la plus erronée et la plus caricaturale pour ne pas dire primaire. Je ne vais pas m'engager dans un vaste débat où citations et références à l'Histoire permettraient une lecture sensiblement différente du mouvement anarchiste. Je me contenterai de souligner le caractère populiste d'une rhétorique qui consiste à emprunter les raccourcis et les amalgames les plus grossiers. Ainsi, cette vieille complaisance qui consiste à assimiler l'idée anarchiste à la pratique de la violence, à assimiler le recours à la grève ou le refus de payer l'impôt (par exemple) au concept de violence, à énumérer les actes (alors qu'il ne s'agit que d'un nombre limité de possibles) issus de Les anarchistes n'aspirent pas à Autre supercherie, prétendre que les anarchistes proposent de rémunérer les individus Dans le contexte économique présent, il est vrai que les libertaires ne sont pas en mesure de concevoir un projet de société clairement formalisé, et le pourraient-ils qu'il continueraient à considérer que ce projet n'aurait de légitimité qu'avec l'approbation du plus grand nombre, par voie démocratique (démocratie directe et non représentative). Ils savent cependant (et en cela, ils ne sont pas les seuls!) que le projet de société libérale est en faillite. Que la somme des intérêts particuliers les plus puissants a conduit notre planète à un point de détérioration tel que des scientifiques des plus sérieux s'interrogent sur notre devenir collectif. Ils savent que les riches sont de plus en plus riches, les pauvres de plus en plus pauvres (osez dire le contraire!) et que l'hémisphère sud rassemble des millions de nos semblables qui quotidiennement crèvent au nom de l'égoïsme des nantis. Votre revendication pour que l'intérêt particulier soit inscrit aux frontons de nos temples monétaires est, selon moi, un combat d'arrière-garde; même s'il doit encore durer quelques décennies. J'en resterai là et n'entrerai donc pas dans des développements de natures économiques ou sociales mais me contenterai de vous exprimer une grande affliction face à des arguments où le faux, le malhonnête et le spécieux se disputent le premier rôle. Xavier
Godeau
Paris
Re: UN CRABE DANS LA TÊTE (RÉVEILLEZ-MOI QUAND LE FILM SERA TERMINÉ), Faisant des recherches pour trouver quelque information sur le film d'André Turpin, j'ai été sidérée en faisant la lecture de la critique de Gilles Guénette. Je m'explique: ce qu'il dénonce est précisément la richesse du film. Je parle particulièrement du personnage d'Alex qui est quasi-parfait sur le plan psychologique. Quant à l'histoire (mais qu'est-ce que cette fixation pour l'Histoire avec un grand H), elle est précisément celle de sa psychologie qui semble avoir passé inaperçue. Le symbole du crabe annonce le problème du personnage et le dénouement de sa quête personnelle. Associé au La scène du réveil suite à l'accident qu'il a subit met en relief cette compulsion de séduire, qui se répète dans la rencontre avec Marie, scène dans laquelle l'opinion qu'émet la journaliste sur le film pourri sert davantage à contraster avec l'auto-rejet du personnage principal. Ce déni de sa propre personnalité est poussé à outrance lorsqu'il fait un livreur de drogue de lui-même suite à son incapacité à refuser quoi que ce soit pour plaire à n'importe qui et à tout prix, et devient d'un ridicule tordant lorsqu'il se rend chez le sniffeux dérangé, dont la personnalité est diamétralement opposée à la sienne, mais qu'il calque tout de même d'un regard, scène mémorable du film où l'on voit Alex entrer, écouter, se taire, et imiter. L'instant de silence inconfortable que nous percevons n'est que le temps que le héros met pour s'adapter à son interlocuteur et s'en faire Le mensonge et la tromperie sont omniprésents chez Alex. Mais si le personnage peut sembler détestable par moments, à l'approche de la fin entre autres, lors de sa rencontre avec son ex, il devient des plus attachants lorsque l'on comprend le dilemme qui le déchire à chaque seconde: être vrai ou être faux. Avec un peu de compassion on pénètre dans son univers psychologique, évoluant avec lui, espérant qu'un jour il saura dire L'inconstance d'Alex, également symbolisée par le crabe, est son essence même. Il tente d'avancer mais recule. Il est faible, n'a pas le courage d'assumer ses idées, ses désirs, même son propre nom. Grâce à Marie, qui ressent, pressent et déteste profondément l'attitude traîtresse d'Alex et provoque chez lui une rupture psychologique, grâce à cette femme qui s'assume et dont le rôle d'allié à l'insu du principal concerné est majeur, le personnage reconstruit son identité. Tomber amoureux de la blonde de son meilleur ami est probablement la plus grande menace à son mécanisme de fuite. Tôt ou tard il ne pourra plus mentir. La sincérité de Sara met encore en évidence l'hypocrisie d'Alex, qui pousse le mensonge démesurément lors de sa conversation téléphonique avec elle sur le perron de son meilleur ami. Il transpire la menterie, renvoie tout ce qui pourrait l'obliger à être, mais il évolue. Devant le grand écran, il craque et s'avoue, s'avoue qu'il est lui et pas un autre. Nous faire admirer le talent de photographe d'Alex ou nous montrer comment Samuel observe les étoiles serait futile. Comprendre que la photo, c'est l'image, que le journalisme, c'est la recherche de vérité, que la surdité de Sarah c'est une protection contre la superficialité d'Alex, cela compte pour comprendre l'ampleur de l'handicap de l'artiste. Même son ami, qui avait vu clair dans son jeu, attend patiemment que ce dernier lui révèle la vérité qu'il voulait entendre. Le personnage d'Alex n'est pas vide par manque d'imagination ou de vision de son créateur, il est vide par compulsion, vide par détresse, vide parce que trop plein d'un crabe dans la tête, envahi par une carapace, une image de lui qu'il attend des autres pour lui refléter sa valeur. Et puis le crabe s'en va en même temps que le personnage fait un pas vers l'affirmation de lui, du vrai. David Lahaie est étonnant, délicieux, drôle, il rend l'émotion avec une finesse exquise. Le film est n'est pas l'histoire de la vie d'Alex, il est le portrait de son être. Il n'est pas l'image, Il est ce qu'elle cache; peut-être quelque chose d'horrible comme les photos d'Alex prises dans les profondeurs marines, là où l'eau est si profonde que l'on ne peut échapper au désastre de sa propre réalité. Et si aussi profondément on découvre les maux de notre inconscient, de notre psyché, si on découvre notre propre mort à mille lieux sous les mers, que cela nous dévore, si le crabe qui nous ronge nous pousse à extirper de nous le mensonge, alors il s'est certes passé quelque chose. Quelque chose d'immense, un cheminement que peu feront, car passer une vie entière à se mentir à soi-même n'est pas chose rare. Mais la sagesse qu'acquiert Alex dans son excursion au fond de lui le transformera à tout jamais, en rejetant la croyance morte en lui et qui le poussait vers sa propre mort, celle qui consiste à Un rare délice pour les amateurs d'êtres humains. Marie-Hélène
Maltais
Réponse de Gilles Guénette: Madame Maltais, S'il faut lire Le Grand dictionnaire des symboles et des mythes de Nadia Julien pour comprendre les nuances des films québécois, on n'est pas sorti du bois! Ça voudrait dire que pour pleinement apprécier un film comme Un Crabe dans la tête, il serait préférable de savoir, au préalable, que le crabe est associé au Pourtant, on peut très bien Je crois qu'une certaine catégorie d'artistes se plaisent à faire dans l'hermétisme et le symbolique parce que ça les protège de la critique. En créant des oeuvres qui à première vue semblent Bien sûr, il faut être ouvert aux oeuvres et ne pas tout prendre au 1er degré, mais avouez que certains produits culturels sont plus faciles à décoder que d'autres. Et que le Crabe de Turpin ne fait pas partie de ceux-là. Bien à vous, G. G. |
Si vous en avez marre de vivre dans une société où l'hystérie nationaliste domine tous les débats; dans un pays où les taxes, les réglementations omniprésentes et le paternalisme des gouvernements briment la liberté individuelle et restreignent le dynamisme économique; dans une culture où le moutonnisme et l'égalité dans la médiocrité sont plus valorisés que l'individualisme et la compétition; dans un monde intellectuel où les prétendus |
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