La pompe rhétorique étant le premier signe annonciateur de
la propagande socialiste insidieuse, comment ne pas décerner un
prix d'excellence aux organisateurs de la Conférence
G02 de Montréal sur la « gouvernance mondiale
». Tous, membres d'une sorte de fraternité socialiste
informelle, d'un Komintern renaissant qui noyaute l'ONU (à moins
que l'ONU ne soit elle-même ce Komintern), ces organisateurs ont
fait preuvre d'une belle créativité en novlangue
mondialiste: la conférence « Société
civile et démocratisation de la gouvernance mondiale »
aura donc lieu du 13 au 16 octobre à Montréal. Traduction:
entre la liberté des individus et la politique « éclairée
» des Führer de l'État mondial, il faut choisir.
Et leur réponse? Lisez! C'est
dans le texte. Même pas besoin de décodeur.
La
gouvernance mondiale: pourquoi?
Tel est le thème de la première conférence. Que veulent
les socialistes de G02? D'abord contrôler « l'interdépendance
des citoyens du monde » qui « ne
cesse de s'accroître et d'envahir tous les domaines ».
Mais qu'est-ce qu'implique ce contrôle? Rien d'autre que l'anéantissement
du droit de disposer de ses biens, de les vendre et de les acheter à
qui bon nous semble. La parenté avec la méthode communiste
est évidente. Pour donner à cette tyrannie un goût
moins amer, nommons-la « démocratie participative
», leitmotiv du « congrès pour la
suppression de la liberté ».
Nous savons quoi penser de cette sorte de démocratie: la majorité
envieuse a le droit de voler légalement la minorité politiquement
plus faible. « Imaginez, écrit Hans-Hermann Hoppe,
un gouvernement mondial, démocratiquement élu à l'échelle
mondiale en suivant le principe un homme-une-voix. Que serait le résultat
probable d'une telle élection? Le plus vraisemblable est que nous
aurions un gouvernement de coalition sino-indien. Et qu'est-ce que ce gouvernement
serait le plus enclin à faire pour complaire à ses électeurs
et se faire réélire? Il découvrirait probablement
que l'Occident a beaucoup trop de richesses et que le reste du monde, particulièrement
l'Inde et la Chine, bien trop peu, et par conséquent mettrait en
oeuvre une redistribution systématique du revenu du riche Occident
vers le pauvre Orient. Ou alors, imaginez qu'aux États-Unis on étende
le droit de vote aux enfants de sept ans. Le gouvernement ne serait peut-être
pas composé d'enfants, mais ses politiques, selon toute probabilité,
refléteraient le "souci légitime" des enfants de disposer
d'un accès "suffisant" voire "égal" à des hamburgers,
des limonades et des vidéocassettes "gratuits"(1).
»
Mais ce ne sont pas que les « riches » qui doivent
redouter la « démocratie participative
». Hoppe a clairement décrit la logique de la démocratie.
L'adjectif « participative » n'est qu' un leurre
destiné à faire croire que tout le monde peut gouverner ou
participer au gouvernement. La « citoyenneté »
est un autre leurre de ce genre. Nous savons bien, en fait, que seuls quelques-uns
peuvent gouverner au nom de tous. La raison est qu'il faut bien vivre,
donc produire, travailler, gagner sa vie. Les socialistes mondialistes
savent très bien qu'une spécialisation du travail est inévitable,
que les « citoyens » délèguent leur
pouvoir et leurs droits pour pouvoir nourrir leur famille. Car, voter,
participer au pouvoir, tout cela ne permet pas de gagner sa vie, sauf en
volant l'argent des autres légalement. La « démocratie
participative » sera inéluctablement la tyrannie
d'une classe, celle des politiciens improductifs.
J'entends déjà la complainte des pleurnichards tiers-mondistes,
avec leur rapport Nord-Sud comme seule boussole idéologique. Mais
il serait temps de comprendre, et les gens du Sud le savent, que seul le
capitalisme non entravé peut les sortir de l'ornière de la
pauvreté. Deux études parues sur le site du cyber-institut
d'Henri Lepage le démontrent bien(2).
L'ONU
dénaturée et noyautée
Hommes libres, craignez pour votre liberté! Les institutions étatiques
inventées pour la garantir trahissent leur mission. La méthode
du cheval de Troie est employée à grande échelle.
L'ONU est contrôlée par l'internationale socialiste. Comme
bien d'autres institutions internationales, les Nations Unies sont vampirisées
par les révolutionnaires d'extrême-gauche(3).
Cette réalité découle de la stricte application de
la doctrine de Gramsci
qui a théorisé la prise du pouvoir culturel par les intellectuels
en noyautant toutes les institutions.
L'ONU n'est plus l'ONU mais un instrument de la révolution pour
les communistes. Que penser en effet de la question insidieuse posée
par Mario Lavoie, membre du Forum international de Montréal et coordonnateur
du volet « Pour les Nations unies, plus de démocratie
[...] plus de pouvoir »: « Peut-on
pressentir de nouvelles formes de gouvernance à la suite des conférences
de l'ONU tenues à Durban, à Monterrey ou à Johannesburg?
» Telle est une des questions censées faire l'objet
d'un « débat » lors de la conférence.
Mais poser cette question, c'est y répondre: l'ONU doit se transformer
pour devenir non pas un organe de protection de la paix, mais un instrument
de redistribution économique et de planification, un moyen de faire
advenir le socialisme mondial.
« L'ONU est contrôlée par l'internationale socialiste.
Comme bien d'autres institutions internationales, les Nations Unies sont
vampirisées par les révolutionnaires d'extrême-gauche.
» |
|
Autre question inquiétante qui sera débattue: «
Le système démocratique de gouvernance mondial doit-il
choisir l'ONU comme organe suprême? » Quand je
lis ça, une association de pensée se produit comme un réflexe
d'auto-défense: organe suprême = soviet suprême. Quant
à la prétendue démocratie, comment ne pas se souvenir
que les régimes marxistes s'auto-proclamaient « démocraties
populaires »? Ainsi tous les ingrédients sont
là: une minorité d'activistes tapageurs gangrènent
les institutions et les médias, répètent à
l'envi que le monde est injuste, que le pauvre Sud est victime du Nord
qui s'enrichit au détriment d'une classe (celle des nations pauvres)
et grâce à cette exploitation.
Établissons la démocratie mondiale, ruinons les riches pour
aider les pauvres à se développer et instaurons le partage
universel administré par un Soviet suprême, un pouvoir suprême
qui représentera les opprimés, du moins leurs intérêts,
c'est-à-dire leurs intérêts tels que le Soviet suprême
les a définis. Non monsieur Lavoie! Ne nous resservez pas ce plat
avarié, on a déjà consommé. Malheureusement
le négationnisme qui sévit empêche encore l'opinion
publique de prendre pleinement conscience des crimes du communisme, de
son fonctionnement intellectuel et politique. Le procès du communisme
n'a pas encore eu lieu et on peut donc saluer la parution du livre de Stéphane
Courtois, Du
passé faisons table rase, Histoire et mémoire du communisme
en Europe (Robert Laffont, octobre 2002), faisant suite au «
livre noir du communisme ».
Et la francophonie dans tout ça? Eh oui! La question est posée.
« La société civile de la Francophonie
(sic) peut-elle imposer ses vues, ses valeurs, sa culture et ses institutions
dans la construction d'une gouvernance mondiale? Comment peut-elle éviter
qu'une telle gouvernance soit dessinée à l'image des économies
et des cultures dominantes, oubliant ainsi les valeurs de la société
civile francophone? » (Jean St-Denis, Centrale des syndicats
du Québec). Un syndicaliste! Mais comment ne l'a-t-on pas deviné?
Non mais qu'est-ce qu'il veut celui-ci? Créer un nouveau statut
de patrimoine mondial de l'humanité, d'une nouvelle espèce
protégée? Il faudrait qu'il comprenne qu'on n'empêche
personne de s'isoler du monde parce qu'il refuse de parler la langue que
les autres parlent, ni de se réunir avec des amis pour parler le
volapük. Une langue n'a aucun droit. Et si personne ne veut parler
le volapük ce serait vraiment un acte de pure dictature que de forcer
les autres à le faire.
Ce que ces marxistes nous préparent dans leur chaudron onusien c'est
un marchandage planétaire des « droits à »
dont l'issue prévisible n'est pas autre chose que des conflits perpétuels,
une guérilla sociale dont ils sont déjà les meneurs
bien rémunérés. Le conflit social, ils en vivent;
pas étonnant qu'ils l'instituent. Rappelons que le Droit doit, pour
être cohérent et applicable, rester compatible avec un principe
absolu: la non-agression. Non-agression de la personne, non-agression de
la propriété légitime. Tout le monde peut observer
ce principe universel car il est non contradictoire. Or ce n'est pas le
cas des faux droits que veulent instaurer les communistes onusiens. Leurs
« droits » ne sont que des faveurs accordées
aux uns en agressant la propriété des autres. Un marchandage
réglé et institué par la force.
Vers
un parlement mondial
À force de répéter une idée, et en commençant
doucement, on finit par la rendre évidente. Surtout quand on n'en
mesure pas encore les conséquences et qu'on pense qu'elle est dans
la continuité de ce qu'on connaît déjà. Or nous
connaissons la démocratie, lieu commun de la pensée politique.
« La démocratie c'est bien, plus de démocratie
c'est mieux », voilà l'axiome de notre temps
où les idéologies avancent masquées. Donc, si la démocratie
c'est bien, pourquoi ne pas l'étendre à l'infini. Pourquoi
ne pas instaurer la démocratie mondiale? Hoppe a déjà
répondu (voir le texte donné en référence).
Si la démocratie est concevable à petite échelle,
elle deviendra, à l'échelle planétaire, la dictature
de la majorité et/ou de la minorité des hommes de l'État
mondial.
Voilà exactement ce que recherchent les communistes qui noyautent
l'ONU. J'appelle communistes ceux qui visent à mettre les hommes
et leurs activités non criminelles sous le contrôle d'un État
censé incarner l'intérêt des « prolétaires
», des « pauvres », des «
francophones », bref toutes les minorités dont ces
mêmes communistes ont décidé qu'elles étaient
opprimées par le capitalisme. En réalité, comme l'histoire
l'a démontré, un tel État serait plus criminel, plus
oppresseur que n'importe quelle mafia car il n'y aurait plus aucun moyen
de lui échapper.
Or le président de l'Assemblée national du Québec,
Jean-Pierre Charbonneau, pose quelques jalons supplémentaires pour
habituer l'opinion publique à l'avènement « inéluctable
» (la loi historique marxiste) d'un parlement mondial. On
discutera de « la valeur du système parlementaire
dans l'optique de la gouvernance mondiale », du «
rôle transnational des parlements ». Les
hommes de l'État de tous les pays ont bien évidemment intérêt
à protéger leur pouvoir en créant un cartel politique
et c'est exactement ce qu'ils font. Ainsi, en créant une machinerie
politique planétaire ils pourront continuer à faire carrière
tranquillement, à transmettre leur pouvoir et le perpétuer
en créant eux-mêmes les problèmes qui donneront du
travail à leurs successeurs.
D'après les organisateurs « les droits humains
sont de plus en plus exposés à une multitude de dangers
». Mais nous connaissons leur conception des droits humains.
Elle est fondée sur la destruction de la propriété
privée, sur la violation du droit d'échanger librement. Ainsi
« on débattra des mérites de l'imposition
éventuelle d'une taxe sur les transactions financières ou
d'autres nouvelles formes de contrôle ». Le programme
de destruction économique est sur les rails. Ces gens n'ont donc
rien appris des expériences socialistes passées.
Si le socialisme n'a pas marché à l'échelle d'un pays,
essayons-le à l'échelle de la planète! C'est d'une
logique implacable. Mais c'est vrai finalement. Lorsqu'un seul système
sera imposé à toutes les nations par leurs classes politiques,
il n'y aura plus de point de comparaison. Mais il restera toujours des
Winston (Orwell, 1984) pour retrouver le fil qui conduit aux lois
naturelles de la condition humaine. Une gouvernance mondiale est irréaliste,
insupportable, comme toutes les tyrannies. La démocratie illimitée
est désormais le nouveau principe de l'expansion du collectivisme.
En l'absence de toute idéologie concurrente, la démocratie
est d'ores et déjà le cheval de Troie du communisme et de
l'étatisme, avec la complicité béate des démocrates
sociaux qui nous gouvernent. Ce forum G02 de la « gouvernance
mondiale » est un laboratoire pour une tyrannie.
1.
Hans-Hermann Hoppe, « À
bas la démocratie » (traduction de François
Guillaumat), Liberalia.com. >> |
2.
Voir les articles « Comment
sortir l'Afrique de la misère? », de Pierre Denis,
et « Le
vrai secret du capitalisme », de Hernando de Soto, sur
le site de Euro92.org. >> |
3.
Ce noyautage et cette perversion des institutions internationales par les
communistes ont été amplement démontré par
Pascal Bernardin dans son livre, L'empire écologique . Voir
mon article, « Le
Fascisme écologique et l'État mondial en devenir
», dans le QL et celui de Pascal Bernardin, «
La
Face cachée du mondialisme vert », sur Euro92.org.
>> |
|