Montréal, 7 juin 2003  /  No 125  
 
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Michel de Poncins écrit les flashes du Tocqueville Magazine et est l'auteur de Thatcher à l'Elysée (éditions Odilon Média).
 
OPINION
 
LOGEMENT SOCIAL EN FRANCE
 
par Michel de Poncins
  
  
          Depuis 60 ans au moins, par tous les moyens, les gouvernements de la fausse droite ou de la vraie gauche poursuivent sans arrêt la socialisation de la France conduisant ainsi à la paupérisation générale et à tous les problèmes: retraites, santé, éducation et bien d’autres. Le pouvoir actuel poursuit la même voie avec une obstination sans égale et d’autant plus étonnante que cette voie ne correspond nullement à la volonté de ses quelques pourcentages d’électeurs réels.
 
          On connaît tous les efforts déployés par ces gouvernements successifs depuis 60 ans pour détruire le marché du logement et il est impossible d’énumérer complètement le véritable corset législatif qui étouffe ce marché: réglementation des loyers, des baux dans tous leurs détails, lois Besson, Méhaignerie et maintenant Robien, chasse aux logements vacants, impôts meurtriers, droit de préemption, mais il en est bien d’autres. 
  
          La destruction du marché locatif pèse évidemment d’abord sur les plus pauvres, d’où l’immense développement des HLM et plus généralement du logement social. Ainsi se trouve vérifié une fois de plus le principe des calamités. Une première calamité étant créée par les hommes de l’État, ils en créent d’autres pour prétendument corriger la première tout en s’enrichissant eux-mêmes personnellement sur la chaîne sans fin des calamités. 
  
          Bien sûr il n’y aura jamais assez de logements sociaux, la pénurie étant pratiquement organisée par l’État comme dans chaque domaine où il intervient et, s’agissant de logements, une pompe aspirante étant créée vis-à-vis des populations étrangères qui viennent s’agglutiner pour bénéficier du droit au logement qui n’est d’ailleurs qu’un faux droit puisque, précisément, il y a pénurie. 
  
     « Une première calamité étant créée par les hommes de l’État, ils en créent d’autres pour prétendument corriger la première tout en s’enrichissant eux-mêmes personnellement sur la chaîne sans fin des calamités. »
 
          Plus de 20% des logements français appartiennent à la puissance publique ou à ses dépendances. D’où résultent les logements staliniens que l’on peut contempler avec horreur dans beaucoup de villes avec tous les désordres afférents. Ce sont ces désordres qui nous conduisent à avoir un « ministère de la ville », source lui aussi d’effets destructeurs et de prébendes grassouillettes. Rappelons que la France avec ses magnifiques villes et charmants villages s’est bâtie au cours des siècles sans ministère de la ville... 
 
          Cette politique se traduit par la loi du communiste Gayssot qui veut étendre la pauvreté partout en diffusant les HLM dans toutes les communes selon des quotas. Le nouveau pouvoir se garde bien d’abolir cette loi communiste et la chimère de la mixité sociale qu’elle recouvre. 
  
Un pas de plus dans la socialisation 
 
          Mais un pas de plus est en train d'être franchi sans que personne n’en prenne conscience. Comme nécessairement il n’y aura pas assez de capitaux publics pour que l’État et ses succursales deviennent propriétaires de toute la France, les municipalités commencent à louer des logements pour les gérer et y placer des locataires jugés méritants. 
  
          C’est lancé à Paris et dans d’autres villes. La SIEMP, ou Société de la Ville de Paris, fait de la publicité auprès des propriétaires ayant des logements vacants pour gérer leur bien en vue de les louer clés en mains à des soi-disant locataires qui ne seront que des assistés. 
  
          On met en avant, selon cette publicité, « des formules innovantes assorties d’une fiscalité attractive et de montages financiers ». Fiscalité attractive, cela veut dire que l’on va voler davantage d’autres propriétaires, qui eux seront obligés de payer des impôts sur leur loyer ou leurs revenus. Les malheureux propriétaires qui tomberont dans le piège seront de moins en moins propriétaires, comme les paysans que l’on transforme en assistés et fonctionnaires-jardiniers de la nature. 
  
          Si un coup d’arrêt par un pouvoir libérateur n’arrive pas vite, nous allons voir l’immense parc des logements sociaux dont l’État est propriétaire doublé par un parc locatif qui s’étendra comme une marée noire avec bien évidemment tous les phénomènes habituels aux actions publiques, dont le favoritisme et la corruption. 
  
          C’est une formidable avancée du socialisme qui s’opère sous nos yeux  par la grâce du pouvoir en place et sans que personne n’en parle. Saint Ubu, priez pour nous. 
 
 
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