Montréal, 27 septembre 2003  /  No 129  
 
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COURRIER DES LECTEURS / READERS' CORNER
  
UNE RÉVOLUTION SOCIALE CONTRE
LES SYNDICATS
 
 
 Re: À QUAND LA FIN DU DESPOTISME SYNDICAL?, le QL, no 128 
  
          Réjean Breton et Brigitte Pellerin, dans leur projet, s'attaquent à une très grosse ligue. Aussi puissants que l'Église des années 50, les syndicats québécois n'ont aucun opposant public. Je crois à une certaine forme de révolution sociale qui un jour fera détourner en masse les gens contre le mouvement syndical – tout comme c'est arrivé à la religion catholique dans les années 60. Selon moi, ça se fera un peu de la même manière. Par petites vagues et en allant toujours en prenant de l'ampleur. Des entreprises, des petits exploitants, des regroupements de propriétaires vont se dissocier de l'emprise syndicale. Le raz-de-marée qui va s'en suivre sera une reconstitution de ce qui est arrivé au clergé québécois de l'époque. 
  
          Le mécontentement généralisé de la société envers la corruption et l'abus de ceux qui sont censés bien nous diriger arrivera à un point de rupture. Quand de plus en plus de Québécois constateront qu'effectivement, c'est le pouvoir syndical qui dirige derrière la façade – comme les curés le faisaient à l'époque, avec toute la corruption, avec toutes sortes d'injustices qui favorisent uniquement leurs amis et leurs collaborateurs –, eh bien le mouvement de révolution s'amorcera. Ce livre de Breton et Pellerin, selon moi, s'indiquera au même titre que celui de Jean Charles Harvey, Les demi-civilisés, soit un document hérétique aux yeux de tous syndicalistes « croyants ».  
  
R. M.
Québec
  
 
 
  
SE FAIRE IMPOSER UN SYNDICAT

 
Re: À QUAND LA FIN DU DESPOTISME SYNDICAL?, le QL, no 128 
  
          Moi aussi, j'ai quelque chose à dire concernant les syndicats, et ce, directement tiré de ma propre expérience. Dès la signature de mon contrat de travail, j'apprenais que je faisais partie d'un syndicat... alors, innocemment, j'ai demandé: Et qu'est-ce qui arrive si je ne veux pas faire partie du syndicat? La réponse a fusé: Tu pourras pas avoir ta paye. C'est ce qu'on appelle la démocratie... eh bien pour moi, c'est du facisme.  
  
          On me vole 33,83 $ par paye pour le financer ce syndicat, 67 $ par mois, multipliez cela par 12... ça commence à faire, non? Et avec la complicité du gouvernement en plus! Ce gentil syndicat a de plus négocié pour moi une assurance collective qui me soutire 50,61 $ par paye, 101,22 $ par mois! Pour quelque chose qui ne me rapporte rien, car à chaque fois que je veux un remboursement c'est toujours pour des vitamines et évidemment on ne favorise pas ce genre de médecine! Et avec cette mafia collective, la SSQ, pas de lunettes et pas de dentiste! Et toujours avec la complicité du gouvernement.  
  
          Autre expérience: mes collègues veulent faire une grève illégale et moi je veux pas. Eh ben, j'ai senti que je dérangeais mon boss qui aurait bien voulu que j'aille dehors, comme les autres, pour que ça ne cause pas de problème. Je dois avouer que mes collègues m'ont respectée, moi et mes foutues idées, moi et ma tête de cochon. Et c'est un gros changement car il y a 20 ans, quelqu'un au téléphone m'a menacée de me faire casser les jambes. J'ai eu peur. Maintenant, il y a des lois contre les menaces et on peut se défendre et c'est une bonne chose! J'aime pas les lois, mais j'aime encore moins les menaces.  
  
          Avec un syndicat, on ne peut pas penser par soi-même, tout est analysé d'avance dans leur brochure et c'est seulement le point de vue du syndicat qui est noté. Celui du patron est noirci ou critiqué quand il est noté et ça fausse le jugement. De plus, il y a des données importantes qui devraient être communiquées quelque part pour qu'on puisse de soi-même analyser et décider qui a tort ou raison, mais non, on ne peut les trouver nulle part, même le délégué souvent ne sait pas. Alors on se retrouve esclave plus que libre avec un syndicat. 
  
          Si vous voulez publier cette lettre, ce sera sans mon nom. Pourquoi? parce que j'ai la chienne, la trouille qu'un de mes collègues ou mon boss la lise... C'est ça le syndicat, c'est la tyrannie: si tu ne fais pas partie de leur gang, tu es ostracisé. Vous avez compris? Je n'aime pas me faire imposer mes choix et encore moins mes groupes et le syndicat m'est imposé et il tente de m'imposer ses idées – et je n'aime pas ça! 
  

Syndiquée malgré elle
Montréal
  
  
 
 
BRIGITTE BARDOT: CENSORSHIP IN ACTION
 
 
          Talk is cheap, free speech isn’t. In France there’s no such thing as free speech—literally. Free speech in France can be expensive. Brigitte Bardot, who has been outspoken against Muslims, homosexuals, and Frenchmen, has been fined again for “inciting racial hatred.” Recently, her book A Cry in the Silence, despite its inflammatory rhetoric sold more than 300,000 copies, placing it atop the French bestseller lists for eight weeks this summer. 
   
          In the late ‘90s Bardot, a long time critic of Islamic immigration, was sued and convicted three times for publishing statements critical of Muslims. At worst, these fines have cost her as much as 48,000 francs (US$6,850). Bardot’s marriage to Bernard d’Ormale, a senior spokesman in the National Front, and comments praising Jean-Marie Le Pen have further marked her with controversy. Although her support for Le Pen will not place Bardot in further legal jeopardy the content of her book might. Already several civil rights groups have sued Bardot for “incitement to religious and social hatred.” While French laws prohibit racially charged commentary, or “anything that would drive people to racism,” is it right to do so? Indeed is it moral for the government to attempt to determine the intent of thought?  
  
          In the United States the First Amendment protects free speech. It states, “Congress shall make no law...abridging the freedom of speech, or of the press.” Simply put, American citizens are able to engage in racist or otherwise offensive speech and often exercise these rights. The federal government is not allowed to interfere, or determine what sort of speech is permissible. The idea is to encourage public debate, and a “marketplace of ideas.” Free speech advocates argue the answer to politically incorrect speech is more speech. In essence they urge counter arguments to even the most unpopular forms of expression. While I agree cultures should transmit (not enforce) values and morals in terms of socially acceptable ideas, the marketplace ought to ultimately determine which ideas become ubiquitous in the public sphere.  
  
          In brief, government has no business limiting the free speech of private citizens like Bardot. Although her ideas are controversial she ought to have the right to express them freely and openly. Communication intent mustn’t matter lest democracies sanction thought police – a throwback to tyranny. Therefore, the French courts should do the right thing and affirm Bardot’s free speech rights as essential to democracy in France. More broadly, France should enact new laws to protect the most endangered point of view, that of the individual. In brief, let the libertarian dream live!  
  
David McCall
Virginia, USA
 
 
 
ART CONTEMPORAIN: UN DÉBAT PÉRIMÉ?
 
 
Re: CROÛTES, PORNO ET MONOCHROMES: AH! L'ART CONTEMPORAIN..., Le QL, no 127) 
 
          M. Stéphane Gregory affirme, dans votre dernière édition du QL, que le débat sur l'art est périmé. Selon lui, l'urinoir de Marcel Duchamp surpasse en valeur esthétique les toiles somptueuses de Bouguereau. Votre chroniqueur, M. Gilles Guénette, lui répond avec un certain aplomb. 
  
          Cela me dérange que les artistes soient subventionnés par l'État qui, nécessairement, choisit pour tout le monde ce qui devrait être de l'art et ce qui n'en est pas... La politique du 1%, selon laquelle la valeur de 1% du budget total alloué pour la construction d'un édifice public doit être consacrée à l'achat d'une oeuvre d'art, est responsable de l'enlaidissement de nos villes. Regardez ces urinoirs, ces bouts de planches et ces morceaux de ferraille insignifiants qui s'élèvent devant les musées, les hôpitaux, les sièges sociaux... Ces horreurs qui s'élèvent dans nos villes, avec l'argent de nos impôts et de nos taxes, sont les symboles d'une clique de pseudo-artistes qui s'enrichissent à nous prendre tous pour des cons. À l'instar des escrocs du conte Les habits neufs de l'Empereur de Hans Christian Andersen, les barbouilleurs nous vendent du vent que seules les personnes « intelligentes » peuvent voir. Il ne suffit parfois que d'un profane ou d'un enfant pour dire à l'Empereur (à l'État...) qu'il est tout nu, ridicule, insignifiant. 
  
          Ces pseudo-artistes n'ont pas tant besoin de produire une oeuvre que de se façonner une image dans des communiqués de presse, des dépliants et des documents vidéo où ils boivent leur urine, se masturbent dans de la merde ou se roulent dans le vomi. Et ce n'est pas une figure de style... 
  
          L'art contemporain est devenu la propriété exclusive de quelques macaques, ratés, illettrés et incultes qui multiplient les poncifs et ne créent jamais rien de nouveau. L'oeuvre importe peu, c'est toujours comme si l'artiste s'encadrait lui-même lors des vernissages, comme si sa petite personne était tellement intéressante, comme si c'était encore un enfant de la maternelle qui continuait d'emmerder ses parents avec son petit théâtre de marionnettes.  
  
          Si ce n'était que des particuliers, des personnes qui, provenant du secteur privé, s'empressaient de reconnaître une quelconque valeur à ces toiles barbouillées de caca et ces sculptures qui n'en sont pas, je ne dirais rien, sinon « à chacun ses goûts et ses dégoûts ». Le hic, c'est que l'État est la vache à lait des pseudo-artistes et que l'État, c'est nous, les pauvres cons, les crétins de contribuables, cette grande masse ignorante de citoyens qui paient pour que de pauvres ploucs sans talent se bourrent les poches de billets verts à faire passer leurs vessies pour des lanternes.  
  
          Pour ma part, je trouve inconcevable de mettre sur un même pied un tableau de Vélasquez et un urinoir de Duchamp, un roman de Dostoïevski et un poème de professeur de Cégep, un océan et un étang de grenouilles... 
  
          Stanislas Ignacy Witkiewicz, critique d'art polonais et écrivain plus ou moins surréaliste des années '30, s'inquiétait du fait qu'il y ait autant de fous et de malades mentaux dans l'art moderne. L'art est toujours le miroir de son époque, bien sûr. La nôtre doit être particulièrement troublée pour qu'elle ressemble de plus en plus à ce qui se passe dans les cellules capitonnées des pavillons psychiatriques. Tiens, je vais aller relire Le maître et Marguerite de Mikhaïl Boulgakov, une vraie oeuvre d'art, quelque chose qui me pousse à rêver, à transfigurer le réel, plutôt qu'à le réduire à une simple recherche de commandites ou de subventions, histoire de permettre à quelques ratés de se mettre en valeur. Je préfère les insoumis, les rebelles, les artistes individualistes à tous ces bons à rien, à tous ces suceux de taxes et d'impôts qui se font passer pour des artistes pour se la couler douce aux frais des contribuables. 
  
Gaétan Bouchard
Trois-Rivières (Québec)
 
 
 
 
LE MAIRE N'A-T-IL RIEN DE MIEUX À FAIRE?
 
           Dans le cadre de son émission, Infoman offre au maire de Montréal Gérald Tremblay vingt-cinq chroniques d'une minute. Désireux de briser son image glaciale, Gérald plonge dans une série « Voyez l'homme au foyer que je suis ». Le premier cours portait sur l'utilisation de l'aspirateur à l'hôtel de ville – dommage qu'il n'ait pas profité de l'occasion pour balayer tout le bois mort qui jonche la salle du conseil. Il a confié à l'espiègle Jean-René Dufort qu'il découpe religieusement les 'tits coupons-rabais dans les circulaires des supermarchés. Les temps sont durs, même pour un maire dont le revenu annuel est de 130 000 $, auquel s'ajoutent quelques pensions. Gérald a beau vouloir faire peuple, la couleuvre est un peu grosse à avaler. Ça frise l'insulte à l'intelligence. Il veut sans doute nous tirer une larme avant de se voter une augmentation. Au fait, Jean Doré aussi a déjà dit qu'il découpait des 'tits coupons. Est-ce une manie contagieuse? 
 
          Dufort est heureux d'avoir accroché un autre trophée à son tableau de chasse. L'animateur facétieux rit dans sa barbe lorsque le maire se prête naïvement au côté ridicule de son jeu. L'objectif de cette « minute du patrimoine municipal » est de voir jusqu'où notre « Marilyn » s'abaissera dans sa quête visant à remodeler son image. Faut le faire, amener Gérald à troquer le flambeau de la mairie pour un manche d'aspirateur. Il est quand même navrant de voir M. Tremblay en tablier agitant plumeau, jeter du discrédit sur la fonction qu'il occupe. Son parti étant truffé de défusionnistes, il aurait plutôt intérêt à y faire le ménage. Comme maire, combien d'heures de travail aura-t-il consacré à ses minutes de lifting raté, alors que son courrier dort depuis des mois sur son bureau? Au terme de la série, celle-ci aura sûrement eu le mérite de le faire mieux connaître, et de nous faire dire à l'occasion: « Wô, minute! » 
  
Michel Bédard
chef du Parti Éléphant Blanc de Montréal
 
 
 
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