Montréal,
le 21 mars 1998 |
Numéro
3
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(page 6)
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Vos
commentaires
Les
Prix Béquille sont décernés chaque semaine aux pleurnichards
qui ont fait parler d'eux en quémandant et/ou en obtenant une aide
de l'État, une protection ou une reconnaissance spéciale,
des subventions, des entraves à la compétition, etc. En bref,
à ces pauvres éclopés incapables de se tenir sur leurs
deux jambes qui pullulent dans notre société distincte.
Envoyez-nous vos
suggestions pour ces prix ainsi
que pour le Québécois ou la Québécoise libre
de la semaine, le ou les individus autonomes et responsables qui, selon
vous, se sont distingués par leur indépendance d'esprit,
leur sens de l'initiative ou leur résistance à la tyrannie
étatique.
Offrez-vous une
page de départ digne d'un Québécois
ou d'une Québécoise libre.
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LES PRIX BÉQUILLE
LA BÉQUILLE D'OR
au Front de défense des non-syndiqués
du Québec (une coalition qui regroupe plus de 30 organismes populaires
et... syndicaux!), qui lance sa campagne annuelle pour l'augmentation du
salaire minimum. Le FDNS demande au ministre du Travail de hausser celui-ci
à 8,45 $. Pourquoi pas 10 $, ou 15
$ ou même 20 $? On le comprend vite, c'est parce
que ces emplois disparaîtraient tout simplement si l'employeur était
obligé d'offrir de tels salaires. Comme toutes les formes de contrôle
des prix, la hausse artificielle du « prix » des
employés en réduit la demande par les employeurs. Chaque
fois qu'on hausse un peu le salaire minimum, on fait disparaître
des emplois de faible productivité qui ne sont plus rentables pour
l'employeur. Quand on sait qu'ils sont tenus en grande majorité
par des étudiants, des immigrants, des gens pour qui une petite
jobine à temps partiel est suffisant, des personnes sans éducation
qui n'ont accès à aucun autre type de travail, la seule conséquence
est d'enlever le premier et souvent le seul barreau de l'échelle
de l'emploi pour bien des gens. En réalité, ce que les membres
de cette coalition demandent, c'est moins une béquille que de se
faire casser les deux jambes.
LA BÉQUILLE D'ARGENT
au Front d'action populaire en réaménagement
urbain (FRAPRU), l'un des groupes de parasites les plus tenaces de la province,
qui organise une journée nationale d'inscription au logement social
le 23 mars. Ils demandent encore une fois « la mise
en place d'un grand chantier permettant la réalisation de milliers
de nouveaux logements sociaux par année ». Alors
que des centaines de milliers de Québécois travaillent fort
pour se payer l'appartement ou la maison de leur rêve, ces parasites
manifestent à toutes les occasions pour que le gouvernement leur
procure un 6 et 1/2 meublé sans qu'ils aient à
faire d'effort, et croient dur comme fer qu'il s'agit là d'un «
droit » dont ils sont privés. Le thème de la
journée: « À quand mon logement?
» La réponse qu'on devrait leur donner: Quand tu te
grouilleras le cul!
LA BÉQUILLE
DE BRONZE
aux entreprises téteuses de subventions
qui reçoivent des chèques ces jours-ci à la suite
de la tempête de verglas. Les contribuables qui ont passé
plusieurs heures à nettoyer les branches cassées sur leurs
propriétés doivent en plus financer des dizaines de terrains
de camping et de golf à coups de millions pour qu'ils fassent la
même chose. Évidemment, un terrain de golf a beauuuuuuucoup
plus de poids politique pour les ministres et députés qui
y passent leurs week-ends d'été qu'un simple citoyen. Voici
un échantillon de téteux pris dans les listes fédérales,
avec les emplois « créés » et les
montants généreusement « accordés »
par les ministres Pettigrew et Cauchon: |
Club de golf de
Remise en état du terrain de golf.
11 73 212 $
Boucherville inc.
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Club de golf de
Remise en état du terrain de golf
30 83 258 $
la Vallée du
et des aires de jeux sur le parcours.
Richelieu
-------------------------------------------------------------------------
Association
Déneigement des verts, enlèvement
4 13 576 $
Agaparc
de la glace, élagage.
(Longueuil)
-------------------------------------------------------------------------
Mont-Bruno
Élagage et taille des arbres,
11 23 870 $
Country Club
cueillette des branches, nettoyage
(St-Bruno-de-
du terrain.
Montarville)
-------------------------------------------------------------------------
Club de golf de
Remise en état du terrain de golf
12 62 864 $
la Rive-Sud inc.
(St-Basile-le-Grand)
------------------------------------------------------------------------
Club de golf de
Nettoyage et mise en état
27 77 862 $
Farnham inc.
du terrain de golf.
------------------------------------------------------------------------
Club de golf
Nettoyage et remise en état
5 9 195 $
Cowansville
du terrain de golf.
------------------------------------------------------------------------
Camping
Nettoyage du terrain de camping
7 64 925 $
Caravelle enrg.
situé dans une érablière et du boisé
adjacent. Enlèvement des branches
tombées sur les roulottes.
VIVE
LES QUÉBÉCOIS LIBRES !
Les Québécois libres de cette semaine sont les dizaines de
milliers d'Irlandais d'origine et de coeur qui perpétuent la tradition
du défilé de la St-Patrick à Montréal depuis
plus d'un siècle et demi. Voilà un attachement collectif
qui s'exprime de façon joyeuse, libre et spontanée, dans
le respect des uns et des autres, au contraire des fêtes artificielles
de la langue française et des drapeaux dont on se sert comme massue
idéologique (voir Éditorial, page
2).
MOT POUR MOT
LE RETOUR SUR TERRE DE
RICHARD LE HIR
Richard
Le Hir a été, jusqu'en 1994, président de l'Association
des manufacturiers du Québec. Il a été recruté
par Jacques Parizeau pour les élections de l'automne de cette même
année et est par la suite devenu ministre en charge des fameuses
« études » sur la faisabilité de
la séparation du Québec, c'est-à-dire ministre de
la Propagande fabriquée de toute pièce pour flouer le peuple.
À la suite de multiples déboires avec le PQ, il a quitté
le parti et siège maintenant comme député indépendant.
M. Le Hir renie aujourd'hui en bonne partie ce en quoi il a cru pendant
son aventure péquiste. Voici des extraits révélateurs
de son témoignage lors d'une conférence à Cité
Libre il y a deux semaines:
La première [surprise] et non la moindre fut de constater
combien Jacques Parizeau et ses conseillers immédiats étaient
mal préparés à entreprendre la démarche référendaire
et la vitesse avec laquelle ils y précipitèrent le gouvernement.
Au point où, rétrospectivement, cette vitesse me semble avoir
été le seul élément cohérent de leur
stratégie, si tant est qu'ils en eurent une. On en voyait les signes
les plus manifestes dans le climat d'improvisation qui caractérisa
toute la période pré-référendaire.
(...)
Certaines choses
qui n'exigeaient pas de longs arbitrages pouvaient fonctionner facilement.
Ainsi, tous les ministres avaient la consigne de traiter leurs dossiers
sous l'angle de l'effet qu'ils pourraient avoir sur le résultat
du référendum, de reporter toute décision qui pouvait
avoir un impact négatif, et, au contraire, d'utiliser toute la marge
de manœuvre qu'avait permis de dégager le noircissement intentionnel
des résultats financiers hérités du gouvernement libéral
pour se ménager les bonnes grâces de l'électorat avant
le référendum. Jacques Parizeau avait clairement prévenu
les ministres qu'il faudrait durement serrer la vis après, sans
qu'il y ait la moindre discussion sur ce que cette façon de procéder
pourrait avoir comme conséquences sur le niveau de l'activité
économique dans les années subséquentes.
C'est dans les dérapages
auxquels donna lieu l'exercice des commissions régionales que l'on
mesure le mieux le climat d'improvisation et de cafouillage dans lequel
se développait la stratégie souverainiste. Présenté
comme le summum de la démocratie en action, mais conçu essentiellement
pour susciter dans la population une flambée d'enthousiasme
qui, à en croire les sondages, faisait cruellement défaut,
et que ses instigateurs voyaient culminer dans une apothéose référendaire,
l'exercice de consultation populaire ne put jamais prendre son envol. L'effet
conjugué d'une insuffisance de préparation, des maladresses
de Jacques Parizeau qui ouvrirent la porte au boycott du camp fédéraliste
et des excès partisans de la machine souverainiste eut tôt
fait de révéler la dimension « propagande »
de l'opération.
Ayant désespérément
besoin de légitimiser leur démarche, les souverainistes s'accrochèrent
à la fiction des commissions régionales jusqu'à la
fin, et prétendirent trouver dans le salmigondis de recommandations
contradictoires qui en sortirent un « consensus »
de la société Québécoise autour de ce qui allait
constituer le préambule de la déclaration qu'on retrouverait
dans le projet de loi sur la souveraineté du Québec.
(...)
À quelques
jours du référendum, Jacques Parizeau récidivait en
prenant seul l'initiative de constituer une « petite »
cagnotte de 19 milliards de dollars prélevés sur l'épargne
accumulée par les Québécois pour leurs vieux jours
à la Caisse de dépôts et de placement. Encore une fois,
pas de discussions au Conseil des ministres, pas de débat public
sur ce qui soulève pourtant des questions de principe fondamentales.
En effet, le gouvernement peut-il et doit-il risquer la sécurité
financière des Québécois? Dans quelles circonstances?
À quelles conditions de fond et de forme? L'initiative et l'autorité
du seul Premier ministre suffisent-elles?
Ce qui est encore
plus déplorable dans cette affaire, c'est que tous les Québécois
ont appris l'existence de cette manœuvre au lendemain du dernier référendum.
Or aujourd'hui, deux ans plus tard, aucun changement n'est survenu qui
empêcherait la même chose de se reproduire.
(...)
La démarche
des études a également fait couler beaucoup d'encre et, vous
me permettrez de le dire, en pure perte. Car ce ne sont pas les études
qui ont été faites qui posent problème. Elles sont
en général plutôt bien faites et elles auraient pu
être encore meilleures si les délais n'avaient pas été
ridiculement courts pour un exercice de cette importance.
Le problème
réside plutôt dans le choix des sujets traités. Le
bureau du Premier ministre s'était en effet réservé
le droit d'en approuver la liste, et tout sujet qui était susceptible
de mettre en lumière des difficultés ou des risques majeurs
fut donc systématiquement écarté, et notamment tout
le volet juridique, malgré mes insistances répétées.
Je trouvais en effet que l'absence d'études juridiques ôterait
beaucoup de crédibilité à l'exercice, tant sont complexes
et déterminantes les questions de droit soulevées par l'accession
d'un pays à la souveraineté.
(...)
Le refus ou la négligence
de fournir des réponses claires à de telles questions qui,
depuis les propos malheureux de Jacques Parizeau à l'endroit des
minorités ethniques et la levée de boucliers qui en a résulté,
n'ont plus rien d'hypothétique, entretiennent un climat d'incertitude
relativement à l'ampleur des risques posés par l'accession
à la souveraineté, en plus de faire ressortir tout
l'aventurisme de la démarche souverainiste.
En effet, ses promoteurs
non seulement refusent ou sont incapables de définir la nature et
l'étendue des risques qu'ils sont disposés à faire
courir à la sécurité personnelle et économique
des Québécois, mais, pire encore, ils poussent l'irresponsabilité
jusqu'à ne pas avoir de plans solides pour les gérer.
Ce n'est pas tout pour une option d'avoir du « momentum »,
encore faut-il que ce « momentum » ne mène
pas ceux qui le choisissent directement à l'abattoir.
C'est pourtant la
crainte qu'il faut avoir lorsqu'on voit les souverainistes passer plus
de temps à maquiller leur démarche pour la rendre acceptable
à l'électorat à coup « d'étapes
», « d'astuces », de «
virages » et de « pièges à
homards » qu'à chercher à en solidifier
les fondements.
(...)
ATTENTION!
Si vous en avez marre de vivre dans
une société
où l'hystérie nationaliste
domine tous les débats;
dans un pays où les taxes, les
réglementations omniprésentes et le paternalisme des gouvernements
briment la liberté individuelle et restreignent le dynamisme économique;
dans une culture où le moutonnisme
et l'égalité dans la médiocrité sont plus valorisés
que l'individualisme et la compétition;
dans un monde intellectuel où les
soi-disant
« consensus nationaux
» promus par une élite déconnectée
servent de prétexte pour éviter
les débats rationnels;
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