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Vos
commentaires
COURRIER
DES LECTEURS
BRIQUE ET...
Je trouve inadmissible
que vous preniez la liberté de m'imposer, ainsi qu'à d'autres,
ne serait-ce qu'une seule édition de votre recueil d'inepties et
de sophismes.
Non seulement vous
confondez tout, les causes et les conséquences, mais vous vous octroyez
le droit d'injurier, de calomnier et de tenir les propos les plus doctrinaires
que j'ai eu l'occasion de lire depuis les années lointaines de la
go-gauche que vous décriez tant.
Dans le domaine du
cliché, du simplisme et de la pensée unique mur-à-mur
des chevaliers de l'entreprise, vous êtes les incontestables
champions. Comme disait le philosophe, « lorsqu'on n'a
qu'un marteau comme outil, tous les problèmes ressemblent à
des clous ».
Pierre-Yves
Guay, prof.
Département
d'études
urbaines et
touristiques
UQAM
guay.pierre-yves@uqam.ca
...BOUQUET
J'ai bien reçu
votre courrier électronique et je suis allé voir votre site
Web. Et bien, félicitations! Une bouffée d'air frais. Espérons
que ces efforts marqueront le début d'un débat et d'une critique
sociale et politique qui jusqu'à maintenant étaient, à
ma grande tristesse, inexistants.
Est-il nécessaire
de rappeler que le Québec, communauté collectiviste et totalisante,
tel qu'en témoignent les faits historiques, n'a jamais su créer
de tradition ni démocratique ni libérale? L'âge des
Lumières ou bien n'a pas pu traverser l'Atlantique ou bien s'il
l'a fait, a fait naufrage sur quelques arpents de neige et s'est enseveli
dans les plis de la toge de l'Église.
Ceci étant
dit, je pense qu'afin d'éviter de faire pencher notre libéralisme
du côté d'un « individualisme possessif
» (phrase du grand philosophe politique canadien C.
B. MacPherson) il faudra voir à ce que notre «
libertarianisme » demeure imbu d'un humanisme qui reconnaisse,
tel que le faisait remarquer d'ailleurs John Locke et Adam Smith, que l'homme
est foncièrement un animal social, et que son bonheur et sa liberté
passent par celle des autres et ne s'érigent pas à leur détriment.
J'inviterais ceux
parmi vos lecteurs qui sont intéressés par cette question
(celle d'un libéralisme rationnel), à visiter un site que
j'ai trouvé intéressant, celui de Free
Inquiry, site de la revue du Council for Secular Humanism. Cette
organisation a comme but rien de moins que l'incitation à la raison
et à la connaissance, choses sans lesquelles tous libres penseurs,
aussi libres qu'ils pensent l'être, ne seront « que
les esclaves d'un dogme périmé » (phrase
de J. M. Keynes).
Merci,
Dan A. Seni, Professeur
École des
Sciences de la Gestion
UQAM
seni.dan@uqam.ca
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NOUVELLES
BRÈVES
DES ÉLUS QUI
VEILLENT
SUR LES DENIERS PUBLICS
Le gouvernement fédéral a déposé mercredi dernier
aux Communes les détails des dépenses pour chaque ministère
et agence dans l'année qui vient. Nos députés, qui
comme on le sait sont rarement consultés pour la confection de choses
aussi importantes que des budgets, pourront au moins jeter un coup d'oeil
sur ces documents dans les prochains jours et vérifier que les taxes
de leurs commettants sont bien dépensées. Ils pourront
consulter à leur guise les soixante (60 = 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1
+ 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1
+ 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1
+ 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1)
volumes des estimés de dépenses. La vie est devenue tellement
complexe de nos jours, heureusement qu'on a des députés capables
de s'occuper de tout ça à notre place!
L'AIDE EMPOISONNÉE
DE LA MINISTRE
Comme
prévu, la ministre de la Culture Louise Beaudoin a annoncé
une série de mesures au coût de 25 millions $
pour « offrir aux Québécois la gamme de
livres et d'écrits la plus large possible ».
Il y a un petit bonbon pour tout le monde, des éditeurs aux libraires,
des pôvres écrivains qui crèvent de faim aux bibliothèques,
en passant par les magazines et les groupes populaires qui s'occupent de
livres simplifiés pour quasi-analphabètes.
Comment pourrait-il y avoir une vie intellectuelle variée et dynamique
dans ce pays, alors que tous ceux qui devraient l'animer mangent dans la
main d'une ministre et sont à la merci d'une coupure de subvention?
Pas étonnant que toute cette soi-disant élite intellectuelle
ne défende qu'une seule idéologie, celle qui lui permet d'être
entretenue par l'État.
Nous vous l'annonçons en exclusivité: le QL ne sollicitera
pas et n'acceptera pas « l'aide » de la ministre.
LE B.S. INTERNATIONAL
Le Sénat américain a approuvé
cette semaine la demande du président Clinton d'accorder 18
milliards $ supplémentaires au Fonds monétaire international
(FMI), dont les ressources sont épuisées à la suite
des multiples prêts aux pays asiatiques touchés par la crise
financière. Le même jour, la Banque mondiale accordait un
autre prêt à la Corée du Sud d'un montant de 2
milliards $ « destiné à renforcer
la stabilité du secteur financier et à fournir de l'aide
sociale ».
Au-delà des réserves qu'on peut avoir sur le fait d'accorder
de « l'aide sociale » à des
pays pratiquement aussi riches que nous à l'autre bout du monde,
il est loin d'être garanti que ces prêts d'institutions publiques
multinationales n'apportent une véritable solution.
Ces montants astronomiques vont permettre à des gouvernements qui
favorisent depuis des années des politiques économiques inadéquates
de ne pas subir jusqu'au bout la sanction des marchés financiers
qui les forcerait à se réajuster. Le FMI peut bien faire
des pressions sur la Corée du Sud pour qu'elle cesse de manipuler
ses taux d'intérêt, ou sur l'Indonésie pour que le
régime Suharto mette fin à la corruption et au népotisme,
les réprimandes des Occidentaux sont peu crédibles.
Le message envoyé par le FMI et la BM est plutôt celui-ci:
on aimerait bien que vous adoptiez des politiques plus sensées mais
de toute façon on va venir à votre rescousse si vous vous
cassez la gueule, alors inutile de trop vous en faire. Ce message est le
même pour les banques, fonds mutuels et autres investisseurs qui
ont accordé une orgie de prêts aux compagnies et gouvernements
de la région, sans trop se soucier des rendements et du risque:
quoi qu'il arrive, l'argent public viendra vous sauver.
En mettant les épargnes des citoyens au service des investisseurs
internationaux et des gouvernements étrangers, les États-Unis
et les autres bailleurs de fonds du FMI et de la BM (dont le Canada) s'assurent
que les conditions qui ont mené à la crise actuelle se répéteront
dans l'avenir. Lorsqu'on a un endosseur garanti, on se préoccupe
peu d'emprunter ou de dépenser sans compter.
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