Montréal, le 28 mars 1998
Numéro 4
 
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            Vos commentaires           
 
 
 
 
 
 
COURRIER
DES LECTEURS
 
 
BRIQUE ET...
 
     Je trouve inadmissible que vous preniez la liberté de m'imposer, ainsi qu'à d'autres, ne serait-ce qu'une seule édition de votre recueil d'inepties et de sophismes. 
 
     Non seulement vous confondez tout, les causes et les conséquences, mais vous vous octroyez le droit d'injurier, de calomnier et de tenir les propos les plus doctrinaires que j'ai eu l'occasion de lire depuis les années lointaines de la go-gauche que vous décriez tant.  
 
     Dans le domaine du cliché, du simplisme et de la pensée unique mur-à-mur des chevaliers de l'entreprise, vous  êtes les incontestables champions. Comme disait le philosophe, « lorsqu'on n'a qu'un marteau comme outil, tous les problèmes ressemblent à des clous ». 
  
     Pierre-Yves Guay, prof.
Département d'études
urbaines et  touristiques
                                           UQAM
guay.pierre-yves@uqam.ca
  
  
  
 ...BOUQUET
  
     J'ai bien reçu votre courrier électronique et je suis allé voir votre site Web. Et bien, félicitations! Une bouffée d'air frais. Espérons que ces efforts marqueront le début d'un débat et d'une critique sociale et politique qui jusqu'à maintenant étaient, à ma grande tristesse, inexistants.  
 
     Est-il nécessaire de rappeler que le Québec, communauté collectiviste et totalisante, tel qu'en témoignent les faits historiques, n'a jamais su créer de tradition ni démocratique ni libérale? L'âge des Lumières ou bien n'a pas pu traverser l'Atlantique ou bien s'il l'a fait, a fait naufrage sur quelques arpents de neige et s'est enseveli dans les plis de la toge de l'Église. 
 
     Ceci étant dit, je pense qu'afin d'éviter de faire pencher notre libéralisme du côté d'un « individualisme possessif » (phrase du grand philosophe politique canadien C. B. MacPherson) il faudra voir à ce que notre « libertarianisme » demeure imbu d'un humanisme qui reconnaisse, tel que le faisait remarquer d'ailleurs John Locke et Adam Smith, que l'homme est foncièrement un animal social, et que son bonheur et sa liberté passent par celle des autres et ne s'érigent pas à leur détriment. 
 
     J'inviterais ceux parmi vos lecteurs qui sont intéressés par cette question (celle d'un libéralisme rationnel), à visiter un site que j'ai trouvé intéressant, celui de Free Inquiry, site de la revue du Council for Secular Humanism. Cette organisation a comme but rien de moins que l'incitation à la raison et à la connaissance, choses sans lesquelles tous libres penseurs, aussi libres qu'ils pensent l'être, ne seront « que les esclaves d'un dogme périmé » (phrase de J. M. Keynes). 
 
     Merci, 
Dan A. Seni, Professeur
École des Sciences de la Gestion
UQAM
seni.dan@uqam.ca
 
NOUVELLES BRÈVES
 
 DES ÉLUS QUI VEILLENT
SUR LES DENIERS PUBLICS
 
 
          Le gouvernement fédéral a déposé mercredi dernier aux Communes les détails des dépenses pour chaque ministère et agence dans l'année qui vient. Nos députés, qui comme on le sait sont rarement consultés pour la confection de choses aussi importantes que des budgets, pourront au moins jeter un coup d'oeil sur ces documents dans les prochains jours et vérifier que les taxes de leurs commettants sont bien dépensées. Ils  pourront consulter à leur guise les soixante (60 = 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1) volumes des estimés de dépenses. La vie est devenue tellement complexe de nos jours, heureusement qu'on a des députés capables de s'occuper de tout ça à notre place! 
  
  


 
 
L'AIDE EMPOISONNÉE
DE LA MINISTRE
 
 
        Comme prévu, la ministre de la Culture Louise Beaudoin a annoncé une série de mesures au coût de 25 millions $ pour « offrir aux Québécois la gamme de livres et d'écrits la plus large possible ». Il y a un petit bonbon pour tout le monde, des éditeurs aux libraires, des pôvres écrivains qui crèvent de faim aux bibliothèques, en passant par les magazines et les groupes populaires qui s'occupent de livres simplifiés pour quasi-analphabètes.  
 
          Comment pourrait-il y avoir une vie intellectuelle variée et dynamique dans ce pays, alors que tous ceux qui devraient l'animer mangent dans la main d'une ministre et sont à la merci d'une coupure de subvention? Pas étonnant que toute cette soi-disant élite intellectuelle ne défende qu'une seule idéologie, celle qui lui permet d'être entretenue par l'État. 
          Nous vous l'annonçons en exclusivité: le QL ne sollicitera pas et n'acceptera pas « l'aide » de la ministre.  
  
  


 
 
LE B.S. INTERNATIONAL
  
 
          Le Sénat américain a approuvé cette semaine la demande du président Clinton d'accorder 18 milliards $ supplémentaires au Fonds monétaire international (FMI), dont les ressources sont épuisées à la suite des multiples prêts aux pays asiatiques touchés par la crise financière. Le même jour, la Banque mondiale accordait un autre prêt à la Corée du Sud d'un montant de 2 milliards $ « destiné à renforcer la stabilité du secteur financier et à fournir de l'aide sociale ». 
 
          Au-delà des réserves qu'on peut avoir sur le fait d'accorder de « l'aide sociale » à des pays pratiquement aussi riches que nous à l'autre bout du monde, il est loin d'être garanti que ces prêts d'institutions publiques multinationales n'apportent une véritable solution.  
 
          Ces montants astronomiques vont permettre à des gouvernements qui favorisent depuis des années des politiques économiques inadéquates de ne pas subir jusqu'au bout la sanction des marchés financiers qui les forcerait à se réajuster. Le FMI peut bien faire des pressions sur la Corée du Sud pour qu'elle cesse de manipuler ses taux d'intérêt, ou sur l'Indonésie pour que le régime Suharto mette fin à la corruption et au népotisme, les réprimandes des Occidentaux sont peu crédibles. 
 
          Le message envoyé par le FMI et la BM est plutôt celui-ci: on aimerait bien que vous adoptiez des politiques plus sensées mais de toute façon on va venir à votre rescousse si vous vous cassez la gueule, alors inutile de trop vous en faire. Ce message est le même pour les banques, fonds mutuels et autres investisseurs qui ont accordé une orgie de prêts aux compagnies et gouvernements de la région, sans trop se soucier des rendements et du risque: quoi qu'il arrive, l'argent public viendra vous sauver. 
 
          En mettant les épargnes des citoyens au service des investisseurs internationaux et des gouvernements étrangers, les États-Unis et les autres bailleurs de fonds du FMI et de la BM (dont le Canada) s'assurent que les conditions qui ont mené à la crise actuelle se répéteront dans l'avenir. Lorsqu'on a un endosseur garanti, on se préoccupe peu d'emprunter ou de dépenser sans compter.  
  
 
 
 
 
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