Publié tous les samedis
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SOMMAIRE
LE MARCHÉ
LIBRE
Le projet
de stade des Expos: un autre éléphant
blanc
par
Pierre Desrochers
Page 2
ÉDITORIAL
Jean Charest,
un sauveur qui ne réglera rien
par
Martin Masse
Page
3
NOUVELLES
BRÈVES
Les crédits
de dépenses fédérales; la politique du livre; et le
b.s. international
COURRIER
DES
LECTEURS
Brique
et bouquet de l'UQÀM
Page 4
OPINION
Jean Charest
et les illusions
du Canada anglais
par
Scott Reid
Page 5
BILLET
Délire bureaucratique à la STCUQ
par Brigitte Pellerin
Page 6
LES
PRIX BÉQUILLES
au mêmes
chialeux qu'à l'habitude; au ministre Sylvain Simard; et à
la Corporation Da Costa
VIVE
LES
QUÉBÉCOIS
LIBRES
L'équipe de création du Titanic
MOT
POUR MOT
La Fédération
autonome du collégial dénonce le néolibéralisme
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LE MARCHÉ LIBRE
LE PROJET DE STADE
DES EXPOS:
UN AUTRE ÉLÉPHANT
BLANC
par Pierre Desrochers
Le projet du nouveau stade de l'ineffable Claude Brochu ne posait pas jusqu'à
tout récemment de menace sérieuse aux goussets des contribuables
québécois. Il suffisait de voir le président des Expos
jouer au golf pendant que son club établissait des records de médiocrité
pour s'en convaincre. Après tout, qui était assez naïf
pour croire en la sincérité d'un homme d'affaires préférant
se la couler douce sous le soleil floridien alors que son ultimatum («
achetez le droit d'acheter des billets ou on s'en va! »)
approchait à grands pas? Ne devrait-il pas se démener comme
un diable pour courtiser les milieux d'affaires montréalais s'il
croit vraiment en son projet?
Nous pouvions donc dormir sur nos deux oreilles en nous disant que nous
serions bientôt libérés des inepties de Rodger Brulotte
et que le rendement du Fonds de solidarité serait faible l'an prochain
plutôt que désastreux.
L'arrivée de Serge Savard, Jean Coutu et Red Wilson vient toutefois
changer la donne. Il est évidemment à peu près impossible
que nos trois compères puissent trouver rapidement 250 millions
de dollars dans le milieu d'affaires le plus mal en point d'Amérique
du Nord. Leur arrivée nous fait toutefois craindre que nos politiciens
n'imitent nombre d'élus municipaux nord-américains et dilapident
encore une fois notre argent pour une bande de millionnaires – tant joueurs
que quémandeurs professionnels de subventions – mal élevés.
L'entrée en scène de nos trois mousquetaires n'a d'ailleurs
pas tardé à amorcer un retournement des faiseurs d'opinion
publique. Si l'on ne s'étonne pas que les journalistes sportifs
profèrent les pires énormités pour défendre
leur gagne-pain, on est toutefois consterné de l'appui d'un Claude
Picher à une injection de fonds publics dans un projet qui bénéficiera
uniquement à des intérêts privés (La Presse,
14 mars).
Aucun effet d'entraînement réel
Qu'obtiendrait-on d'une injection de centaines de millions de dollars de
nos taxes dans un nouveau stade? Selon toutes les études sérieuses,
à peu près rien. Sans stade, l'argent dépensé
en billets et en hot-dogs serait tout simplement dépensé
ailleurs, que ce soit dans les restaurants, les cinémas, les bars,
les Internationaux de tennis ou d'autres activités récréo-touristiques
qui combleraient rapidement le vide laissé par 80 matchs de baseball
n'intéressant plus assez de monde pour que les Expos puissent faire
leurs frais.
Les fonds publics investis dans « nos amours »
n'amélioreraient en rien la productivité des entreprises
montréalaises ou l'état de nos rues. Bien au contraire, une
taxe supplémentaire pour les maintenir artificiellement en vie ne
ferait qu'augmenter le fardeau fiscal des contribuables et des entreprises,
ce qui enliserait davantage l'économie montréalaise. Il est
d'ailleurs tout aussi faux de croire que le nouveau stade contribuerait
à relancer le centre-ville. Comme le soulignait récemment
le professeur Jean-Claude Marsan (Le Devoir, 24 mars), comment un
stade au centre-ville qui ne serait en activité que quelques mois
par année pourrait-il avoir un effet d'entraînement plus considérable
que celui du Stade olympique sur le quartier Hochelaga-Maisonneuve, qui
a été pratiquement nul?
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