Montréal, le 11 avril 1998
Numéro 6
 
(page 3) 
 
 
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            Vos commentaires           
 
 
 
 
 
 
COURRIER
DES LECTEURS
  
 
JONESBORO
 
Cher Pierre Lemieux, 

          J'ai lu avec intérêt votre article sur la tuerie de Jonesboro. Vous avez parfaitement raison, et j'irais même plus loin: si tous les étudiants et enseignants avaient été eux-mêmes lourdement armés, eh bien, les deux jeunes délinquants ne s'en seraient pas tirés aussi facilement. Ne devrait-on pas rendre obligatoire le port d'armes à feu dans les écoles, quitte à mettre temporairement de côté ses principes libertariens? Pour enrayer la violence, il faut ce qu'il faut... 
 

Patrice Marcotte
prof., Université de Montréal
(En congé sabbatique à Bruxelles)
marcotte@smg.ulb.ac.be
 
 
RÉPLIQUE - On ne se surprendra pas  
d'arriver à des conclusions absurdes   
dès lors que l'on abandonne la   
cohérence des principes. La différence   
entre les étatistes et les libertariens  
est que ceux-là ne voient que   
l'alternative de l'interdiction ou de   
l'obligation, alors que ceux-ci proposent   
la liberté. Le droit de porter des armes   
n'est pas l'obligation d'en porter.   
     Et, en effet, il n'y a que 1% à 2% des   
personnes admissibles qui demandent un   
permis de porter des armes dissimulées   
dans les États américains qui ont   
récemment institué une telle procédure.   
On n'a pas de données pour le Vermont,   
seul État où quiconque n'a pas été   
reconnu coupable d'un crime a le droit   
porter une arme dissimulée sans   
autorisation administrative.   
     Comme le suggère la théorie   
économique et le démontrent de   
nombreuses recherches empiriques,   
l'effet dissuasif qu'exerce une petite   
proportion d'honnêtes gens armés   
n'est pas négligeable.  P.L.   
  
  
*****
 
 
 
SSJBM
  
        J'ai bien apprécié votre éditorial du 5 avril 1998 intitulé Les fascistes de la SSJBM. Pour ajouter à votre commentaire sur la proposition de M. Bouthillier, si on poursuit son raisonnement, il faudrait aussi enlever le droit de vote à plusieurs Québécois francophones qui ne connaissent même pas leur propre langue! 
 
Pierre-Charles Dubuc
pdubuc@dsuper.net
  
 
*****
 
 
 
VIVE...

          Vive le Québec libre (des étatistes et des tyrans)! Bonne chance! 
  

 Basil Weir
San Jose, Californie
 basilw@1connect.com
 
 
 
 
 
NOUVELLES BRÈVES
 
 PATINAGE
RÉFÉRENDAIRE
 
 
          La confusion se poursuit sur la position du gouvernement concernant la tenue d'un autre référendum après une éventuelle victoire électorale. Les ministres et porte-parole du parti se contredisent d'un jour à l'autre. Voici un extrait d'un communiqué du bureau du ministre Bernard Landry, où celui-ci « précise » sa pensée:  
 
          « Je tiens à souligner que j'ai insisté sur le fait que la tenue d'un référendum est très probable, puisque les conditions d'un référendum gagnant seront sans nul doute réunies. Voilà l'essentiel de mon propos. Quant à une modification du programme, je ne l'ai pas mise de l'avant. J'ai simplement répondu à une question évoquant cette avenue en disant: “Ça se peut”.  
 
    Je tiens à ajouter que lorsque j'ai dit “Ça se peut”, c'était pour moi, envisager simplement de revenir à l'ancienne formule “dans les meilleurs délais”. “Dans les meilleurs délais” fait référence à cette notion, ce facteur reconnu que le prochain référendum doit être gagnant. » 
 
          Qu'on se rassure, la semaine s'est terminée sur cette déclaration du premier ministre en manchette au Soleil: « On sait où on s'en va! ». 
 
  
 
 

 
 
 
VOS PAPIERS, S.V.P.
 
 
          Le rapport de la Commission de la Culture sur les cartes d'identité et la protection de la vie privée a été déposé cette semaine à l'Assemblée provinciale. Les membres ont rejeté l'instauration d'une carte d'identité obligatoire, constantant que  « la preuve des besoins à combler n'a pas été faite de façon convaincante et les garanties sont insuffisantes relativement à la protection de la vie privée des citoyens, au respect du droit à l'anonymat et au droit de chaque citoyen de contrôler l'information que détiennent à son sujet les administrations publiques et les entreprises privées.  
 
         Trop de personnes ont des inquiétudes à cause de la multiplication des échanges de renseignements et craignent que les cartes d'identité projetées en facilitent l'accroissement. L'omniprésence de l'Etat dans la vie privée des personnes et le spectre d'une société de surveillance en inquiète plus d'un. » 
 
          La Commission a toutefois recommandé qu'on étudie la pertinence de la délivrance d'une carte d'identité facultative et neutre (c'est-à-dire non reliée à quelque autre identifiant ou banques de données) permettant aux citoyens qui le désirent de s'identifier sans recourir à des cartes non prévues à cette fin. En outre, la Commission souhaite que la délivrance et l'usage d'une telle carte ne deviennent pas éventuellement obligatoires. 
 
          Il est heureux que la Commission n'ait pas recommandé de carte obligatoire mais, comme le soulignait notre chroniqueur Pierre Lemieux dans un mémoire qu'il a présenté l'année dernière devant la Commission, les cartes d'identité facultatives ont toujours tendance à devenir à terme obligatoires. En France aussi la carte est théoriquement facultative, mais demander ses papiers à quelqu'un est devenu une méthode de harcèlement commune des policiers. 
    
   
 
 


 
 
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