Montréal, le 23 mai 1998
Numéro 12
 
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RÉSULTATS DU 
DERNIER SONDAGE
 
 
     CEUX QUI S'OPPOSENT À LA LOI 101 ONT-ILS RAISON DE PORTER CE DÉBAT CHEZ NOS VOISINS AMÉRICAINS? 
  
OUI              30% 
NON            70% 

  
     Keith Henderson ne vise pas juste. Si les Droits de la personne agacent les anglos d'ici, les Américains eux préfèrent les profits d'abord. 
  

Yvan
flo1@total.net
  
     Oui, en autant qu'on le fasse pour toutes les provinces du Canada au sujet des droits linguistiques des minorités. Quels sont les droits linguistiques des minorités américaines? On n'en entend pas souvent parler... 
  
Gaétan Roy
gaetan_roy@videotron.ca
  
     Non, ca ne regarde pas les Américains, ce n'est pas de leurs affaires, ça ne regarde que nous les Québécois. 
  
Denis Noiseux
dnoiseux@microtec.net
  
     Ce débat n'a pas à être transporté aux U.S.A. 
  
Lucien Maheu
lm01dc@globetrotter.net
  
 
 
SONDAGE QL
 
 
          Le RAP, le Rassemblement pour une alternative politique, tiendra du 29 au 31 mai son assemblée de fondation comme mouvement ou comme parti politique. Le groupe rassemble tout ce qu'il y a de gauchistes et de nationalistes radicaux au Québec, des gens qui pensent notamment que le Parti québécois, un parti « néolibéral » selon eux, est en train de démanteler l'État! Nous publions leur projet de manifeste ci-dessous.  
  
          Ce n'est pas la première fois que les collectivistes radicaux (les  modérés se satisfont du PQ et du PLQ) essaient d'organiser une alternative politique à la gauche du PQ, mais les autres tentatives se sont toutes soldées par des échecs depuis vingt ans. Réussiront-ils mieux cette fois à canaliser le mécontentement populaire? 
 
 
 
 LE RAP A-T-IL UNE CHANCE DE FAIRE 
UNE PERCÉE DANS LE 
PAYSAGE POLITIQUE QUÉBÉCOIS,
   
OUI ou NON?
 
 
 
          Envoyez-nous votre réponse à cette question, ainsi que des commentaires si vous en avez. Nous publierons les résultats dans le prochain numéro. 
 
 
 
 

 
  
 
 
 
MOT POUR MOT
 
LE PROJET DE MANIFESTE DU RASSEMBLEMENT POUR UNE ALTERNATIVE POLITIQUE
 
  
           – préconiser et travailler à l'instauration, comme base de notre système démocratique, d'un régime de souveraineté populaire fondé sur la participation réelle des citoyens; 

            – préconiser et oeuvrer en faveur d'une réforme des institutions politiques dans le sens d'une plus grande démocratisation; 

            – développer et proposer des solutions de rechange aux politiques sociales, économiques et culturelles néolibérales des gouvernements issus des partis traditionnels et aux diktats des forces économiques dominantes, en vue de l'élaboration d'un projet de société progressiste menant à la définition d'un nouveau contrat social fondé sur les principes d'égalité et de justice; 

            – participer activement aux luttes populaires pour la justice sociale; développer des liens de solidarité avec les groupes et associations progressistes du Québec et de l'extérieur; 

            – regrouper les opposants au néolibéralisme; «l'absence d'une opposition structurée au discours néolibéral laisse le champ libre au gouvernement péquiste, qui récupère les revendications populaires pour les réinterpréter dans une perspective néolibérale; c'est le cas du projet de souveraineté du Québec que le gouvernement Bouchard pervertit en le vidant des revendications et des aspirations réelles du peuple québécois»; 

            – favoriser l'expression directe des citoyens par une politique de référendum sur demande, de forums formels de consultation publique et une assemblée constituante; 

            – améliorer la représentation politique en instaurant un mode de scrutin proportionnel, en donnant plus de pouvoirs aux députés et moins à l'exécutif et aux partis, en dotant les régions de structures électives responsables et imputables et en prévoyant un mécanisme de rappel des élus; 

            – développer un «marché national» qui favorise et soutient l'appropriation collective de l'ensemble de l'économie; 

            – établir un régime fiscal équitable sur la base des éléments suivants: abolition des taxes TPS et TVQ; imposition d'une taxe spéciale sur les profits des institutions financières; imposition des successions familiales; rétablissement d'une fiscalité progressive (en lien avec le revenu); rétablissement de l'équilibre entre l'impôt des entreprises et des particuliers; développement de mesures et de programmes sociaux financés à même les profits des institutions financières, afin d'assurer leur participation à la redistribution sociale; 

            – se doter d'une politique de redistribution des revenus qui repose sur la justice sociale par la création d'emplois, une fiscalité progressive et la garantie de services publics et de programmes sociaux accessibles, universels et de qualité; une politique qui assure un revenu minimum et des mesures d'intégration sociale sans ingérence ou harcèlement de l'État; 

            – faire en sorte que l'État joue son rôle, c'est-à-dire qu'il agisse comme régulateur social puisque son pouvoir de contrainte universelle demeure le seul instrument qui puisse limiter les lois du libre marché; 

            – mettre fin aux privatisations, à la sous-traitance des fonctions stratégiques de l'État, afin de renforcer la présence de sociétés d'État dans les secteurs économiques d'importance; 

            – promouvoir une politique d'intégration sociale qui permet à tous les citoyens d'avoir un emploi stable et rémunéré équitablement, une politique de recherche de nouveaux mécanismes de redistribution sociale; une politique qui utilise la redistribution du temps de travail, en évitant de redistribuer la pauvreté; 

            – stimuler la création d'emplois par la mise en oeuvre d'un programme de mesures complémentaires telles la diminution significative du temps de travail applicable par voie législative; l'abolition ou la réduction substantielle des heures supplémentaires; des programmes de retraite progressive; l'augmentation du salaire minimum; l'établissement d'une allocation universelle de citoyenneté ou d'un revenu minimum garanti; le développement d'emplois permanents dans le secteur communautaire; l'obligation faite aux entreprises qui exploitent nos ressources naturelles de procéder à leurs activités de transformation dans la région où a lieu l'exploitation; 
  
            – l'établissement, pour les moins de 30 ans, d'un service civil volontaire compensé par une allocation, organisé et contrôlé par les jeunes, dans des emplois collectifs et utiles. 
  
  
(Ce projet de manifeste a d'abord été publié dans Le Devoir le 16 avril dernier) 
  
  
  

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