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Le volte-face de Roosevelt En réaction aux politiques interventionnistes de Herbert Hoover, Franklin Delano Roosevelt tint un discours des plus libéraux lors de la campagne électorale de 1932. Il promit alors une réduction de 25% des dépenses fédérales, un budget équilibré, un dollar stable basé sur l'étalon-or, le retrait du gouvernement fédéral de domaines où le secteur privé serait plus efficace et l'abolition pure et simple des subventions agricoles instaurées par les républicains. S'appuyant sur cette plate-forme, Roosevelt remporta une victoire des plus convaincantes en obtenant 472 votes du collège électoral contre seulement 59 pour le président sortant. Roosevelt changera toutefois complètement sa politique économique après sa prise du pouvoir et mettra en branle un train de mesures que l'on qualifiera éventuellement de New Deal. Le nouveau président n'innovait toutefois pas réellement, comme le soulignera bien des décennies plus tard l'un de ses principaux lieutenants, Rexford Guy Tugwell:
L'administration Roosevelt n'en restera évidemment pas là et continuera d'adopter tout un train de mesures interventionnistes jusqu'à l'entrée en guerre des États-Unis en 1941, alors que des contrôles exceptionnels seront mis en place. Il serait évidemment beaucoup trop fastidieux d'examiner chacune de ces mesures, mais nous nous devons de souligner les plus aberrantes. L'Agricultural Adjustment Act (AAA) est sans doute la politique la plus célèbre. Il s'agit en effet de la mesure à partir de laquelle on entreprit de détruire des millions d'hectares de récoltes et d'abattres des millions de têtes de bétail pour L'AAA est donc l'ancêtre des politiques actuelles qui découragent l'innovation tout en faisant payer plus cher aux consommateurs de produits agricoles. La mesure la plus radicale fut toutefois le National Industrial Recovery Act qui engendra notamment la National Recovery Administration. Sous l'égide des fonctionnaires de la NRA, plusieurs entreprises manufacturières furent regroupées de force sous l'autorité de cartels gouvernementaux. À l'instar du modèle économique prôné dans les pays fascistes, on introduisit divers décrets qui déterminèrent les prix et les termes de vente entre les entreprises, ce qui mena parfois, selon certains économistes, à une augmentation de près de 40% des coûts de production des entreprises. De façon générale, la plupart de ces mesures augmenteront considérablement le fardeau fiscal des particuliers et des entreprises, tout en favorisant la création de toutes une séries de postes inutiles. Comme le souligne sarcastiquement Lawrence Roosevelt's public relief programs hired actors to give free shows and librarians to catalogue archives. The New Deal even paid researchers to study the history of the safety pin, hired 100 Washington workers to patrol the streets with balloons to frighten starlings away from public buildings, and put men on the public payroll to chase tumbleweeds on windy days.Les politiques du New Deal ne remportèrent évidemment pas l'assentiment général. Plusieurs seront même contestées jusqu'en Cour suprême qui se révélera d'abord hostile aux politiques de Roosevelt. C'est ainsi que les neuf plus importants magistrats des États-Unis déclareront inconstitutionnels le National Industrial Recovery Act en 1935 et le Agricultural Adjustment Act en 1936. Par pure coïncidence sans doute, l'économie américaine reprendra du mieux dès que ces mesures furent abolies, le taux de chômage passant de 18% en 1935 à 14% en 1936 et 13% en 1937. L'administration Roosevelt ne se laissa toutefois pas démonter et adopta par la suite un autre train de mesures, notamment:
Or malgré toutes ces nouvelles mesures, subventions et législations, le nombre de chômeurs en 1940 était toujours supérieur à 11 millions (et ce, sans compter les trois millions d'Américains enrôlés dans divers programmes gouvernementaux temporaires ne réglant aucun problème important). L'augmentation des taxes, des impôts et des subventions de l'administration Roosevelt se traduisit ultimement par une contraction substantielle (-3,1 milliards de dollars!) de l'investissement privé entre 1930 et 1940. Comme le souligna à l'époque le poète libertarien Berton Braley: Les croyances selon lesquelles la Dépression des années 1930 fut l'aboutissement logique du capitalisme et le New Deal aida l'économie américaine à se remettre sur ses pieds sont sans fondement. Des milliers de ponts, barrages, autoroutes et infrastructures de toute sorte furent évidemment construits durant cette période, mais la plupart ne furent qu'une diversion de fonds que le secteur privé aurait investi dans d'autres domaines afin de réaliser de véritables gains de productivité et de répondre aux véritables attentes des consommateurs. Les structures les plus durables du New Deal furent toutefois les multiples bureaucraties et agences réglementaires qui se virent ultérieurement légitimer par la popularité croissante des théories keynésiennes. Mais croire que ces bureaucraties ont relancé l'économie américaine n'est qu'un mythe perpétué par des générations d'enseignants et de journalistes. 1. Le lecteur désireux de consulter les sources originales est invité à lire les ouvrages suivants:
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