Montréal,
le 17 avril 1999 |
Numéro
35
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NOUVELLES
BRÈVES
KOSOVO:
LE SYNDROME DE JUPITER
Les politiciens interventionnistes ont toujours une bonne façon
de s'attaquer à un problème social ou économique:
y jeter de l'argent, toujours plus d'argent, en espérant que ça
va le faire disparaître. L'attitude est la même maintenant
qu'on tente de régler le problème du Kosovo: jeter des bombes,
toujours plus de bombes, en espérant que des siècles de conflits
ethniques vont se régler par magie.
Derrière la façade sécurisante de généraux
présumément en contrôle de la situation, d'un Jamie
Shea télégénique, et d'une alliance sans faille des
pays de l'OTAN, il n'y a qu'improvisation. Aux États-Unis, le Congrès,
qui est le seul à pouvoir autoriser le déclenchement d'une
guerre, n'a toujours pas voté. Certains parlent d'une guerre présidentielle
illégale. Pendant ce temps, à Ottawa, des députés
qui n'ont rien de pertinent à dire débattent de l'opportunité
de... tenir un débat sur la crise.
Les puissances occidentales n'auraient jamais dû s'ingérer
dans cette guerre civile, mais maintenant qu'elles y sont, leurs gouvernements
sont incapables de se donner un objectif clair et de prendre les moyens
pour l'atteindre. On tergiverse sur l'opportunité ou non d'envoyer
des troupes au sol, le seul moyen de vraiment contrôler la situation.
On arrête les raids aériens lorsqu'il pleut. Et comble d'incompétence,
on bombarde maintenant par erreur les colonnes de réfugiés
sur les chemins. |
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La situation ressemble de plus en plus à celle du milieu des années
1960, alors que le gouvernement américain s'embourbait dans la guerre
au Vietnam, coincé entre la peur de perdre la face en se retirant
et le refus de s'engager à fond pour assurer rapidement une victoire
décisive. Dans son livre A History of the American People,
Paul Johnson explique que le président Lyndon Johnson a préféré
poursuivre les bombardements sporadiques, sans stratégie vraiment
bien définie, au lieu d'envoyer les 700 000 soldats
nécessaire pour gagner selon ses généraux: «
Johnson was not prepared to pay this bill. He wanted victory but
he wanted it on the cheap. That meant bombing; it was the old reflex of
the Jupiter Complex, the belief that America, with its superior technology,
could rain punishment on the evildoers from the air, without plunging wholly
into the mud of the battle. »
La guerre dura encore 8 ans et 55 000 soldats américains
y perdirent quand même la vie, pour rien. Combien de vies l'incompétence,
l'indécision, et l'opportunisme de nos dirigeants coûteront-ils
cette fois?
ÉGALITÉ DANS
LA PAUVRETÉ
On sait que, parmi les caractéristiques qui distinguent le «
modèle québécois » des autres
économies nord-américaines se trouve un régime fiscal
beaucoup plus « progressif », c'est-à-dire
où la proportion des revenus payés en impôts croît
très rapidement à mesure que ceux-ci augmentent (tout le
contraire d'un régime d'impôt à taux fixe, voir Le
QL, no 33). C'est ce qui fait qu'au Québec,
les gens à faible revenu paient moins d'impôt qu'ailleurs
au Canada, alors que c'est le contraire pour ceux à revenu élevé.
Au Québec, les 10% de contribuables qui font plus que 50 000
$ paient à eux seuls la moitié de tous les impôts.
On pouvait aussi constater que cette progressivité du régime
fiscal fait en sorte qu'il devient inutile, à un certain niveau
de revenu, de chercher à gagner plus, puisque le fisc vient gruger
presque toute l'augmentation qu'on a réussi à obtenir. Deux
fiscalistes viennent de prouver que c'est effectivement le cas, et que
ce niveau se situe autour de 30 000 $. Claude Laferrière
de l'UQAM et Yves Chartrand du Centre québécois de formation
en fiscalité ont même montré que dans certains cas,
des augmentations de salaire peuvent nous appauvrir!
Le régime fiscal est tellement compliqué que ces changements
n'apparaissent pas de façon évidente lorsqu'on observe les
retenues sur sa feuille de paie aux deux semaines. Le taux de taxation
augmente bien sûr lorsqu'on passe à un niveau supérieur
dans l'échelle des revenus, mais aussi les contributions obligatoires
à différents programmes (régime des rentes, assurance-emploi,
etc.). Et ce n'est pas tout. Des crédits d'impôts et autres
avantages fiscaux dont on peut bénéficier lorsqu'on remplit
sa déclaration de revenu perdent aussi de la valeur (tels le remboursement
d'impôt foncier, la prestation fiscale pour enfants, le crédit
pour frais de garde, celui pour la taxe de vente, etc.).
Ainsi, MM. Laferrière et Chartrand ont démontré qu'un
couple avec deux enfants qui fait 31 000 $ par année
et assume 5000 $ de frais de garde se retrouvera avec 4
$ de plus dans les poches après une augmentation de salaire
de 1000 $ au bout de l'année. Pire encore, un chef
de famille monoparentale qui gagne 27 000 $ n'a aucun intérêt
à recevoir une augmentation de 6000 $ par année,
puisque le fisc lui retirera alors plus que cette somme en impôts
additionnels!
Voilà, concrètement, comment la folie socialiste fait en
sorte de décourager le travail et l'effort et d'appauvrir les contribuables
moyens – et tout le monde en bout de ligne –, au nom de l'«
équité » et de la « solidarité
» dans notre belle république de banane (ou province
de sirop d'érable) du Québec.
(Source: La Presse)
COUP D'OEIL SUR L'ACTUALITÉ
.....selon un sondage de la firme Decima Research, une forte majorité
de Canadiens appuient l'utilisation de la marijuana pour des fins médicales:
33% l'appuient fortement, 45% modérément, alors que 18% s'y
opposent modérément ou fortement. Le ministre de la Santé
Allan Rock annonçait le mois dernier que des études allaient
être entreprises en vue d'une possible légalisation de la
drogue pour certains types de traitements.....
.....les services secrets canadiens ont exprimé des réserves
devant un projet du Solliciteur général du Canada de forcer
les institutions financières à rapporter des transactions
« suspectes » de plus de 10 000 $
dans le but de lutter contre le crime organisé. Selon l'organisme,
ces dispositions pourraient créer un « monstre
bureaucratique ». Aux États-Unis, un projet similaire
a été abandonné il y a quelques semaines à
la suite d'une campagne d'opposition intense menée par le Parti
libertarien et d'autres groupes de défense de la vie privée.
Au Canada, le débat se fait entre bureaucrates.....
.....selon un rapport sur le niveau de taxation des Québécois
déposé par le ministre Bernard Landry en même temps
que son budget, les taxes accaparent une plus grande partie de la richesse
ici que partout ailleurs dans les pays du G7 sauf en France et en Italie.
La ponction fiscale équivaut à 42,4% du PIB québécois,
alors qu'elle s'élèvent à 39,5% en Ontario, à
36,8% pour le Canada dans son ensemble, et à seulement 28,5% aux
États-Unis.....
.....la CSN a lancé des brochures de propagande sous le thème
de « Se syndiquer en toute liberté »
pour demander au gouvernement de réviser le Code du travail de façon
à faciliter la syndicalisation. Pourtant, avec la Formule Rand et
les clauses d'atelier fermé, ce sont surtout les droits des employés
qui ne souhaitent pas payer de cotisations ni adhérer de force à
la mafia syndicale qui sont bafoués au Québec. Mais les brochures
ne disent rien sur la liberté de ne pas se syndiquer.....
.....les droits individuels sont de plus en plus considérés
comme des privilèges par les cours canadiennes. La Cour d'appel
de l'Ontario a statué récemment que la province a le pouvoir
de suspendre pour 90 jours le permis de conduire d’un chauffeur soupçonné,
lors d’un contrôle routier, de s’être trouvé au volant
de son véhicule alors qu’il était en état d’ébriété.
Selon la Cour, posséder et garder un permis de conduire n'est pas
un droit constitutionnel. L’Association des avocats criminalistes de l’Ontario
avait pourtant fait valoir lors de l’audition que la loi est anticonstitutionnelle,
puisque le programme équivaut à un procès par policier
et alcootest interposé. À New York, une loi similaire controversée
va encore plus loin, en permettant carrément la saisie du véhicule
d'un conducteur soupçonné, ce qui nie le principe de la présomption
d'innocence et impose une peine avant même qu'il y ait eu jugement.....
BABILLARD LIBERTARIEN
CONFÉRENCE FRIEDRICH
HAYEK: SA VIE, SON OEUVRE
Né à Vienne, en Autriche, le 8 mai 1899, Friedrich August
von Hayek compte maintenant parmi les penseurs libéraux classiques
les plus importants et les plus originaux du XXe siècle. Lauréat
du prix Nobel de sciences économiques, Hayek est également
reconnu pour ses travaux en philosophie, en théorie politique, en
droit et en psychologie (voir FRIEDRICH HAYEK, UN PHARE DANS
LA TEMPÊTE, p. 3). En son honneur
et en reconnaissance des quelque 200 ouvrages qu'il a écrits durant
sa vie, une conférence lui sera consacrée le 8 mai
1999, date de son 100e anniversaire de naissance.
Cet événement d'une journée comprend quatre séances
portant chacune sur un aspect différent de la philosophie hayékienne.
La journée prendra fin par un dîner et un discours qui illustrera
l'importance de la pensée de Hayek au XXe siècle. La conférence
réunira des spécialistes de la pensée de Hayek provenant
de toutes les disciplines, pour un échange de vues sur la façon
dont celle-ci a influencé la leur. Le but visé par ce forum
est que les participants aient en quittant une meilleure appréciation
de la vie et de l'œuvre de Hayek, ainsi qu'une meilleure compréhension
de la façon dont l'ensemble de son œuvre peut aider à comprendre
le monde contemporain.
La conférence se tiendra au centre-ville de Montréal le samedi
8 mai 1999, de 9 h à 20 h. Les frais d'inscription sont de 98 $CAN
($64US), payables à l'avance. Ils comprennent tous les repas de
la journée (petit déjeuner à l'européenne,
déjeuner, dîner et toutes les pauses-café de la journée).
Pour les participants de l'extérieur, nous avons négocié
un tarif spécial avec un hôtel (85 $ en occupation
simple, 95 $ en occupation double et 115 $ en
occupation quadruple). |
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