Montréal, le 11 septembre 1999 |
Numéro
45
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M. Picher terminait sa chronique en souhaitant l’avènement d’un
système de santé privé d’appoint qui viendrait Réanimer le système de santé Signe des temps, plusieurs médecins ont profité de ce que la presse écrite leur ouvre sa tribune pour discourir, eux aussi, sur la manière de ranimer le cadavre public en état de décomposition avancé. Ils ont parfois tenu des propos mystiques. Ainsi, un urgentologue de l’hôpital Notre-Dame déclarait son opposition à un rôle accru du privé afin que la santé n’entre pas dans Le Dr Michel Brazeau, directeur général du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada, signait quelques jours plus tard un article intitulé
Ah! Les patients – dans le sens fort du terme – avaient presque été oubliés dans cet affairement. S’est-on même intéressés à ce qu’ils ont à dire? Les malades n’ont que faire des voeux pieux de médecins se complaisant dans leur rôle de fonctionnaires de l’État et de dignitaires du régime. Le meilleur service que les médecins peuvent leur rendre est de dénoncer cet abominable système dans lequel il est devenu normal que l’État-fournisseur, dispensateur de toutes les grâces, dicte les conditions auxquelles les services vont être rendus à des clients qui n’en sont pas. La meilleure façon de respecter les malades, actuels et éventuels, est de militer pour l’abolition du monopole de la RAMQ – à l’instar du docteur Chaoulli qui adressera bientôt sa demande aux tribunaux. On redonnerait alors au malade les moyens d’exprimer ses préférences et de se faire entendre de la manière la plus efficace qui soit: en devenant celui qui règle la facture. En dépensant son argent là où il le veut (par exemple, en consultant un médecin de famille se déplaçant à la maison plutôt qu'un autre qui reçoit des patients à son cabinet), chaque malade aurait son mot à dire à propos des soins qui lui sont prodigués. En ce moment, il n'est que l'otage d'un système qui le sert mal, mais dont il est atrocement dépendant; pensons notamment aux personnes âgées en centre d'accueil et à leurs familles. D’autres faiseurs d’opinion, inspirés par le hoquet chronique du système, nous ont également proposé des retouches à la peinture de notre Lada des soins de santé, notre Lada sociale et collective. De toute évidence, nous avons plutôt besoin de changer de voiture, et vite! Articles précédents de Claire Joly |
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