Tous coupables
Et c'est bien de notre faute, nous qui demandons à l'État
de prendre soin de nos enfants, de nos vies que l'on dit sans cesse menacées
par la vitesse, le stress, la consommation, le sexe, de nos biens, de nos
vieillards, tout ça pour prolonger nos LIBERTÉS que nous
croyons encore avoir!
Bien fait. Depuis le temps que nous avons renoncé à faire
nos choix nous-mêmes au risque de nous tromper et de faire quelques
accidents. Depuis le temps que nous ne voulons plus entendre parler de
nos responsabilités et de leurs conséquences pour, au lieu,
profiter au plus sacrant des biens de consommation et des satanés
plaisirs tous plus dangereux les uns que les autres.
« J'en
suis venue à croire que les citoyens ont besoin de ces balises réglementaires
pour n'avoir qu'à s'y conformer dans leurs agissements et pour ne
plus avoir à penser à comment ils devraient se comporter.
»
|
|
Nous ne voulons plus ÉVOLUER dans la vie, avec la vie. Commencer
par être jeune et dépendant, puis adulte et évolutif.
Non, non. Ça urge d'être riche, d'avoir notre gros char, la
grosse bière, la vie sexuelle et tous ses plaisirs, la grosse barraque,
les voyages... et les gros comptes. Avons-nous, après tout, le temps
de penser, de réfléchir, d'être attentifs aux autres?
Pas grave. L'État y voit, protège ses citoyens (sutout ses
plus jeunes) qui lui paieront son système de surveillance de TOUS
LES INSTANTS. C'est irréversible. J'en suis venue à croire
que les citoyens ont besoin de ces balises réglementaires pour n'avoir
qu'à s'y conformer dans leurs agissements et pour ne plus avoir
à penser à comment ils devraient se comporter. Ils ne sentent
même plus les lois comme des irritants.
Voilà, c'est triste à mourir. L'État prend possession
de nos libertés si subtilement et c'est la société
qui lui dicte ses stratégies pour le faire.
(*) Suzanne Champagne oeuvre
dans le domaine des communications. >> |