Montréal,  4 déc. - 17 déc. 1999
Numéro 51
 
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    LE QUÉBÉCOIS LIBRE  sollicite des textes d'opinion qui défendent ou contestent le point de vue libertarien sur n'importe quel sujet d'actualité. Les textes doivent avoir entre 700 et 1200 mots. Prière d'inclure votre titre ou profession et le village ou la ville où vous habitez. 
 
 
 
 
OPINION
   
DES LOIS, ENCORE DES LOIS
 
par Suzanne Champagne(*)
  
  
          Comme Madame Zimmerman et tant d'autres (voir LOIS INFÂMES ET CASTRATRICES, le QL, no 50), j'en ai contre ces lois qui se multiplient à outrance et servent à protéger notre vie des malheurs que, pauvres cons que nous sommes, nous ne pouvons gérer convenablement. 
  
          Bien oui, un petit garçon à sauté dans sa piscine et s'est noyé. Résultat? Une loi pour que toutes les piscines installées chez soi soient barricadées par une clôture haute comme celle des prisons!!! Des gens (quatre en 10 ans) se sont tués en quatre roues, en chaloupes et bateaux à moteur, (quatre en 15 ans), et ainsi de suite...  
  
          Des lois, des lois soi-disant protectrices. Et surtout PAYANTES pour les bons gouvernements et les bons défenseurs de la nature. Parce que chaque loi votée apporte ses déviants et chaque déviant apporte ses punitions en infractions PAYANTES $$$. C'en est devenu ridicule et infantilisant. 
  
          Aujourd'hui, plus besoin de penser, de réfléchir, d'être sensible aux autres. Le GOUVERNEMENT pense pour vous par des lois qui balisent vos comportements sociaux. La cigarette en est un bel exemple.  
  
          Je me lève maintenant le matin et au lieu de m'en remettre aux commandements de Dieu que m'enseignait la religion et au sens civique, je m'en remets aux lois et règlements de l'État. Je fais exactement ce que l'État me dit de faire sinon... et c'est bien pire que l'Église, je vais le payer DE MES SOUS... Et je peux aussi avoir un dossier de criminel...
 
 
Tous coupables 
  
          Et c'est bien de notre faute, nous qui demandons à l'État de prendre soin de nos enfants, de nos vies que l'on dit sans cesse menacées par la vitesse, le stress, la consommation, le sexe, de nos biens, de nos vieillards, tout ça pour prolonger nos LIBERTÉS que nous croyons encore avoir! 
  
          Bien fait. Depuis le temps que nous avons renoncé à faire nos choix nous-mêmes au risque de nous tromper et de faire quelques accidents. Depuis le temps que nous ne voulons plus entendre parler de nos responsabilités et de leurs conséquences pour, au lieu,  profiter au plus sacrant des biens de consommation et des satanés plaisirs tous plus dangereux les uns que les autres. 
  
  
  
« J'en suis venue à croire que les citoyens ont besoin de ces balises réglementaires pour n'avoir qu'à s'y conformer dans leurs agissements et pour ne plus avoir à penser à comment ils devraient se comporter. »
 
 
 
          Nous ne voulons plus ÉVOLUER dans la vie, avec la vie. Commencer par être jeune et dépendant, puis adulte et évolutif. Non, non. Ça urge d'être riche, d'avoir notre gros char, la grosse bière, la vie sexuelle et tous ses plaisirs, la grosse barraque, les voyages... et les gros comptes. Avons-nous, après tout, le temps de penser, de réfléchir, d'être attentifs aux autres? 
  
          Pas grave. L'État y voit, protège ses citoyens (sutout ses plus jeunes) qui lui paieront son système de surveillance de TOUS LES INSTANTS. C'est irréversible. J'en suis venue à croire que les citoyens ont besoin de ces balises réglementaires pour n'avoir qu'à s'y conformer dans leurs agissements et pour ne plus avoir à penser à comment ils devraient se comporter. Ils ne sentent même plus les lois comme des irritants. 
  
          Voilà, c'est triste à mourir. L'État prend possession de nos libertés si subtilement et c'est la société qui lui dicte ses stratégies pour le faire. 
 
 
 
(*) Suzanne Champagne oeuvre dans le domaine des communications.  >>
 
 
 
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