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Montréal, 9 décembre 2000 / No 73 |
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par
Pierre Desrochers
J'ai beau vivre loin du Québec et être passablement critique face au |
J'avoue ne jamais être allé à la Baie James et considérer
Hydro-Québec comme un monstre bureaucratique qui devrait être
privatisé. Je veux bien admettre que les plus de 200 barrages et
digues construits par les employés de notre monopole public aient
profondément changé l'environnement et le mode de vie des
habitants de ces contrées. Je ne suis toutefois plus capable d'endurer
la démagogie de certains leaders autochtones qui, tout en recevant
des centaines de millions de dollars en subventions, racontent des histoires
d'horreur trouvant un certain auditoire dans la mouvance écologiste
américaine.
Le succès relatif de ces leaders autochtones québécois s'explique d'abord et avant tout par l'intérêt politiquement correct envers les Nombre de travaux sérieux publiés ces dernières années laissent également entendre que les fondements du discours autochtone contemporains reposent sur deux postulats incorrects: 1) les amérindiens, contrairement aux populations blanches qui les ont envahis, vivaient en harmonie avec la nature grâce à leur spiritualité et pratiquaient une forme primitive de Le mythe du bon sauvage écologiste On pense généralement que les populations autochtones n'avaient qu'un impact écologique marginal en raison de leur faible niveau de développement économique. S'il est indéniable que les Amérindiens n'avaient pas de problèmes de déchets toxiques, ils possédaient néanmoins un instrument ayant des conséquences écologiques considérables: le feu. Dans son ouvrage The Ecological Indian: Myth and History (1999, W.W. Norton & Co.), l'anthropologue Shepard Krech a effectué une remarquable synthèse de l'impact des Archeologists who excavated the site found skeletons massed on twisted skeletons, wedged in massive piles against piles and against the steep banks of the narrow gulch. The event probably happened in a flash. The bison in advance plunged headfirst into the bottom of the arroyo, and others behind crashed into and over them. The butchering began, and piles of segments grew: forelegs, pelvic girdles, spinal columns, skulls missing jawbones. As people butchered the animals, they ate the tongues, scattering the bones throughout the sites. When it was over, they had completely butchered the buffaloes on top, but they cut the ones beneath them less thoroughly, and hardly (if at all) touched the ones on the bottom, especially in the deepest parts of the arroyo. In all, they completely butchered three of every four bison, and either butchered partly or left untouched one of every four. They left at least forty bison whole or nearly whole; inaccessible because of the narrowness of the arroyo and others on top of them, and perhaps not needed, they rotted unused. The kill produced over 50,000 pounds of meat.Dans un passage particulièrement intéressant pour les lecteurs québécois, Krech démontre (chapitre 7) que l'argumentation de Matthew Coon-Come, Billy Diamond et autres leaders autochtones de la Baie James sur la
Que les autochtones se soient comportés comme tous les autres êtres humains n'est, en fin de compte, que peu étonnant. Ce qui l'est toutefois davantage est la remise en cause de l'origine des premiers habitants d'Amérique à laquelle on assiste depuis quelques années. D'où venaient les premiers Nord-Américains? À écouter certains leaders autochtones justifier leurs revendications territoriales, on pourrait croire que leurs ancêtres ont vécu confinés sur un petit territoire pendant des milliers d'années. Il n'en est évidemment rien et l'histoire de l'Amérique est semblable à celle de l'Europe dans la mesure où les migrations et les déplacements de population y ont toujours été importants. Ce qui est toutefois plus remarquable dans les avancées scientifiques des dernières années, c'est qu'il semble de plus en plus plausible de croire que les autochtones vivant aujourd'hui en Amérique ne sont pas les descendants directs des premiers êtres humains ayant vécu sur ce continent. Comme nous le savons tous, la théorie de vagues migratoires successives par le détroit de Bering lors de la dernière période glaciaire a longtemps été invoquée pour expliquer le peuplement de l'Amérique. Certaines anomalies relevées au cours des dernières années sont toutefois en train de bouleverser de vieilles certitudes. L'une des plus intéressantes est la découverte d'un squelette humain en très bon état dans le centre de l'État de Washington, au sud de la Colombie-Britannique. Rapidement affublé du sobriquet de Le Les squelettes sont évidemment une bonne source d'information sur l'origine de nos ancêtres. L'étude de certains artefacts et sites peut également s'avérer utile, même si elle est souvent plus problématique, comme c'est le cas du site de Monte Verde au Chili qui a lui aussi le potentiel de bouleverser les idées reçues. L'une des hypothèses controversées des dernières années qui semble toutefois des plus solides associe les artefacts de la plus ancienne culture d'Amérique à des populations ayant vécu dans la péninsule ibérique (Portugal, Espagne, sud-ouest de la France) il y a plusieurs dizaines de milliers d'années. Dans chacun de ces cas cependant, les défenseurs des nouvelles théories sont des académiciens bien établis(4). La science, dit-on, progresse par les funérailles qui se succèdent. Il en ira sans doute de même pour la préhistoire des Amériques. Nous n'avons pas fini d'entendre parler de ce débat, qui risque d'avoir des répercussions pour des décennies à venir. Chose certaine, s'ils veulent faire avancer leur cause, certains leaders autochtones auraient intérêt à baser leurs revendications sur autre chose que des superstitions et une spiritualité du Nouvel Âge.
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