Montréal, 23 oct. - 5 nov. 1999 |
Numéro
48
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Dérive idéologique et futilités
politiques
L'ADQ n'a jamais eu d'idéologie bien claire sur quoi que ce soit, à commencer par sa position entre deux chaises sur la question nationale qui a justifié sa création par des transfuges nationalistes du Parti libéral. Mais son chef Mario Dumont avait tout de même réussi à lui tailler une niche modeste à la droite du PLQ sur le plan fiscal, chez ceux qui en avaient assez du fameux Cette fois, les adéquistes se sont toutefois surpassés dans la dérive idéologique et les futilités politiques. Les délégués ont d'abord, nous rapporte un journaliste, adopté une dizaine de résolutions Question d'avoir l'air encore plus in, hip, branchés et dans le vent, les adéquistes ont ensuite lancé une Est-ce parce que le jeune Mario Dumont, malgré sa grande expérience politique, est toujours incapable de voir le monde autrement qu'à travers les yeux d'un cégépien? Parce que les stratèges du parti (s'il existe une telle chose) considèrent que l'appui des générations montantes se transformera en appui majoritaire de tous les adultes à long terme? Parce que le parti ne sait pas vraiment comment se distinguer des deux autres, sauf en misant sur la nouveauté et la jeunesse? Mystère. Faux débats Le site en question vise à inonder les députés péquistes de courrier électronique pour protester contre les décisions du gouvernement dans trois dossiers: les clauses orphelin, les frais scolaires et les prêts et bourses. L'approche n'a rien à voir avec une logique fondée sur le libre marché et la responsabilité individuelle, même de façon très modérée, mais plutôt tout à voir avec les revendications des lobbys qui demandent une protection spéciale pour leurs membres. La question des clauses orphelin n'est pourtant qu'un autre de ces faux débats qui servent surtout à se construire du capital politique sans permettre de régler quoi que ce soit. Ces clauses, qui font en sorte d'accorder moins d'avantages aux nouveaux employés – surtout jeunes – qu'aux plus anciens dans les conventions collectives, ont été rendues inévitables à cause d'une réglementation abusive du marché du travail et de la nécessité de réduire les coûts de main-d'oeuvre d'une façon ou d'une autre. Dans ce contexte, il est logique que ce soit les employés avec le moins d'expérience qui écopent. Les entreprises privées syndiquées comme les institutions publiques doivent s'adapter d'une manière ou d'une autre, et celle-ci est probablement la moins pire. Le problème réel auquel Mario Dumont devrait s'attaquer n'est pas cette marginale
Quant aux frais scolaires et à la question des programmes moins généreux de prêts et bourses pour les cégépiens et étudiants universitaires, la position défendue par l'ADQ est tout simplement méprisable, comme le sont toutes les revendications corporatistes qui visent à préserver les avantages d'une minorité privilégiée. Comme le montrent toutes les études statistiques, ces étudiants viennent en général de familles plus riches que la moyenne et ont beaucoup plus de chances, à la fin de leurs études, de se trouver un emploi et de gagner un salaire supérieur à la moyenne. L'endettement de plusieurs d'entre eux n'est qu'une situation temporaire, tout à fait justifiée dans la mesure où leur éducation est un investissement dans leur avenir. Qui donc devrait payer leurs cours, sinon leurs parents et eux-mêmes? Des contribuables déjà surtaxés? Des travailleurs qui n'ont eux-mêmes pas eu la chance de s'éduquer autant et qui gagnent moins que ce que gagneront ces futurs diplômés? Là encore, l'ADQ passe à côté des vraies solutions qui feraient en sorte que notre système d'éducation soit de meilleure qualité et accessible à plus de jeunes: notamment, privatiser entièrement le système universitaire et permettre l'éclosion d'institutions diverses adaptées aux besoins et aux orientations des étudiants; faire payer les coûts réels des services aux utilisateurs; permettre aux parents d'accumuler des Petit discours téteux et pleurnichard Dans la page du site où l'on peut choisir son message prêt à envoyer aux députés pour faire pression sur cette question des prêts et bourses, on retrouve le même petit discours téteux et pleurnichard utilisé par les groupes qui s'imaginent que le gouvernement n'est qu'une vache à lait à leur service:
Un parti qui s'abaisse à ce genre de tactiques et de discours n'a tout simplement rien de bon à offrir, quoi qu'on puisse trouver de pertinent dans le reste de son programme. C'est plus que de l'incohérence, c'est de la stupidité. Le plus drôle, c'est de lire dans les jours qui ont suivi ce conseil général que l'ex-candidat et responsable pour la région de Laval de l'ADQ, Pierre Cadieu, quitte le parti parce qu'il considère que celui-ci Articles précédents de Martin Masse |
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