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Montréal, 19 février 2000 / No 56 |
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Félicitations pour votre site et les idées que vous y défendez. Je les partage depuis plusieurs années bien que je ne veuille pas en faire une idéologie et que j'insiste surtout, dans certains écrits, sur une autre forme d'asservissement, celle de la pensée sclérosée par les dogmes et en particulier les dogmes religieux. L'exercice d'une pensée libre et critique est un apprentissage de tous les moments et on ne peut, comme vous le dites si bien, être heureux et responsable dans une société où l'individu est laissé pour compte. Salutations! Yvon
Dionne
St-Damase-de-L'Islet,
Qc
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Bonjour, J'ai bien aimé l'article sur les compagnies de tabac (voir TABAC: QUAND ON VEUT TUER SON CHIEN..., le QL, Gilles
Poirier
Laval
Si vous allez dans un établissement du système de santé, faites attention pour ne pas tousser ou péter. Non, sérieux... Je dis ça parce qu'aujourd'hui je reçois une lettre d'un des cancrelats de fonctionnaires de la régie régionale qui s'excuse parce que, dans une correspondance antérieure, la date était erronée. Ces blaireaux ont fouillé dans ma correspondance privée pour m'exclure pour 25 ans d'un groupe communautaire en santé et ils écrivent sur un ton tout à fait cordial: N'allez pas tousser à coté d'eux autres ils vont penser que leur job est en jeu. Ils se protègent tellement entre eux, c'est rendu ridicule. Par exemple, les tables de concertation d'organismes communautaires c'est supposé défendre le communautaire, l'autonomie du communautaire etc. Mais quand quelqu'un dans un groupe communautaire, supposons un usager, a une idée et l'exprime, il y a un gros bouton rouge qui s'allume à la régie régionale une sonnette se fait entendre et on téléphone aux tables de concertation pour engager à gros frais la présidente et le vice-président de ces tables pour aller faire une job de bras et clairer la place. Je sens que vous ne me croyez pas. Essayez, toussez ou péter un peu dans le prochain CLSC où vous irez. Denis
Mercier
St-Nicolas
Depuis l'élection du gouvernement de coalition incluant l'extrême-droite en Autriche, on peut assister à de nombreuses scènes de protestation un peu partout à travers le monde. On se rappelle entre autres, l'élection d'Adolf Hitler (Eh oui, Hitler a été ÉLU chancelier en Allemagne) et tout ce qui s'en est suivi. De voir des pays voisins menacer de rompre les liens avec l'Autriche, je peux comprendre (après tout, un pays étranger est un partenaire potentiel, et nulle loi peut obliger un État à faire affaire avec son voisin). Après tout c'est une des façons de manifester son désaccord, mais de voir des AUTRICHIENS protester, j'ai beaucoup de misère à l'avaler. Car, après tout, il s'agit ici d'une ÉLECTION! Aux dernières nouvelles, il n'y a pas eu de fraude électorale lors de ce scrutin. Et ce n'est pas un coup d'État non plus. Si les Autrichiens ont quelqu'un à blâmer, ils n'ont qu'à se regarder dans un miroir. ILS ont voté pour Jorg Haider. Personne ne les a forcé à voter pour l'extrême-droite. Ils ont cru aux discours puérils de cet imbécile? Qu'ils vivent avec les conséquences maintenant (du moins jusqu'à la prochaine élection). Car la démocratie, si belle soit-elle, est un jeu d'ADULTES. Les électeurs sont responsables de leur choix. À ce que je sache, il faut être majeur et vacciné avant d'avoir le droit de vote, eh bien qu'on agisse en conséquence. D'ailleurs, pas très loin de l'Autriche, il y a un autre grand pays, la France, où le risque existe... Un certain M. LePen réussit bon gré mal gré à récolter son 15% d'appui chez les électeurs français... Vous direz que ces temps-ci, il est en perte de vitesse, mais malgré tout, le Front National a bien réussi à récolter 5 ou 6 préfectures municipales (vous m'excuserez, mais vivant de l'autre côté de la grande mare, je ne suis pas au faît de l'actualité politique française) en tenant toujours le même maudit discours borné. Attendez-vous d'avoir votre Haider vous aussi? ... Normand
Martel
St-Hubert,
Qc
Réponse d'Olivier Golivaux: Monsieur Martel, Permettez-moi de vous répondre, puisque vous faites référence à la situation française. Un petit détail pour commencer: il n'existe rien en France du nom de Comme vous, je m'inquiète de ce genre de succès. Les idées crasses semblent malheureusement avoir encore un bel avenir en marketing électoral. Mais je ne vous rejoindrai que sur ce seul point. En effet, au-delà même de la question de savoir si Haider est un homme d'extrême-droite ou non (voir aussi UN AUTRICHIEN À MONTRÉAL, DEMOCRACY OR HYPOCRISY IN OUR TIME? et HAIDER SANS FILTRE), votre discours est marqué fondamentalement par une grave erreur. Il s'agit de l'idée toute démocratique que l'issue d'une consultation électorale (i.e le choix de la majorité) est le choix de tous, ou du moins, comme vous le dites, des adultes majeurs et vaccinés. Mais les gens qui sont dans les rues pour manifester ne sont pas les mêmes que ceux qui ont voté pour Haider. L'Autrichien collectif ne peut pas se regarder dans un miroir, si ce n'est le miroir aux alouettes de la démocratie. Je ne pense pas, dans le même ordre d'idées, que les électeurs français qui avaient voté pour d'autres partis furent puérils lorsqu'ils manifestèrent à Vitrolles, Marignane, Toulon ou Orange contre l'équipe du FN nouvellement élue. Dans mon village, le FN réalise de bons scores. Si la Mairie Comme vous le relevez avec justesse, Hitler a été élu chancelier. Des gens comme Hans Kelsen (philosophe) ou Carl Schmidt (publiciste) affirmaient que La démocratie n'est pas un idéal politique. La liberté, si. La liberté des gens vous préoccupe? Faites descendre la démocratie du piédestal sur lequel vous la placez et mettez-y la liberté. Salutations respectueuses, O. G. Monsieur Masse, Je suis toujours stupéfait de lire de pareils propos sur le livre-échange (voir À BAS L'OMC, VIVE LE LIBRE ÉCHANGE!) qui peut vous sembler attrayant en théorie mais qui ne ferait qu'accentuer encore davantage l'écart entre les riches et les pauvres de cette planète. Accoler des étiquettes à des groupes tels que socialistes, anarchistes ou libéralistes n'a jamais convaincu personne qu'il soit à gauche ou à droite. Votre soi-disant théorie économique contemporaine est plutôt l'idéologie dominante de la haute finance (qui par du lobbying à coup de million$, essaie de subordonner et relativiser les gouvernements élus démocratiquement) sous-tendue par des théoriciens d'une école de pensée se rattachant à Milton Friedman (l'école de Chicago); supposément objectives et quantitatives, ces théories économiques ne relèvent pas d'une science exacte mais plutôt d'une perception individualiste de l'existence humaine. Durant mes études de deuxième cycle en gestion, j'ai eu la chance d'avoir des professeurs qui prônaient les théories néo-libérales et d'autres qui les rejetaient; chacun ayant les arguments pour nous convaincre de leur position. Mais ce n'est que dans la vraie vie que l'on peut mieux se positionner à propos du développement. Présentement, je vis en région et subis comme mes concitoyens ruraux les pratiques non redistributives des gouvernements esclaves de politiques orientées par l'impérialisme américain (dictature du marché). Dans le futur, je n'aimerais pas léguer à mes enfants une région devenue une jungle où les plus forts de la ville viennent passer leurs vacances en campagne à regarder les plus faibles se tirailler entre eux. À mon avis, c'est davantage dans la voie d'une véritable démocratie des citoyens avec un gouvernement au service du peuple (ce qui est différent d'une bureaucratie occidentale) que nos sociétés pourront évoluer vers un meilleur partage de la richesse. Daniel
Bilodeau
Trois-Pistoles
Réponse de Martin Masse: Monsieur Bilodeau, Je trouve que Milton Friedman et l'École de Chicago sont en effet de bons défenseurs du libre marché et du capitalisme, mais parmi les différentes écoles qui partagent ces idées, je m'inspire plutôt de l'École autrichienne représentée notamment par Mises, Hayek et Rothbard. La perception individualiste de l'existence humaine n'est en effet pas une Si vous rejetez cette explication, c'est que vous partagez, comme la plupart des apprentis sorciers qui sévissent dans nos écoles et nos universités, le point de vue collectiviste selon lequel les groupes (classes, nations, ethnies, communautés sexuelles, etc.) sont les seules entités pertinentes, alors que les individus n'existent qu'en tant que pions qui en en font partie. Que vous aimiez ou non les étiquettes, cela vous place en bonne compagnie avec les socialistes, communistes, fascistes, nationalistes, et autres collectivistes. Pour conclure, j'ai été renversé par ce magnifique exemple de Novlangue, lorsque vous écrivez que vous Bien à vous, M. M. Je vous écris pour vous faire part d'une sérieuse incompréhension vis-à-vis le commerce équitable exprimée dans votre Prix Béquille (voir Béquille d'argent, le QL, no 31). Premièrement, je dois vous indiquer que le commerce équitable n'est pas un système qui permet aux producteurs de Votre analyse limitée est donc complètement erronée. En vous efforçant de chercher dans tout projet social les défauts que comporte l'intervention de l'État, vous vous attaquez aux valeurs même qui supportent votre thèse de liberté individuelle. De plus, aucun pays développé ou en développement n'a haussé son niveau de vie sans que le gouvernement intervienne dans l'économie. Les Américains, les Japonais, le Coréens ont tous été interventionnistes. Mais ceci est une autre discussion. À l'avenir, assurez-vous de ce que vous affirmez et développez vos arguments. Aucun mouvement social, de droite ou de gauche, n'atteindra ses objectifs par des déclarations sans fondements. Et surtout, viser (et ridiculiser) des individus de la fonction publique peut être utile pour passer un message mais, quand vous mentionnez une personne d'un OSBL, ceci est de très mauvais goût. François
Meloche
chercheur,
Toronto
Réponse de Martin Masse: Monsieur Meloche, Vous avez sans doute raison de dire que les propriétaires terriens, dans bien des pays d'Amérique du Sud, sont appuyés par le gouvernement dans leur exploitation des paysans locaux. Il n'est pas question pour nous de défendre ce genre de situation de type féodal, qui n'a rien à voir avec le capitalisme et le libéralisme. Mais voilà, chaque fois qu'on voit à la télé des membres de la petite clique subventionnée qui fait la promotion du Dans une société vraiment libre, tout le monde a le droit de faire ce qu'il veut de sa propriété. Si des paysans veulent s'unir en coopératives pour produire et vendre leur café, nous n'avons strictement aucune objection à cela dans la mesure où ces producteurs peuvent fonctionner ainsi sans exploiter les contribuables par l'entremise du gouvernement. C'est pourtant ce qui se passe lorsque les Canadiens sont obligés de financer des ONG comme Équiterre à coups de dizaines de millions (le Prix Béquille portait sur le fait que ces organismes se plaignaient que le ministre Paul Martin leur accorde Si ces coopératives peuvent augmenter la compétitivité de leurs produits sur le marché du café en réduisant le nombre d'intermédiaires dans la chaîne de production et de distribution, tant mieux pour elles. Les paysans font plus de profits, l'économie est plus productive, les consommateurs paient moins cher, et tout le monde en bénéficie. Si, toutefois, elles sont incapables de fonctionner sans subventions et protection spéciale (de façon indirecte bien sûr, lorsque les ONG subventionnées entretiennent un marché artificiel pour leur café ici), alors elles n'ont pas de logique économique et devraient fermer. Entre un gouvernement qui force les paysans à travailler à petit salaire et un autre gouvernement qui force les contribuables à financer ces paysans par Bien à vous, M. M. |
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