ART-CONTEMPOURIEN-ASSOCIATION
L’art-contempourien-association (ACA) a pour objectif de valoriser par
un travail de communication allant de la simple exposition jusqu’à
l’action pédagogique l’art contempourien c’est-à-dire l’oeuvre
d’artistes qui ne souscrivent pas à l’académisme de l’art
contemporain prôné par l’institution ni à l’académisme
de l’art commercial commandé par la plupart des marchands.
L'ACA, c'est quatre artistes de la région de Lyon qui depuis plusieurs
années constatent que l'art contemporain tel qu'il est présenté
par les galeries ou les musées ne leur procure aucun enthousiasme.
Il leur procure même de l'ennui quelque fois – chose qu'une oeuvre
d'art digne de ce nom leur avait toujours paru incapable de produire.
Cette étrange constatation n'était-elle pas inquiétante?
Après de sérieuses introspections qui établirent qu'aucune
anomalie psychologique ne permettait d'attribuer l'insatisfaction de ces
quatre artistes à eux-même, la question suivante se trouva
posée: L'art perdrait-il de son intérêt sitôt
qu'il se soucie d'être contemporain?
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Pierre
Guion • En marge d'une peinture qui s'appuie sur le spectacle de la
réalité qui l'entoure, il entreprend des oeuvres
dont l'inspiration lui est fournie par les chapiteaux historiés
de l'âge roman.
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Rémo
Réa • Son amour de la nature le pousse à planter son
chevalet en plein air souvent dans ces paysages
du Sud Est lyonnais dont il est voisin.
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Songeant entre bien d'autres chefs-d'oeuvre à la Venus
de Willendorf aujourd'hui encore vaillamment porteuse de modernité,
nos quatre anxieux artistes se reconnurent convaincus de cette capacité
de l'art à proposer des vérités éternelles,
et songeant aussi à toutes ces oeuvres, à tous ces genres
qui n'eurent qu'un temps parce que précisément ils correspondaient
trop bien à ce temps, ils se déclarèrent aussi convaincus
du refus que l'art opposait à ceux qui voulaient ne lui faire répéter
que des vérités du moment.
Assurés donc de l'insanité qu'il y avait à associer
le substantif « art » avec l'épithète
« contemporain », ils ont cherché à
désigner autrement l'art qu'ils tentaient de réaliser ici
et maintenant. En vain. L'art est ou n'est pas. Mais qui peut prétendre
trancher et déclarer que telle oeuvre est d'art et non telle autre?
Alors nos quatre peintres et piètres philologues décidèrent
d'appliquer la stratégie dont ils usaient ordinairement lorsqu'une
difficulté semblait pouvoir menacer leur quiétude: ils sont
allés s'asseoir à la terrasse d'un café, ont commandé
quelques bocks et à l'ombre d'un peu d'ironie leur permettant de
mieux supporter la chaleur cuisante de leur échec, ils ont estimé
qu'à tout prendre, compte tenu de la conjoncture, l'art pour lequel
ils étaient prêts à sacrifier leur temps supporterait
mieux d'être qualifié de « contempourien »
que de « contemporain ».
Emportés par les mots dont la douceur du lieu et du moment favorisait
l'effervescence, Pierre Guion, Bernard Rouyard, Christophe Marion et Rémo
Réa rédigèrent le Manifeste de l'art contempourien.
MANIFESTE
DE L'ART CONTEMPOURIEN
L'art
contempourien est un mouvement qui loin de s'opposer à celui de
l'art contemporain propose au contraire de ressusciter celui-ci qui lui
paraît bien mort.
Comme
rien ne compte pour lui et qu'il sait qu'il sera toujours content quoiqu'il
arrive, l'art contempourien propose à l'art contemporain d'échanger
son nom contre le sien. Ainsi l'art contemporain deviendra-t-il l'art contempourien
et recevra-t-il de ce nouveau baptême l'énergie, la vaillance,
l'ardeur donquichottesque dont il manque aujourd'hui et qui animent au
contraire si plaisamment les rangs de ceux qui se battent pour l'art contempourien.
En
effet les musées d'art contemporain sont des tombeaux où
des tentatives d'art prématurément embaumées gisent,
déjà élevées au rang de momies. Mais il n'y
a momie qui vaille que momie de ce qui a vécu.
Or,
nous voyons bien que le coeur de ces oeuvres toutes récentes et
déjà embaumées, à la différence de celui
d'oeuvres plus anciennes qui nous éclairent encore, n'a jamais battu.
Alors
vite, ressuscitons la vie dans l'art d'aujourd'hui! Ayons confiance!
Trop
de grands peintres, de trop grands peintres nous protègent de leur
exemple pour que nous n'essayions pas de nous redresser lorsque nous sentons
le doute inhérent à l'heure présente nous attirer
dans son gouffre stérile. Le visible nous plaît? L'espace,
la lumière, la chair des choses, l'âme des choses, notre âme,
toutes ces catégories où fouille le peintre à l'ouvrage
ne nous paraissent point épuisées depuis Lascaux? Nous avons
raison. Prenons parmi elles, servons-nous, cherchons-y notre bonheur!
Au
pire nous ne ferons rien d'autre qu'un plagiat, ce qui n'est pas si grave,
au mieux nous ferons un chef-d'oeuvre.
Mais
un chef-d'oeuvre, est-ce que cela ne justifie pas toutes les entreprises?
L'espoir d'accomplir un chef-d'oeuvre n'est-il pas de taille à soutenir
une vie?
En
route!
Prenons
le chef-d'oeuvre comme point de mire, munissons notre regard de puissantes
oeillères, couvrons notre esprit d'oreillettes solides qui nous
rendront sourds aux critiques des impuissants, et n'écoutons
plus que notre courage, notre respect pour nos maîtres et les gémissements
du plaisir dont le visible comble notre sensualité! Empoignons nos
pinceaux! Retournons devant le paysage, les deux pieds dans la glaise!
Là, travaillons à nous abrutir, car c'est dans la brute que
sommeille l'ange et il n'y a qu'elle qui puisse l'éveiller! Puis
revenons à l'atelier et cherchons! Il faut trouver le style. Il
faut reprendre la lecture des livres d'art sans oublier de s'arrêter
là où la peinture s'arrête. Mais livres et motifs ne
sont que recueils de semences et ce n'est pas la durée de l'accouplement
qui garantit la force du fruit. C'est à présent l'énergie
de la germination qu'il faut chercher en nous, rien qu'en nous pour la
communiquer au grain jusqu'à ce qu'une éclosion vienne récompenser
nos efforts et nous convaincre de les recommencer. Alors vraiment, oui,
nous serons dignes de notre bannière, dignes de recevoir le vocable
vénérable d'artiste contempourien.
Et
comme entre temps l'art contemporain aura accepté notre généreux
échange de noms, nous daignerons recevoir en retour celui d'artiste
contemporain, si précieux dans cette société pour
laquelle ceux qui n'ont pas de nom comptent pour rien.
Pierre
GUION • Christophe MARION • Bernard ROUYARD • Rémo RÉA
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Dans un monde où « l'académisme »,
c'est-à-dire l'art tel qu'il est voulu par les institutions (les
écoles, les musées...), n'a jamais été aussi
dominant, nous avons pensé qu'il était peut-être bon
que nous nous réunissions afin d'augmenter par différentes
actions la force, le rayonnement et la durée de notre existence
ainsi que l'existence de tous ceux dont le travail pourra être considéré
à la fois par eux et par nous comme relevant du manifeste d'art
contempourien.
Ces actions consisteront selon les opportunités en un travail de
communication entre nos ateliers et le public (expositions d'oeuvres, constitution
de catalogues, travaux de peinture in situ, illustrations, publications,
conférences, transmission de notre expérience par des cours,
des stages...) destiné à valoriser notre oeuvre. Malgré
tous nos efforts beaucoup de ces actions ne pourront être possibles
sans votre soutien. C'est pourquoi nous vous proposons de devenir membre
adhérent de notre association. |
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