Montréal, 25 sept. – 8 oct. 1999 |
Numéro
46
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La nouvelle loi antitabagiste entrera en vigueur le 17 décembre prochain. Elle s'appliquera aussi dans les édifices commerciaux. Notre petite entreprise loue deux bureaux dans un centre d'affaires, bail de deux ans renouvelable. La location de nos bureaux, nous la payons grâce à nos capacités d'innovation et de créativité dans notre domaine et notre métier, grâce à nos efforts pour contribuer à la création de la richesse. L'édifice de 10 étages et les bureaux sont privés. Mais, il y a la santé publique! Le gérant de l'immeuble est bien embêté. Il doit rencontrer tous les locataires, consulter un avocat spécialisé en environnement, enfin faire des démarches pour voir jusqu'où notre liberté individuelle et de contribuable peut être protégée. Apparemment, la loi est applicable à moins de disposer d'un système d'aération pour chaque bureau fermé. Là, les Soviets seraient plus coulants, peut-être, et nous serions à l'abri d'éventuels délateurs. L'argument massue, c'est la santé publique. Les hôpitaux sont remplis de victimes du tabac et ceux qui respirent notre fumée sont aussi des victimes potentielles. Les maladies causées par le tabac coûtent cher aux payeurs de taxes, à la collectivité sacro-sainte. Ce sont des arguments que je prévois de la part des locataires, non-fumeurs et avocats en majorité. J'ai eu beau lire tous les textes de Pierre Lemieux sur le sujet, dont LES FASCISTES DE LA SANTÉ, je n'arrive pas à disposer d'arguments solides. En fait, la clé du discours fasciste, c'est que nous, les amoureux du tabac, nous nuisons à la santé des autres. En disposant comme nous l'entendons de notre liberté, nous empiétons sur celle des autres qui ne fument pas. Ceci n'est pas une colle pour QL. Lors du meeting avec les locataires de notre étage, je cherche vraiment des arguments solides, rationnels. En avez-vous? Pierre Brunelle
Longueuil-les-Bains
Réponse de Martin Masse: Bonjour Monsieur Brunelle,
Je ne sais pas si je peux vous aider. Dans ce débat comme dans bien
d'autres, il y a de bons
À long terme, les problèmes de santé et de cohabitation
peuvent se régler d'eux-mêmes. Si le
La question de la cohabitation pourrait se régler de la même
façon, en laissant les
Évidemment, ce scénario semble compliqué pour ceux
qui veulent des solutions simples et
Il faut aussi faire la différence entre défendre sa préférence
particulière – dans ce cas-ci,
La solution libertarienne en est une qui fait confiance aux individus.
La politesse, la civilité,
Bonne chance, M. M.
PRIX BÉQUILLE DE PLATINE: À tous les individus qui appuient financièrement les chars d'assaut de la pensée libertarienne d'illettrés économiques; ces libertariens qui sont des supposés ennemis de l'État. Je me tiens les côtes.
Ce cher État, chers libertariens, que vous défendez sans
même le savoir car il est garant des droits et privilèges
de vos maîtres – élites naturelles? haha – discipline du marché,
esclavage salarial, etc. Allez allez, continuez à vous soumettre
et à penser le contraire.
Bien à vous, malgré tout,
Pierre Cropotkine
St-Pie de Bagot
Réponse de Martin Masse: Cher Monsieur Cropotkine (seriez-vous par hasard un illustre descendant du célèbre prince russe et penseur anarchiste? Ou bien avez-vous simplement peur de dévoiler votre vrai nom?), Mettez votre masque à gaz, ma réponse risque d'être plus toxique que le silence que vous anticipiez. Comme bien des gens qui partagent votre point de vue supposément critique, vous parlez à travers votre chapeau. Si vous aviez fait un minimum de recherche, vous auriez constaté que nous avons régulièrement accordé des Prix Béquille aux entreprises – et notamment TROIS FOIS à Pratt & Whitney – qui reçoivent des subventions. Quelques-unes sont listées ci-dessous. S'il y a un thème qui revient régulièrement dans les Prix Béquille, les nouvelles brèves et mes éditoriaux, c'est bien que les subventions sont une intervention étatique tout à fait néfaste. Je peux répéter les principaux arguments pour votre édification: elles créent une dépendance des gens d'affaires envers l'État et ne sont qu'un substitut à court terme aux restructurations nécessaires des entreprises; elles créent une compétition déloyale entre ceux qui réussissent à en obtenir et leurs concurrents qui n'en reçoivent pas; elles créent des distorsions dans le marché en allouant des fonds sur des critères bureaucratiques et politiques plutôt que strictement financiers; elles permettent aux politiciens de s'ingérer indûment dans des décisions administratives privées; en siphonnant des ressources dans un secteur de l'économie pour les redistribuer dans un autre, elles tuent autant d'emplois qu'elles permettent d'en créer artificiellement; elles entretiennent l'existence de bureaucraties inefficaces et inutiles; etc. etc. etc. C'est vous qui êtes pathétique mon cher Cropotkine (au fait, votre ancêtre écrivait son nom avec un K, pas un C), et qui soumettez votre esprit aux clichés gauchistes les plus éculés sans réfléchir deux minutes. Pour ce qui est de la spéculation et des bulles financières, il s'agit d'un des domaines de la théorie économique auquel les théoriciens de l'École autrichienne (notamment, Mises et Hayek), ont accordé le plus d'attention. En gros, ils expliquent que depuis la création par les États au début du siècle de banques centrales, la nationalisation de la monnaie et le découplage entre la valeur de la monnaie et une unité concrète (par exemple, l'or), les banques centrales ont tendance à créer plus de crédit et de monnaie qu'il n'est nécessaire et approprié pour l'économie, selon le modèle keynésien qui veut que plus il y a d'argent en circulation, plus économique sera important. En réalité, plus de papier monnaie en circulation ne mène pas à la création de plus de richesse, mais simplement à plus d'inflation. La spéculation excessive, les bulles financières et les crises économiques qui s'ensuivent sont des conséquences de ce gonflement artificiel de la masse monétaire par des banques centrales étatisées, elles ne sont absolument pas une caractéristique inhérente au système de marché, comme vous prétendez et comme plusieurs illettrés économiques continuent de le croire. Je vous invite à ce sujet à lire les deux excellents articles de mon collègue Pierre Desrochers sur la crise des années 1930, le QL, nos 22 et 23, ainsi que le mien UN NEW DEAL À L'ÉCHELLE PLANÉTAIRE, no 22. Bonne lecture et au plaisir, M. M. Béquille de bronze Béquille d'or Béquille de bronze qui profitent des montants redistribués par la ministre au grand coeur Louise Harel à partir du Fonds national de formation de la main-d'oeuvre. Béquille d'argent Béquille de bronze Béquille de bronze Béquille de bronze Béquille de bronze dont Pratt & Whitney. Béquille de bronze (...) |
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